OL : Darder est-il devenu indispensable ?

Très bon hier lors de la victoire face à Montpellier, l'Espagnol semble s'être définitivement imposé dans l'esprit de Bruno Genesio comme un titulaire indiscutable. 

Le fait de pouvoir effectuer en intégralité le préparation estivale avec l'OL a sûrement fait du bien à Sergi Darder. Depuis la reprise, l'Espagnol est l'un des meilleurs joueurs de l'effectif et a toujours rendu de bonnes copies, au pire des copies correctes, lors rencontres qu'il a disputé. Cela a encore été le cas hier soir lors du succès lyonnais contre Montpellier (5-1) où il aura régalé dans son rôle de milieu de terrain relayeur aux côtés de Corentin Tolisso. Une prestation que n'aura sans doute pas manqué de remarquer Bruno Genesio, pour qui Darder est quasiment devenu un élément indispensable dans le onze de départ.

Dans le pur style espagnol

Sergi Darder est dans la droite lignée des milieux de terrains ibériques : pas très grand, pas très costaud, pas le plus rapide mais une facilité technique déconcertante et un amour pour le beau jeu. Au Parc OL, vous pouvez être sûr d'apercevoir au moins un geste de grande classe signé de la patte de Darder : un contrôle, une passe, une feinte, un dribble ... mais jamais dans l'excès et souvent avec classe. Face à Montpellier, le numéro 14 olympien a encore fait parler son talent en distillant quelques très bons ballons à ses coéquipiers. L'un d'eux, une merveille de passe en profondeur en plein dans la course de Fekir, a entraîné un penalty et l'égalisation des Gones. Bis repetita en début de seconde période, une caresse et le ballon vint se poser dans les pieds de Fekir, tout proche d'inscrire son doublé prématurément. À croire que son pied le démangeait, il a délivré un autre caviar en direction de Maxwel Cornet sur une longue balle en hauteur mais l'attaquant de 19 ans n'a pas su concrétiser l'offrande.

Métronome de l'équipe

Tout le long du match, Darder aura été le métronome de son équipe. Il aura dicté le tempo du match en cassant les lignes, en changeant le cours du jeu, en alternant jeu long/jeu court, en l'air et au sol. Sa vision du jeu est haut-dessus des autres et lui permet d'avoir un temps d'avance sur ses adversaires. De même, sa capacité de projection lui fait encore un peu défaut mais on sent une amélioration de ce point de vue là. Enfin, son placement au sein du 3-5-2 de Bruno Genesio lui permet de moins s'occuper du secteur défensif qu'au sein d'un milieu à trois, ce qui permet à son talent de s'exprimer dans les phases d'attaque. Au final, Darder est dans la lignée de ses récentes performances et est actuellement l'un des meilleurs lyonnais depuis le début de la saison.

Une intégration réussie

Son niveau contraste avec celui qui était le sien à la même période l'an passée. Enormément décrié en première partie de saison dernière, Sergi Darder a pris son temps pour montrer aux observateurs l'ensemble de sa palette. Le temps nécessaire aussi pour s'intégrer parfaitement au sein d'un effectif, d'un club, d'une ville et d'un pays dont il ne maîtrisait ni la langue ni les coutumes à son arrivée. Plein de bonnes volontés, "Sergi" a pris des cours et parle aujourd'hui un bon français Il comprend, échange avec ses partenaires et s'est trouvé des atomes crochus avec certains d'entre eux. Des efforts qui lui ont permis de se faire une place dans le groupe rhodanien et qui facilitent la progression d'un joueur à l'avenir doré. Le jeune homme de 22 ans a fait son trou, une situation qui se ressent sur le terrain où son entente avec quelques uns de ses coéquipiers, notamment Corentin Tolisso et Nabil Fekir hier soir, saute au yeux et est pleine de promesses.

Le déclic face au PSG

L'ancien joueur de Malaga a pris confiance depuis son but d'anthologie face au Paris Saint-Germain l'an dernier et ses performances le montrent. Il prend plus de liberté, frappe plus qu'avant et accompagne souvent les attaques. Face à Marseille, il avait été bon, égayant une soirée particulièrement morose, et aurait pu se voir accorder un but si Cornet n'avait pas été signalé hors-jeu au moment de sa frappe. Lors de la réception du Dinamo Zagreb, il a livré un match solide avec quelques gestes subtils. Contre Bordeaux, il avait bien débuté en étant impliqué sur l'ouverture du score de Kalulu, avant de sombrer comme l'ensemble de ses partenaires. Concernant sa première période face à Dijon, elle était de bonne facture et le natif d'Artà avait su se montrer tranchant balle au pied. L'Espagnol a vraiment pris de l'épaisseur depuis sa venue dans la capitale des Gaules et il jouit désormais de la confiance de son entraîneur, ce qui n'était pas vraiment le cas à pareille époque l'an dernier. Aujourd'hui, il paraît même indéboulonnable à son poste puisqu'aucun autre milieu de terrain de l'OL ne dispose des mêmes qualités que lui.