Corentin Tolisso s’est engagé mercredi en faveur du Bayern Munich, devenant la vente la plus élevée de l’Olympique lyonnais. Retour sur le parcours d’un enfant de la région, à travers les témoignages d’anciens coéquipiers, éducateurs et de l’un de ses meilleurs amis.
« Le Bayern Munich fait partie des tops clubs européens donc c'est arrivé d'avoir des conversations sur ce club », reconnaît Quentin Gillez, très proche de Corentin Tolisso depuis qu’ils ont 10 ans. Hormis le milieu de terrain, son entourage et Stéphane Guy*, visionnaire sur le coup, rares sont ceux à avoir imaginé que le numéro 8 de l’OL rejoindrait le grand Bayern. C’est pourtant la belle histoire de ce début de mercato du côté du Rhône. Le natif de Tarare s’est bel et bien engagé mercredi dernier en faveur du quintuple champion en titre de Bundesliga. Un transfert de 41,5 millions d’euros plus 6 d’incentives, record de vente de l’Olympique lyonnais et record d’achat des Munichois. « Coco » a choisi juin 2017 pour prendre son envol, presque 23 ans après avoir vu le jour (il les aura le 3 août prochain). De son passage à l’Arbresle, jusqu’à son arrivée dans la capitale bavaroise, il aura connu une trajectoire régulière. Humble mais au-dessus dans le club amateur, il était le couteau suisse parfait lors de ses débuts en professionnels. Devenu petit à petit le patron du milieu de terrain, il a clôturé son aventure en véritable chef d’équipe avec son pote Alexandre Lacazette.
« A l’Arbresle, il était au-dessus du lot pour son âge »
Après avoir touché ses premiers ballons à Amplepuis, Corentin Tolisso rejoint l’Arbresle. Lors de sa dernière année là-bas, en ce qui s’appelait encore les moins de 13 ans, il est entraîné par Franck Arlabosse qui arrivait alors de l’Olympique lyonnais. Dans l’équipe du club de district, Tolisso n’était « pas athlétique mais très fort techniquement, se remémore Jordan Dahan, l’un de ses coéquipiers. Il était déjà au-dessus du lot pour son âge, ajoute Alexandre Truel, qui portait le brassard de capitaine. Pour l’anecdote, il ramenait souvent des bonbons pour les après matches dans le vestiaire ». Sympa, gentil, généreux, humble, les qualités fusent pour évoquer la nouvelle recrue du Bayern Munich. « Corentin était un garçon assez réservé, de petite taille. Mais j’ai de suite senti qu'il avait un truc dans les pieds. Il nous montrait des choses que même à l’OL je n’avais pas vu auparavant », explique son entraîneur de l’époque. Supérieur dans le jeu, Corentin Tolisso s’affirme comme la pièce maîtresse de son équipe. « Il avait un bon jeu de tête et un très bon timing, on le voit encore aujourd’hui malgré un gabarit normal. Il pouvait jouer des deux pieds, était capable de passements de jambes ou de crochets qui faisaient la différence. Sa vision du jeu était excellente, il mettait des ballons où il voulait pour un gars de son âge. On a réussi à monter à l’échelon supérieur cette année-là, grâce en partie à Corentin qui a marqué une trentaine de buts en jouant numéro 6 ou 8 ». Le jeune garçon se fait un nom parmi les équipes jeunes de la région et devient alors une cible pour ses adversaires. « Il prenait énormément de coups parce qu’il était connu. Il était beaucoup provoqué du fait de sa couleur de peau, témoigne Franck Arlabosse. En tant que métis, il a reçu beaucoup d’insultes et de provocations. Il n’a jamais répondu ». Preuve du mental en acier du jeune espoir. Une faculté qui lui permet de franchir une étape et de gravir les échelons à l’Olympique lyonnais malgré un parcours un peu sinueux au début.
Des débuts un peu compliqués à l’OL avant de devenir un patron
Suite à sa très belle saison à l’Arbresle, Tolisso rejoint logiquement le centre de formation de l’Olympique lyonnais. « Corentin aurait déjà dû aller à l’OL, mais quand le papa a su que je venais, il a préféré le laisser un an de plus avec moi. Il a des parents géniaux qui ne font pas n’importe quoi », glisse Franck Arlabosse. Une donnée non négligeable quand on connaît l’importance de l’entourage de nos jours. Mais les premiers pas dans la capitale des Gaules ne sont pas si simples. « Tout n’a pas été rose quand il est arrivé à l’OL. Il a eu des pépins physiques, a été un peu mis de côté et il a fallu qu’il bataille pour avoir sa chance », reprend-il. Une fois ces tracas oubliés, il n’a plus lâché le morceau. « Corentin voyait le jeu mais il fallait le canaliser un peu parce qu’il voulait tout faire peut-être trop vite. Je l’ai sollicité à différents postes, ça a été bénéfique. En défense centrale, il a su être patient. Sur le plan offensif, il a joué un peu plus haut, proche de l’attaquant. C’est ce qui fait qu’il est un milieu complet aujourd’hui, estime Stéphane Roche, l’un de ses entraîneurs à l’académie lyonnaise. Pour moi ça a tout de suite été une évidence et il a confirmé après puisqu’il est monté rapidement avec moi quand j’ai pris la CFA ». Lancé en pro par Rémi Garde à la 91e minute le 10 août 2013 contre Nice, il est baladé à plusieurs postes, dont celui d’arrière latéral, pour le bien du collectif. Presque quatre ans plus tard, c’est également contre l’équipe azuréenne qu’il dispute sa dernière rencontre avec son club formateur. Comme un symbole, c’est lui qui délivre la passe décisive pour le 100e but en Ligue 1 de son pote Alexandre Lacazette.
« Coco veut être présent en équipe de France dans un an »
Si son départ était pressenti, Corentin Tolisso n’a pas reçu l’ovation qu’il aurait mérité au terme de son 159e match** sous le maillot rhodanien. Après un été 2016 où il était déjà très proche de s’en aller, il a cette fois pris son envol. « Il a toujours refusé de partir puisqu’il ne se sentait pas prêt. Il n’en faisait pas une affaire d’argent, assure Franck Arlabosse. Quand on pense à Naples qui lui proposait quelque chose de très intéressant, il a préféré rester un an de plus ». Bien lui en a pris. Il a bouclé sa meilleure saison avec l’OL, marquant 14 buts et délivrant 7 passes décisives. « Son départ est logique cet été. Coco est ambitieux et veut être présent en équipe de France dans un an, souffle Quentin Gillez. Il est conscient que ça passe par des performances dans un grand club qui joue la Ligue des champions ». Le joueur ne s’en était d’ailleurs pas caché en fin de saison. La quatrième place de l’OL ne lui offrait pas cette possibilité. Mais le Bayern Munich, véritable géant d’Europe n’est-il pas un choix risqué vu la concurrence (Thiago Alcántara, Arturo Vidal, Renato Sanches, Joshua Kimmich, sans oublier la recrue Sebastian Rudy, voir Javi Martínez ou David Alaba, déjà utilisés à ce poste) ? A un an de la Coupe du Monde la question peut se poser. « Il s’est imposé sur chaque étape de son parcours, donc je ne vois pourquoi il ne le ferait pas au Bayern », répond Stéphane Roche. Après Karim Benzema, Anthony Martial, Samuel Umtiti et probablement Alexandre Lacazette, c’est un nouveau produit de la formation lyonnaise qui rejoint un ogre européen. Une fierté pour leurs formateurs qui pose néanmoins un problème de riche. « Quand ils s’affronteront en Ligue des champions, on ne saura plus qui supporter, rigole l'ex-directeur du centre de formation. Mais en tout cas, dans son parcours, vis-à-vis du club, il a toujours été respectueux et n’a jamais oublié d’où il venait. C’est un bel exemple à la fois sur le terrain et en dehors ».
Actuellement en vacances après une longue saison, Corentin Tolisso s’installera prochainement en Bavière. Un premier départ à plus de 850 kilomètres de sa ville natale. Il sait qu’il sera néanmoins soutenu de loin par les supporters lyonnais et de plus près par son entourage. « Même si la distance sera plus importante, il sait très bien qu'il pourra compter sur sa famille et ses proches pour venir le voir dès que possible », conclut Quentin Gillez.
Bonjour,
Vraiment bonne chance à Tolisso pour la suite de sa carrière. C'est une fierté de voir des lyonnais dans ces immenses clubs.
Sur la photo vous le représenté gravissant un escalier. Vous auriez également bien pu mettre un ascenseur car le Bayern c'est le top!
Sinon j'ai une question pour O&L. Avez-vous une réponse si possible?
Lyon vend ce joueur 41,5 M€.
Sur cette somme au final quel est le montant que va toucher Lyon?
... lorsqu'un particulier vend un malheureux placement financier, c'est fou tout ce qui est prélevé sur ce montant comme taxe et autres impôts. Ici j'imagine qu'il y a déjà la CSG? et quoi d'autres?
Egalement est-ce que sur cette somme il y a un % pour le joueur, agent et autres club formateur?
J'ai jeté un rapide coup d’œil sur Google et de ce que j'ai compris ce sont seulement les plus-values sur un transfert qui sont taxées, or, dans le cas de Tolisso vu qu'il a été a formé à Lyon le club devrait toucher la totalité du montant déduit du pourcentage de l'agent et la prime de signature du joueur.
L'agent du joueur à en moyenne 10 à 15% voir plus dans certains cas et le joueur touche un prime à la signature du contrat
Sincèrement, on s'en bat les orphelines ....
Bonjour à tous,
Très bon article, Coco Tolisso peut être content, grâce à toutes ses bonnes prestations et but à L'OL, le voila récompensé en rejoignant un très grand club. C'est vrai que c'est dommage, que L'OL ne lui ait pas fait une grande et belle ovation, mais personne ne pouvait savoir ni Coco Tolisso d'ailleurs. Si jamais un jour L'OL croisera un jour le chemin du Bayern, peut-être que Tolisso ne fêtera pas son but par respect pour L'OL. Bonne chance à toi Corentin et merci pour tous ce que tu à fait à Lyon, personne ne t'oubliera.
Euh, ça fait un an qu'on sait que Tolisso partirait très certainement lors de ce mercato et encore plus depuis l'automne et l'intérêt persistant de la Juve.
Pour moi le Bayern , c'est le top du top .
C'est une grande chance pour lui d'évoluer dans un tel club.
Gageons qu'il passe un niveau et apporte en Edf , il nous faudra des joueurs au milieu pour le mondial .
Rien d'autre à se mettre sous la dent aujourd'hui pas d'infos ?
Après le refus de la 1ere offre (8M€) pour mercelo lyon aurait fait une seconde offre de 8,5M€ au besiktas pas beaucoup plus
Pas beaucoup plus ? Un demi-million c'est pas mal
A l'échelle du foot 500 000€ c pas gd chose