Face à Caen, l'OL devait affronter un système de jeu particulier : le 5-4-1, appelé "le bus" dans le milieu. Problème réglé en 7 minutes ...
En ce moment, Hubert Fournier doit se creuser la tête pour trouver des solutions tactiques. En effet, depuis le match de Saint-Etienne, le 3-5-2 avait été identifié comme la kryptonite des Lyonnais. Reims puis Evian avaient testé ce piège contre les Gones par la suite, et même si les résultats n'étaient pas au bout (deux victoires de Lyon), l'impression était positive. Vendredi soir, le Stade Malherbe de Caen n'a pas voulu surfer sur cette vague. Au contraire.
Le verrou caennais
Vous ne le saviez peut-être pas, mais Caen produit des verrous (ou des bus c'est selon). En tout cas, c'est ce que Patrice Garande a sans doute voulu montrer aux yeux de tous. Avec le recul, on peut comprendre l'entraîneur normand. En effet, l'OL est la meilleure équipe de Ligue 1 à domicile cette saison : 9 victoires en 10 matchs, avec 25 buts marqués.
Lors de sa venue en octobre dernier, Rolland Courbis avouait combien il était difficile pour une équipe du championnat de venir à Gerland cette saison (après en avoir pris 5), tant les Rhodaniens étaient au dessus. C'est pourquoi le technicien caennais débarque à Lyon avec un 5-4-1 très défensif, et des lignes resserrées. Personne ne sort de sa position, hormis les latéraux pour venir presser leurs homologues adverses quand ceux-ci ont le ballon, tout en revenant aussitôt se placer.
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Caen joue bien en bloc, avec 5 défenseurs alignés et 4 milieux à plat. Le bloc coulisse bien au gré du déplacement du ballon.
De la méthode et de la réussite
Si le SM Caen a sa méthode, l'OL a son plan pour le contrer. On l'aperçoit un peu sur l'image du dessus d'ailleurs. Hubert Fournier sait que dans ce cas-là, il faut jouer très haut et ce dès le départ. C'est pourquoi les deux centraux restent seuls en couverture, le premier ballon de relance venant d'eux généralement. Les latéraux restent au niveau des trois milieux centraux (oui trois, pas de losange ici) et densifient par conséquent cette zone du terrain, ce qui permet de garder le ballon assez haut. Enfin, les trois attaquants Benzia et Fekir avec Lacazette sont sur la même ligne, les deux premiers cités écartant pour laisser le champ libre au meilleur buteur de Ligue 1.
Dans cette configuration, Alex est cherché dans les pieds en appui très souvent, ce qui permet au jeu lyonnais de se mettre en place, ou alors il se retourne très vite. D'ailleurs, l'action du penalty vient de lui. Il se retourne ballon au pied et transmets à Fekir, qui le perd. Mais le pressing est tout de suite enclenché par les trois de devant et la gonfle est récupérée, suite à un dégagement en touche de Vercoutre. Sur la remise en jeu, Nabil Fékir est touché (ou pas ?) dans la surface, et l'arbitre siffe penalty. En 7 minutes, le problème est résolu pour l'OL, qui n'a plus qu'à dérouler ...
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Avec les deux défenseurs centraux (hors champ à droite), l'OL évolue dans les faits en 2-5-3. Cela oblige Caen à s'étirer, alors qu'ils veulent être compacts. Les Gones peuvent s'engouffrer dans les brêches ...
Finalement, quelque soit le système adverse, on peut le déjouer en marquant rapidement.
On n'a plus qu'à appliquer cette tactique systématiquement et tout deviendra plus facile.
Contre ce système, il faut être précis et rapide sinon on se cogne à du béton. Pas de barres, pas de poteaux mais du filet !
Merci Nabil. Cela permet de mieux comprendre comment les joueurs se positionnent pour déjouer des adversaires ultra-défensifs. Ce schéma fonctionne contre des équipes faibles, mais il peut s'avérer risqué contre des équipes qui savent bien jouer le contre
En fait il suffit d'un pénalty pour nous dans le premier quart d'heure ! Cette année il semble que les décisions arbitrales litigieuses penchent plus en notre faveur, bon pour équilibrer les 3 buts hors jeu de Monaco l'année dernière, il faudrait 3 pénalty pour nous ...
Bravo les gars pour vos messages….
Il faut marquer dans les 5 minutes ou avoir un péno dans le 1er quart d'heure pour déjouer ce système défensif..lol..
On s'approche du "il faut marquer pour gagner"…
Sinon, merci Nabil pour ces illustrations tactiques…toujours sympa de voir l'évolution d'un collectif sur le terrain et pendant le match (début-fin, moment faible Vs moment fort etc..).
Pour déjouer les équipes voulant bloquer nos latéraux, il faut densifier techniquement notre axe du terrain..et si on a particulièrement souffert contre l'ASSE et les autres jouant ce 5 défensif..c'est parce que seul nos latéraux provoquaient des décalages, n'ayant à ce moment aucun n°10 de métier sous la main..(grenier et Gourcuff out, Fékir trop peu influant à ce poste encore). Avec les retours de Gourcuff et Grenier, je pense pas qu'on reverra ce schéma en face de nous..du moins que ce schéma nous ennuiera autant. De plus, sans n°10 pour créer le décalage, nos latéraux sont quand même beaucoup moins influant..n'étant pas capable par eux même de créer ce décalage (Bédimo est un peu capable de le faire..mais pas en ce moment).
Interessant, c'est vrai que face à ce type d'équipe une possession tres tres haute est un atout important. Les espaces sont difficiles à trouver mais c'est évident que ça provoque des coups de pied arreté tres proches des buts. D'ailleurs les caennais peuvent se plaindre mais s'ils ne défendaient pas à l'intérieur de leur surface, ils prendraient moins le risque de provoquer des penaltys. D'une manière plus globale, souvent les équipes qui subissent, qui s'auto-proclament "les petits" ou "ceux qui dérangent" pensent que les erreurs d'arbitrages sont toujours contre eux. Je pense plutôt que l'es erreurs d'arbitrages se situent à l'encontre des deux équipes elles sont seulement plus décisives quand elles sont situées dans les 20 m adverses plutôt que dans son camps. Pour gagner un match il y a plusieurs manières. Déséquilibrer son adversaire, le dominer en espèrant une "victoire aux points" avec quelques coups de piued arretes bien placés ou accepter la domination de l'adversaire, la rendre la plus stérile possible et miser sur une plus grande efficacité que son adversaire. Le choix des petites équipes est de miser sur cette dernière options, ils savent alors qu'ils risquent les deux autres. D'ailleurs je ne pense pas qu'une équipe comme lorient se plaigne de l'arbitrage...
Je ne dis pas que le championnat de france devrait se faire sans les evian, bastia, caen et autres, j'aimerais juste qu'ils soient conscients de leur posture vis à vis de ce sport et de ce qu'elle peut engendrer...