Facteur obscur pour certains, secondaire pour d'autres, la gestion des trêves est pourtant primordiale pour les joueurs et fatalement pour les clubs. Éléments de réponse sur un paramètre à ne pas prendre à la légère.
Entre la victoire de l'OL obtenue, le 20 décembre dernier, au Stadium de Toulouse (1-2) pour la dernière rencontre de l'année et le premier tour de Coupe de France remporté à Nancy (2-3) le 6 janvier, 17 jours se sont écoulés. Rien de bien surprenant ou d'anormal au premier abord, mais pas pour un footballeur de haut niveau habitué à la compétition quasiment tous les trois jours et à un ou deux entraînements par jour. Le retour de la trêve hivernale est un moment charnière pour les clubs et les joueurs qui doivent tout de suite être prêts pour les échéances de fin de saison, dont certaines commencent dès maintenant comme la Coupe de France. Pour notre émission « Tant qu’il y aura des Gones – Le Mag’ », le préparateur physique Xavier Frezza s'est confié sur les spécificités d'un retour de coupure hivernale : « L'idée d'une préparation hivernale est de remettre le joueur en forme. Il n'y a pas matière a faire progresser le joueur, on ne peut pas faire de miracle en quelques jours. À leur retour, l'important est de faire beaucoup de tests physiques. Après 10 ou 15 jours d'arrêt, ils reviennent dans des états complètement différents. » Cela n'est malheureusement pas aussi simple que ça, et la préparation peut être différente pour chacun selon la façon dont il a passé sa trêve : « Il y a les fêtes, certains auront pris deux ou trois kilos, d'autres auront suivi le programme d'entretien du club à la lettre et se sentiront plutôt bien, d'autres iront même jusqu'à travailler quelques jours avec un préparateur physique.. Il y aura un écart énorme à l'arrivée. Il faut faire le point dessus pour pouvoir évaluer le niveau de chacun et enchaîner par la suite. » Chacun effectuera donc un entraînement correspondant à son état de forme.
L'exigence du haut niveau
À l'Olympique lyonnais plus qu'ailleurs, l'exigence est double tant les rendez-vous sont nombreux : Championnat, Europa League et Coupe de France. Si la préparation physique est indispensable, la préparation mentale l'est certainement tout autant. Les Lyonnais se sont en effet envolés à Murcie en Espagne le 1er janvier et sont revenus sur Lyon trois jours plus tard. Saïd Mehamha, ancien milieu de terrain de l'OL formé au club, en sait quelque chose. Directeur d'une académie de football à Lyon parrainée par Nabil Fekir, il se confie sur l'importance de ces retrouvailles entre coéquipiers : « Bien sûr que c'est important. Pour la cohésion du groupe déjà, sans parler de réathlétisation, se retrouver dans un autre endroit que leur centre d'entraînement habituel pour reprendre des automatismes ». L'ancien professionnel n'en oublie pas pour autant le travail physique. Si le décor est idéal, il doit surtout servir de motivation supplémentaire au joueur pour retrouver sa forme optimale : « J'ai toujours quelques amis dans le groupe, je les ai eus pendant qu'ils étaient en Espagne. Ils m'ont dit qu'il y avait un beau cadre mais qu'ils ont quand même travaillé. C'est toujours bien de travailler dans un bon environnement. J'ai suivi quelques vidéos, les joueurs ont bien travaillé et était content. C'est bien pour eux, surtout pour faire une bonne deuxième partie de saison et gérer à la fois le championnat et les coupes. »
Et la deuxième partie de saison, c'est déjà maintenant : à partir du match contre Angers dimanche (17h), l'OL démarre un marathon impressionant, qui lui fera notamment rencontrer le PSG, Villarreal et Monaco par deux fois chacun, avant de terminer face au voisin Stéphanois. D'où l'importance d'effectuer une reprise sérieuse et de se remettre très vite dans le bain. La concurrence, elle, n'attend pas.