C'est un beau coup qu'a réalisé Jean-Michel Aulas avec son augmentation de capital. Mais comment a-t-il procédé ? Mode d'emploi.
Dans le but d’investir dans ses infrastructures, l’OL Groupe, la holding qui gère le club de Jean-Michel Aulas, a levé 53 millions d’euros. Cette somme a pour objectif de financer "la construction des nouveaux centres d’entraînement et de formation ainsi que l’aménagement et la décoration intérieure du Grand Stade", d’après le communiqué officiel.
Le 27 mai dernier, l’OL Groupe avait émis de nouvelles actions correspondant à ce montant. La première conséquence avait été de faire baisser le cours de la holding à la Bourse. Mais pourquoi cette baisse ? Parce que l’OL Groupe fixait les actions à 1,60 euro en suivant une décote de 36 %. Au même moment, le marché les évaluait à 4,74 euros (25 mai).
Suivant la volonté de mise en avant des actionnaires, l’investissement est conduit par le principe suivant : tout actionnaire possédant 2 actions à 4,74 euros a la possibilité d’en acquérir 5 nouvelles pour 1,60 euro. Leur moyenne se trouvait du coup autour des 2,50 euros (pour les matheux : (2x4,74+5x1,6)/7 = 2,49). La baisse était donc logique. En revanche, la descente, en dessous des 2 euros, est plus inquiétante. Elle dénote un manque de confiance des investisseurs.
Qui a financé l’investissement ?
Lorsqu’un financement massif de ce type est mis en place, un droit préférentiel de souscription est souvent octroyé. Ce fut le cas ici. Il permet aux actionnaires ayant plus d’actions que les autres d’avoir accès, en priorité, aux actions. Plus que cela, ils se sont engagés à investir à hauteur de leur pourcentage dans le capital.
À l’OL Groupe, les deux actionnaires majoritaires sont ICMI (dont 99,95 % appartient à Jean-Michel Aulas) et Pathé (dirigé par Jérôme Seydoux). À eux deux, ils disposent de 63 % du capital. Par conséquent, sur les 33 millions d’actions émises, ils en ont acquis 21 millions. Un investissement conséquent.
La preuve en est, une fois de plus, que le président de l’OL croit en son projet. C’est de l’argent personnel qu’il a saisi.
À noter que, en revanche, les actionnaires se sont engagés à ne pas accroître leur pouvoir de décision. Le "public" a donc la même importance qu’auparavant.
ICMI, dont 99,95 % appartient à Jean-Michel Aulas... et à son épouse