OL : Cherki "doit apprendre à ne plus avoir ce comportement néfaste"

Sifflé par le public lyonnais dimanche contre Rennes, Rayan Cherki connait une première période creuse en tant que titulaire. Plus que ses performances, ce sont ses attitudes qui ont créé de la frustration dans l’environnement lyonnais.

Un bon coup mal géré qui s’est finalement transformé en une libération. À dix minutes de la fin du match contre Rennes, Rayan Cherki a un bon contre à jouer avec un trois contre trois. Plutôt que de fixer et décaler rapidement sur sa gauche, le numéro 18 lyonnais s'entête dans un plan personnel qui l’enferme et l’excentre. Et puis sa technique dans la surface lui permet de faire la différence sur Theate et de trouver Bradley Barcola pour le but du 3-1 lyonnais. Une passe décisive comme une libération pour Cherki. Deux mois après Lens, il s’est enfin montré décisif dans un match de l’OL.

Une éternité pour un joueur censé manier tel un chef d’orchestre le jeu de la formation lyonnaise à la baguette. En voyant la frappe de Barcola faire trembler les filets du Parc OL, Rayan Cherki n’a pu laisser sa rage en lui et à serrer les poings, seul, face au virage sud. Cette attitude n’a en rien un caractère individualiste, mais plutôt celui d’un joueur qui avait besoin de ça, besoin de retrouver une influence, même limitée, dans un match.

Cherki doit "trouver la bonne alchimie"

Il faut dire que le jeune Lyonnais a connu une première dimanche. Même sans les Bad Gones et des Lyon 1950 loin d’être au complet, Cherki s’est retrouvé sifflé. Sifflé par ces spectateurs dits "grand public" et non par ceux qui sont généralement pointés du doigt pour expliquer le malaise qui peut se faire connaitre à Décines lors des matchs à domicile. Très clairement dimanche, Rayan Cherki est celui qui a le plus pris. La bronca a bien été collective au moment de l’entrée des joueurs ou sur des actions jugées trop molles, mais individuellement le meneur a été le seul à être conspué.

Une attitude qui a surpris Laurent Blanc. Nicolas Puydebois est plus nuancé sur ces sifflets. S’il ne les approuve pas, il y voit un message envoyé à Cherki concernant son attitude sur le terrain. "Je mets beaucoup sur son attitude, ses mauvais gestes, son comportement non verbal qui n’est pas adapté à un jeune de 19 ans qui veut s’installer dans le monde professionnel et qui veut les clés de l’équipe, a déclaré notre consultant sur le plateau de TKYDG. Si Cherki veut que ses coéquipiers jouent pour lui, il faut qu’il soit dans le bon état d’esprit et pas dans l’individualisme. Il faut qu’il trouve l’alchimie entre ses intérêts personnels et collectifs, car il s’est battu pour avoir cette place."

Décisif pour la première fois en deux mois

Envoyé dans le onze depuis la reprise post-Coupe du monde, Rayan Cherki avait donné l’impression d’avoir compris l’exigence du haut niveau. Mis dans les meilleures conditions par Laurent Blanc avec notamment les schémas en 4-4-2 losange ou en 3-5-2 qui lui permettent d’être dans une position axiale, celui qui a éclaté à la face du football français un soir de janvier 2020 a saisi sa chance, c'est un fait. Mais sa disette d’action décisive correspond aussi à ce retour de suffisance dans le jeu, d’entêtement et surtout de geste d’humeur. Cela a été le cas à Paris il y a une semaine et demie et Thierry Henry n’avait pas manqué de le remonter aux oreilles de son grand ami Laurent Blanc.

Ce dernier est clairement conscient du talent de son joueur. Il est tout aussi conscient que le travail est encore long. Il a eu l’envie de baisser les bras, mais tel un père avec son fils, le Cévenol sait manier à merveille le bâton et la carotte avec Cherki. "Il est clairement dans le management publiquement et c’est très bien joué de sa part, car il se met le joueur dans la poche", pour notre consultant. Ça n’est pas toujours couronné de succès, mais on a tendance à oublier que Cherki n’a que 19 ans. Il est certes un phénomène de précocité, mais les exemples passés sont bien trop nombreux pour montrer que le talent seul ne suffit pas. "Il faut l’aider, qu’il s’aide lui-même et qu’il devienne Rayan Cherki par ses performances et non pas parce qu’il entend. Il faut qu’il retrouve de l’humilité dans son travail. C’est un de ces joueurs qui feront lever les stades, mais il veut brûler les étapes."

Ne reste plus qu’à voir comment Rayan Cherki va appréhender cette première période délicate dans sa carrière et de quel bois est-il fait mentalement pour prouver sur le terrain.

7 commentaires
  1. Darn
    Darn - mer 12 Avr 23 à 7 h 47

    Et ben, je ne comptais pas regarder l'émission mais vu comme ils encensaient notre Cherki auparavant, au-delà de la raison, peut-être que ce sera intéressant.

  2. OLVictory
    OLVictory - mer 12 Avr 23 à 9 h 51

    Apprendre un nouveau comportement, est-ce encore possible ?

  3. Bioman
    Bioman - mer 12 Avr 23 à 9 h 53

    Peut-être que "ces spectateurs dits "grand public"" idolâtrent moins les joueurs venus du sérail, je n'ai rien contre Cherki, mais malheureusement rien, vraiment rien ne lui permet de réagir comme il réagit en match.
    Si Blanc avait un autre joueur à mettre à sa place il serait sur la banc, et je n'en pense pas moins de Caqueret ou Lepenant. Barcola a saisi sa chance. on attendra confirmation la saison prochaine, puisque, si il n'est pas vendu, il sera titulaire ...

  4. OLVictory
    OLVictory - mer 12 Avr 23 à 10 h 15

    Je ne connais aucun meneur de jeu de foot qui saoule ses coéquipiers, bien au contraire ! Ces deux postes, l'avant-centre et le meneur de jeu, ont besoin des autres pour briller. En fait, les joueurs qui excellent dans ces positions sont généralement très futés et cherchent toujours à se mettre leurs coéquipiers dans la poche, au moins pour qu'ils soient motivés à leur faire des passes de qualité.

    On a souvent tendance à imaginer qu'un joueur qui a des talents hors normes avec ses pieds est également un joueur très intelligent ou qu'il va le devenir au fil de l'expérience. Mais en réalité, cela n'a rien de rationnel. Peut-être que nous avons tous commis l'erreur de penser ainsi à son sujet.

    1. Darn
      Darn - mer 12 Avr 23 à 11 h 23

      On verra s'il évolue comme Fékir. Je dois avouer que Nabil m'agaçait un peu à ses débuts, car il choisissait souvent la solution individuelle ; je lui préférais Lacazette de la même manière que je préfère Barcola à Cherki (et donc en tant que jeunes qui percent à peu près au même moment, offensifs, mais oui je sais bien qu'il ne s'agit pas des mêmes postes).
      Cependant, je ne me souviens ni de gestes d'humeur, d'énervement contre des partenaires (les jeunes hein, Cherki c'est pas mister courage) et je trouve que Fékir a su adapter son jeu pour savoir quand faire la passe, le dribble, ou le tir.
      C'est bien le souci du comportement de Cherki qui n'incite pas à l'optimisme : il agit déjà comme si tout lui était dû, et ça, ce n'est pas le signe d'une remise en question, donc d'une évolution positive ; contrairement à Fékir.

    2. Darn
      Darn - mer 12 Avr 23 à 11 h 24

      Et oui on peut apprendre de nouveaux comportements, avec un psychologue comportementaliste par exemple ! Cependant, pour que ça fonctionne, le demandeur doit en avoir réellement envie...

  5. Junidu38
    Juninho Pernambucano - mer 12 Avr 23 à 19 h 29

    Il fera lever les stades ?
    J'en doute .
    Surpris que blanc soit surpris. Il n'a pas remarqué qu'il agace tout le monde y compris ses partenaires ( ex sa panenka a la con , ratée ) .

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