OL : cette fois-ci, c'est la défense

A chaque match son problème avec l'OL. Une semaine après une prestation saluée de tous contre le PSG, Lyon n'a pu faire mieux qu'un nul 3-3 contre Dijon. Dans le jeu, ce n'est toujours pas satisfaisant.

A écouter Bruno Genesio au premier abord, seul le résultat laisse à désirer après ce nul prolifique face au DFCO.  "C’est une grosse déception car ce sont deux points de perdus. On est dans une série pas très positive en termes de résultats. On a fait de bonnes choses, on a retrouvé du mouvement, du jeu à une touche, du jeu combiné." On est un peu circonspect en entendant cela, mais l'entraîneur apporte un bémol. "On n’a pas réussi à être concentré durant 90 minutes. Les trois buts sont des fautes d’inattention, de concentration."

Cinq minutes, puis plus rien

Dès les premières minutes, l'OL exerce un pressing assez haut sur le terrain. Mais ce n'est que de courte durée...

Pourtant, tout semblait bien parti. En effet, durant les cinq premières minutes de la rencontre, les coéquipiers de Nabil Fekir optent pour un pressing assez haut qui gène beaucoup les Dijonnais. Ceux-ci n'arrivent pas à sortir de leur camp et les visiteurs perdent le ballon à la relance. Ce n'est donc pas un hasard si les Gones ont deux actions dès les premières minutes, avec à la fois Aouar qui s'appuie sur Mariano pour faire une percée pleine axe (enfin Mariano remet des ballons en appui!), ou encore que Mendy déborde côté gauche sans trouver un coéquipier dans la surface. Cependant, et inexplicablement, ce pressing cesse avant la 10e minute. A partir de là, on voit le bloc de l'OL baisser sur le terrain et être gêné à leur tour par le pressing. A ce titre, le 4-2-3-1 est peut-être à remettre en cause dans ce type de rencontre, l'équipe ayant pour tendance naturelle de jouer assez bas dans avec cette disposition. Avec deux milieux solides, dont un qui se projette vers l'avant, et des ailes très rapides, on peut se dire que ce système convient bien face à un adversaire plus fort comme le PSG (et cela s'est vérifié la semaine dernière). Or, contre Dijon, on pourrait espérer quelque chose comme le 4-3-3 pour être plus haut sur le terrain...

Toujours est-il que les Bourguignons s'installent peu à peu dans le camp adverse, et développent leur jeu. Ce n'est certes pas une équipe de haut de tableau, mais les hommes de Dall'Oglio savent jouer au ballon et posent quelques difficultés à l'arrière-garde commandée par Marcelo. Surtout, ce qui est frappant, c'est de voir que les Dijonnais prennent le dessus dans les duels. Bien qu'Ndombele surnage dans ce domaine (avec quelques interventions autoritaires pour reprendre le ballon dans le pieds), le collectif est dominé sur ce point. De plus, avec ce semblant de pressing dijonnais, la défense lyonnais perd pas mal de ballons sur les relances. Encore une fois, comme depuis le début de saison, ce sont les individualités qui vont faire la différence. Parce que le jeu collectif offensif n'est toujours pas au point.

Les côtés prennent la main, la défense la perd

Ces individualités se trouvent sur le côté, surtout à gauche. Samedi soir, c'est bien simple, Ferland Mendy a mangé ses adversaires pendant toute la rencontre. A chaque fois qu'il débordait côté gauche, l'ancien joueur du Havre faisait la différence. Sa puissance est un atout dans ce cadre, et ses centres sont bons, mais les receveurs ne sont pas encore légion. Sur le premier but peu avant la 20e, et alors que les Rhodaniens avaient baissé le pied, c'est sur une combinaison entre le latéral gauche et Aouar, sur un une-deux, que le but de Fekir arrive. Sur le troisième but à la 63e de Mariano sur penalty, c'est encore de la doublette que vient l'action, Mendy provocant la faute de l'adversaire après une combinaison avec le jeune offensif lyonnais. Mendy-Aouar, voilà les deux meilleurs joueurs de la rencontre. Houssem Aouar n'oubliait pas son latéral lorsque celui-ci dédoublait, et on sait combien cela peut être frustrant à ce poste quand on est pas servi. Aussi, le milieu offensif gauche n'a pas hésité à provoquer ballon au pied, en faisant en plus des différences. Bref, cela change du tandem Marçal-Memphis... A droite, bien que moins en vue que d'habitude, la paire Traoré-Tete a su être efficace sur but d'Aouar, le latéral droit dédoublant avec son ancien coéquipier de l'Ajax. Tout cela et pas de victoire alors ?

A la 52e, sur le but dijonnais, le centre vient de la droite, la défense lyonnaise est mal placée. Tete en retard sur Xeka ? Ou alors Marcelo qui aurait du décaler sur lui pour laisser Morel avec son adversaire ? Les fautes sont sans doutes partagées...

C'est que derrière, et cela fait déjà deux fois cette saison à domicile, l'OL a pris 3 buts. On avait loué au début de saison la solidité affichée, avec la charnière Marcelo-Morel qui donnait de la confiance et de la sérénité défensivement. Or, deux des trois buts encaissés sont l'oeuvre d'erreurs individuelles, celles que Genesio sous-entend quand il évoque "les fautes d'inattention". Sur le deuxième but concédé, l'action dijonnaise vient de la droite et sur le centre, l'espace est conséquent entre Marcelo et Tete. Espace dont profite Xeka à la 52e pour ajuster tranquillement de la tête Anthony Lopes. Rebelote à la 66e, après être passé de 1-2 à 3-2 trois minutes auparavant, les Lyonnais se font encore surprendre sur un coup franc venu de la droite. Là encore, c'est Yambéré qui est seul dans la surface pour mettre sa tête et tromper le gardien portugais. De quoi faire rager, quand on connait les qualités aériennes de Morel et Marcelo. Ce n'est pas spécialement que ce soit de leur faute, mais il s'agit plutôt d'attitude au marquage de tous les joueurs et de placement collectif pour défendre dans la surface. Là encore, un retour aux choses simples s'impose sans doute, avec un marquage individuel. Reprendre les bases pour ensuite tenter d'évoluer avec de nouvelles choses. Il va falloir régler cela, car on ne pas partir avant un match sur le principe qu'il faille marquer 3 buts pour gagner.