Recrutée par l’Olympique lyonnais cet hiver, Catarina Macario est l’une des belles promesses du football féminin. Pourquoi la Brésilienne naturalisée Américaine a choisi de rejoindre le club sept fois vainqueur de la Ligue des champions ? Explications.
Formée à l’université de Stanford depuis 2017, Catarina Macario n’a pas attendu la draft pour débuter sa carrière professionnelle. La joueuse de 21 ans a préféré rejoindre l’Europe et le championnat de France. « Le Bayern Munich et le PSG étaient intéressés. Il y avait aussi des clubs espagnols, anglais (ce n’était pas possible pour le moment par rapport au visa) et allemands. Une footballeuse comme Catarina, il est normal que ça attise les convoitises, nous explique un de ses agents, Takumi Jeannin, de l’agence A&V Sports. Elle a envisagé de rester aux Etats-Unis, elle était ouverte à toutes les opportunités. Depuis le début, elle a toujours cherché la meilleure solution. C’était aussi de très longues discussions avec la famille. »
Finalement, Catarina Macario choisit de signer à l’Olympique lyonnais lors du mercato hivernal. L’internationale américaine s'est confiée sur les raisons qui l’ont poussée à accepter l’offre de l’OL. "Je n'ai pas réalisé quand j'ai eu cet appel tellement c'était incroyable. J'ai été attirée par les valeurs que portent le club et sa volonté de faire avancer le sport féminin, révèle-t-elle lors de ses premiers mots entre Rhône et Saône, le 25 janvier. Je suis très heureuse d’être ici. L'année dernière a été exceptionnelle pour moi. J’ai hâte de débuter et de marquer des buts avec l’équipe."
Supervisée depuis le mois d'août
Les premiers échanges entre les deux parties remontent au mois d’août 2020. « C’est une joueuse que l’on supervisait depuis longtemps déjà. Le club a des références. Elle était attirée par l’Europe et comme nous avons été en contact assez tôt avec elle et que notre projet l’intéressait, ça a concordé, raconte Olivier Blanc, dirigeant de l'OL Féminin. On avait des ambitions communes.»
Pour Catarina Macario, il semblait assez évident de rejoindre les championnes d’Europe en titre. Premièrement car le système de draft aux Etats-Unis ne permet pas aux joueuses de choisir leur destination. « On n’a pas forcément trop de contrôle sur sa destinée, et puis à l’heure actuelle, Lyon est la meilleure formation du monde. Les titres parlent pour elle. Ils lui ont offert un projet lui permettant de jouer pour le meilleur club, tout en jouant pour la meilleure sélection nationale, donc c’était un choix assez naturel, insiste son représentant. Je pense que c’est l’équipe parfaite pour elle. Il n’y a pas mieux pour l’aider à atteindre ses objectifs. »
"Elle entend bien développer sa carrière ici"
Pourtant historiquement, les Américaines n'ont pas vraiment performé sous les couleurs lyonnaises. Mais au club, on joue la carte d'un projet différent de celui de Megan Rapinoe (2013-2014) ou encore d'Alex Morgan (2016-2017). «Son contrat est déjà beaucoup plus long que celui de ses prédécesseurs. Elle est jeune et elle débute sa carrière professionnelle. Elle entend bien la développer ici. Ce n’est pas le même profil que les autres, assure le dirigeant rhodanien. Celles qui ont pu venir auparavant n’avaient pas forcément vocation à rester sur le long terme et elles n’ont pas vraiment donné satisfaction. Tout est fait pour que ça dure. C’est un avantage qu’elle arrive au mercato hivernal. Pendant six mois, elle va pouvoir s’intégrer dans une équipe déjà constituée, donc son arrivée est un plus. L’été prochain, on aura déjà deux joueuses (avec Damaris Egurrola) qui feront complétement partie de l’effectif. C’est important. Mais elles vont déjà beaucoup nous aider. »
Débarquée fin janvier à Lyon après un stage avec sa sélection, celle qui peut évoluer comme milieu offensive, voire attaquante, s’adapte petit à petit à son nouvel environnement. Elle a déjà commencé les cours de français et trouvé un chez soi. « Le club a été exceptionnel avec elle. Toutes les filles ont été très accueillantes. Le calendrier était très chargé entre la signature, les visites des appartements et toutes les choses à faire lorsqu’on arrive dans un nouveau pays, détaille Takumi Jeannin. Ça commence à se calmer un peu. »
"Côtoyer de grandes championnes va m'apporter un plus"
Face à Montpellier ce samedi, Catarina Macario a fait ses débuts avec les Fenottes. Elle a remplacé Amandine Henry à la 37e minute. Durant une heure, elle a montré de bonnes choses. Positionnée derrière l'avant-centre, elle n’a pas hésité à prendre sa chance, sans succès cependant. « Je pense que l'esprit de compétition sera crucial pour mon développement. Côtoyer de grandes championnes va m'apporter un plus. Damaris (Egurrola) et moi sommes jeunes, nous allons nous soutenir. En signant un contrat de deux ans et demi, je vais avoir du temps pour m'intégrer au sein de l'équipe, pour découvrir Lyon, la culture française aussi, énumère-t-elle. C'est un challenge de venir ici, mais je suis très excitée."
Pour l’instant, la native de São Luis (Brésil) met tout en place pour démarrer sa nouvelle vie lyonnaise. « On a pu déjeuner sur les bords du Rhône et visiter le Vieux Lyon. Ses parents étaient là pendant une semaine, son père est encore sur place. On a également visité le centre de formation, le stade et les installations d’entraînement. Ça lui plaît, c’est exactement ce à quoi elle s’attendait. Elle est très heureuse d’être-là », assure son agent. Sous contrat jusqu'en 2023, elle va tenter de concrétiser les espoirs placés en elle, en club comme en sélection.