OL - Bayern Munich : petit à petit, "Juni" a fait son nid

Le directeur sportif de l'Olympique lyonnais, Juninho a grandement contribué à la dynamique actuelle. Toujours aussi exigeant avec lui-même et les autres, l'ancienne idole de Gerland s'est imposée en douceur, de manière subtile.

De notre envoyé spécial à Lisbonne.

"Merci beaucoup, merci beaucoup. Merci. Tu le mérites, bravo ! Merci, merci, merci, merci (...) merci beaucoup." Dans le reportage inside concocté par OLTV, on aperçoit Juninho, très ému, par la qualification lyonnaise pour les quarts de finale de la C1, remercier chaleureusement Anthony Lopes. "Je l’ai suivi en tant que supporter, indique le gardien de l'OL. Quand on le voit, on a tous des étoiles plein les yeux. De le voir dans des états pareils, à l’issue d’une qualification en demi-finale alors que lui n’y a jamais été, ça nous touche tous énormément et nous motive énormément à faire encore plus." Exigeant mais également protecteur avec les joueurs, Juninho s'est employé au fil des mois à imprimer son style.

Il a longtemps observé dans son coin afin de se faire sa propre opinion sur les problématiques du moment. Sa capacité à s'adapter aux autres, particulièrement avec la jeune génération, en a surpris plus d'un en interne. "Il s'est vraiment mis au service des joueurs, de Rudi Garcia et du staff technique, souffle un familier du club. Cette saison, il a souvent été furieux et dépité après de mauvaises prestations car il ne comprenait pas certaines attitudes et notamment ce manque de détermination."

Energie et culture de la gagne

En somme, comme l'évoquent souvent entre eux les joueurs des années glorieuses, "Juni" n'a pas retrouvé cette culture de la gagne qui était omniprésente en son temps entre Rhône et Saône. A ce sujet, en début de semaine, il a livré le fond de sa pensée. "Quand je suis revenu au club après dix ans (en 2019), le rythme d’entraînement m’avait surpris, a-t-il dit. Le rythme d’entraînement, c’est le match. Notre équipe était irrégulière, et il n’y avait pas cette âme collective que les supporteurs demandent." Une honnêteté qui l'honneur tant la politique de l'Autruche était devenue courante ces dernières saisons du côté de Décines.

Une prise de position clairement affichée qui n'est pas pour déplaire à Rudi Garcia. "Il est encore un peu joueur dans l’âme, indique l'entraîneur de l'OL.  Il est tout feu tout flamme , plein d’énergie. Je trouve qu’on se complète bien car de par mon expérience, je suis plus calme. Il a tout gagné avec l’OL qui a régné sur la France pendant une décennie. Quand on a la chance d’avoir un personnage comme lui, il faut l’écouter. Il a tout fait, tout prouvé, tout vécu. C’est un chemin à suivre sur le professionnalisme et l’esprit collectif."

Diplomatie

Motivé à l'idée de remettre l'OL sur de bons rails, Juninho n'a pas voulu, à son arrivée, faire preuve de radicalité surtout après le limogeage de Sylvinho qu'il a fallu assumer et digérer. Il s'est donc appliqué à composer avec les joueurs en place et à créer du liant. Un rôle éprouvant tant il a fallu faire preuve de diplomatie. "Il  faut gérer les egos des uns et des autres, les agents et les familles, l'environnement extérieur... Objectivement, il a vraiment été bon. Tout l'effectif a bien vu qu'il jouait une seule partition, celle de l'OL", nous confie un proche d'un joueur.

Après la longue période de confinement, Juninho a d'ailleurs été rassuré par ce qu'il a vu. "Après la reprise, la préparation était différente, a-t-il noté. J’ai senti que les joueurs étaient beaucoup plus matures, avec l’envie de travailler, de jouer les uns pour les autres. Bien sûr qu’on a eu de la réussite. Mais on a aussi dégagé beaucoup d’énergie. Le talent vient après le travail au jour le jour et l’esprit collectif."

Ce mercredi soir à Lisbonne (21h, TF1), excité et anxieux à la fois, Juninho sera aux premières loges pour cet OL - Bayern Munich. Et quoiqu'il se passe sur le terrain, l'ex-artificier aura posé les premiers jalons de son programme alléchant : permettre à l'OL de recouvrer son lustre d'antan.