OL – AZ Alkmaar : Ferri, la Ligue Europa pour exister

Relégué sur le banc de touche depuis de longs mois, Jordan Ferri, qui aurait pu partir cet hiver, affiche un état d’esprit irréprochable. Et se montre performant à chaque fois que son entraîneur fait appel à lui. Il devrait jouer face à Alkmaar, ce jeudi (21h05).

Au contraire de son entraîneur, il en faut beaucoup à Jordan Ferri pour que les événements dépassent les limites de sa patience. Visiblement il ne les a pas encore atteintes. Sans broncher et avec un état d’esprit irréprochable, le milieu de terrain s’assoit sur le banc lyonnais au fil des semaines. Et se montre plutôt performant, lorsque Bruno Genesio daigne faire appel à lui. Titulaire indiscutable dans le losange d’Hubert Fournier, le natif de Cavaillon (Vaucluse), a peu à peu perdu sa place dans le onze rhodanien, avec l’arrivée de Sergi Darder la saison dernière et l’éclosion de Lucas Tousart, cette année. Le joueur formé dans le club de la capitale des Gaules, prend son mal à patience et saisit avec envie les moindres minutes qui lui sont accordées. Ce devrait être le cas ce jeudi soir contre l'AZ Alkmaar, en seizième de finale retour de la Ligue Europa (21h05). Une compétition qui lui tient à cœur, puisque c'est dans celle-ci qu'il joué son premier match en professionnel, le 8 novembre 2012 face à l'Athletic Bilbao. « C’est une compétition qui me tient à cœur. C’est là où j’ai débuté et où j’ai eu le plus de temps de jeu à mes débuts. On a vécu de belles choses dans cette compétition. Au club et dans l’équipe, on n’a pas envie de la négliger », a-t-il affirmé ce mercredi.

Un temps jeu qui ne cesse de diminuer

Jordan Ferri, qui devrait être titulaire face à Alkmaar, ce jeudi soir, n’a plus débuté un match depuis le 14 décembre et le huitième de finale de la Coupe de la Ligue face à Guingamp (2-2, 3-4 tab). Depuis, toutes compétitions confondues, il n’a joué que 97 minutes. Un temps de jeu famélique qui laisse à penser que le milieu de terrain est en manque de rythme. Au contraire, il travaille pour garder une bonne forme physique. « C’est toujours compliqué quand on n’a pas peu de temps de jeu. Je fais des séances avec le préparateur physique. Je travaille individuellement pour me tenir prêt si le coach fait appel à moi », a révélé le Lyonnais, ce mercredi. Cela donne une idée de son degré de motivation et de sa volonté de trouver grâce aux yeux de son entraîneur. Bruno Genesio, dans la hiérarchie des milieux de terrain, le considère comme le cinquième choix, derrière Gonalons, Tolisso, Tousart et Darder.

Cette saison Jordan Ferri  se contente de trop maigres entrées en jeu. En Ligue 1, bien qu’il ait disputé 18 matches, il n’en a débuté que 7. A titre de comparaison, lors du dernier exercice il avait été aligné dans le onze de départ à 26 reprises. Et 30 fois en 2014-2015. Décidément les saisons se suivent et ne se ressemblent pas pour le numéro 12 rhodanien. « Le temps parait toujours plus long quand on ne joue pas. Mais il faut rester concerné et répondre présent lorsqu’il s’agit d’aller chercher un résultat ou le conserver », a-t-il avancé. C’est ce qu’il a su faire en inscrivant le quatrième but lyonnais, jeudi dernier aux Pays-Bas, contre l'AZ (4-1).

« Je ne voyais pas mon aventure avec l’OL se finir comme ça… »

S’il ronge son frein sur le banc de touche, Jordan Ferri suscite quand même la convoitise de quelques clubs européens. Cet hiver la Fiorentina et Galatasaray se sont notamment penchés sur son cas. Le milieu de terrain a préféré ne pas donner suite. « Je ne regrette pas d’être resté lors du mercato hivernal. Je ne voulais pas me précipiter dans mes choix et j’avais à cœur de terminer la saison car je ne voyais pas mon aventure avec l’OL se finir comme ça », a-t-il affirmé, ce mercredi. Le Rhodanien est attaché à son club formateur, et entend bien lui rendre encore de fiers services. Sur le banc ou pas. Bruno Genesio est conscient qu’il fait rarement appel à lui, mais a pense que cette période de vaches maigres va lui servir pour la suite de sa carrière. « J’ai parlé avec lui de nombreuses fois. Il affiche un état d’esprit irréprochable à l’entraînement et lorsqu’il entre en cours de match. La concurrence fait partie d’une carrière. C’est quelque chose qui va le faire grandir, même si c’est dur en ce moment. Je compte sur lui, même si ça ne se voit pas », a-t-il avancé.

Jordan Ferri, entend bien se servir de ces moments difficiles pour l'avenir. Il a même avoué à demi-mot qu’il serait peut-être temps d’aller voir, si l’herbe est plus verte ailleurs. Ce, dès la saison prochaine et peut-être avec quelques uns de ses amis du centre de formation, comme Corentin Tolisso ou Alexandre Lacazette. « On sait que le foot est fait de cycle. Peut-être qu’à la fin de cette saison, une page va se tourner, on ne sait pas. Le club s’est beaucoup appuyé sur les joueurs du centre qui leur ont bien rendu. On va tout faire pour vivre encore de belles émotions », a-t-il déclaré. Et une victoire finale en Ligue Europa serait sans doute une sorte d'apothéose. Histoire de boucler la boucle.