OL – Atalanta Bergame : une maîtrise à retrouver

Depuis le début de la saison l’Olympique lyonnais n’est plus aussi souverain dans le jeu, que ce qu’il a pu l’être par le passé. Ce manque de maîtrise et cet équilibre inconstant pourrait venir du système de jeu, avec deux milieux de terrain.

Avec les mêmes interrogations que la saison dernière, des largesses identiques et une impression de déjà vu, l’Olympique lyonnais reçoit l’Atalanta Bergame, ce jeudi soir en Ligue Europa (21h05). Face une formation italienne bien organisée, les attaquants tenteront de prouver que les automatismes sont présents, quand les défenseurs espéreront ne pas rééditer la même performance que contre Dijon, le week-end dernier (3-3). Cet OL est inconstant, et affiche un manque de maîtrise rarement observé par le passé. Lyon n’est plus un équipe de possession, mais bien de contre, avec un bloc bas. Depuis le début de l’exercice, les Lyonnais n’ont eu le ballon que 51,6 % du temps (toutes compétitions confondues). Pour retrouver une identité de jeu, Bruno Genesio doit-il se résoudre à changer de système ? Le technicien rhodanien serait alors obligé d’abandonner son 4-2-3-1, avec ses deux milieux, qui ne favorisent pas la construction du jeu.

Le 4-4-2 en losange, la solution idoine

Écartée l’hypothèse d’aligner une défense à trois, le 4-4-2 en losange semble convenir aux forces en présence. Il permettrait à Nabil Fekir d’évoluer dans l’axe, quand le milieu retrouverait un peu plus de maîtrise, avec un homme supplémentaire. « Le 4-4-2 en losange pourrait marcher. Après il faudrait une grosse débauche d’énergie pour défendre sur les côtés. Les milieux de terrain seraient forcés d’aller plus loin sur les côtés, alors qu’à l’heure actuelle c’est le joueur de couloir qui fait les efforts », nous souffle l’ancien milieu défensif Pierre Laigle, champion de France avec l’OL en 2002. Avec Hubert Fournier, le trident Gonalons-Ferri-Tolisso, souvent épaulé par Fekir ou Gourcuff, avait développé l’un des meilleurs football du championnat, en 2014-2015. Lyon avait même réussi à lutter jusqu’en mai avec le PSG, dans la course au titre.

Dans un autre contexte, Bruno Genesio pourrait s'inspirer de son prédécesseur, puisqu’il dispose des joueurs pour le faire. Lucas Tousart serait peut-être plus à l’aise en sentinelle, uniquement concentré sur ses tâches défensives. Jordan Ferri est toujours là et connaît l’exigence de ce système. Tanguy Ndombele et Pape Cheikh Diop, que l’on a pas encore vu sous ses nouvelles couleurs, pourraient aussi parfaitement se greffer à ce schéma de jeu. Toute l’équipe pourrait y trouver son compte. « Peut-être que le système actuel est plus cadré mais le losange peut aussi fonctionner, analyse Pierre Laigle. Mariano aurait quelqu’un à côté de lui, ça l’aiderait aussi. Nabil Fekir derrière ces deux attaquants, ça peut être la bonne solution également . »

Une équipe organisée autour de Nabil Fekir

Bruno Genesio n’a pas peur de l’avouer, il organise son équipe pour permettre à Nabil Fekir, d’évoluer dans les meilleures conditions. « Ce n’est pas évident de modifier le système, car nos joueurs ont des caractéristiques propres. Comme j’essaie d’apprendre de mes erreurs, je n’ai pas envie de décaler Nabil. A partir de là, vous comprendrez qu’il est difficile de changer », expliquait l’entraîneur lyonnais, il y a deux semaines. C’est pourtant sans meneur de jeu que le technicien rhodanien a fait briller ses joueurs, lors de ses premiers mois à la tête de l’OL. Gonalons, Darder et Tolisso, apportaient alors cet équilibre et cette maîtrise au milieu de terrain, qui manquent tant aujourd’hui. « Le 4-3-3 n’est pas une solution viable. Sur un côté, il faut défendre. On sait que ce n’est pas ce que préfère Fekir, souligne Pierre Laigle. Il est bien où il est actuellement. Ça serait dommage de freiner son allant du moment, pour le mettre dans une position qu’il n’affectionne pas. » S’il avoue être « au service de l’équipe », le capitaine lyonnais a déjà montré qu’il n’affectionnait pas les côtés. Malgré des carences au milieu, Genesio ne devrait rien changer.

Le 4-2-3-1 envers et contre tous

Dans les prochaines semaines, le jeu proposé par l’Olympique lyonnais va certainement reposer sur les épaules de Tanguy Ndombele. Arrivé le 31 août, le natif de Longjumeau est attendu comme le messie, capable de récréer le lien entre la défense et l’attaque, alors que Sergi Darder, Jordan Ferri et Christopher Martins Pereira ont échoué à la tâche. A Paris, l’ancien joueur d’Amiens a prouvé qu’il était capable de le faire, même s’il a semblé plus en difficulté face à Dijon, le week-end dernier. Bruno Genesio semble en tout cas déjà satisfait, de l’apport de sa recrue estivale. « Je crois qu’on a trouvé un équilibre avec l’arrivée de Tanguy, il nous manquait un lien entre le milieu et l’attaque, c’est qu’on a réussi à trouver avec lui. Bien sûr, on peut encore améliorer tout ça mais je pense qu’on est plutôt en progrès dans ce domaine-là », glissait-il, mercredi. L’hypothèse d’abandonner son 4-2-3-1, semble donc écartée.

Aux milieux, surtout, de trouver les clefs, pour permettre à l’OL de retrouver son identité de jeu. « Lucas Tousart n’est peut-être pas au niveau de l’année dernière, il a joué beaucoup de matches depuis le début de saison, il a un nouveau statut à assumer, ce n’est peut-être pas évident, il faut lui laisser un peu temps, ça reviendra, veut croire Pierre Laigle. Ndombele est un joueur qui défend mais qui peut aussi se projeter très vite vers l’avant, il peut être intéressant pour l’équipe aussi. » Ce n’est en tout cas pas ce jeudi soir contre l’Atalanta Bergame, qui alignera une formation en 3-5-2, que Lyon va tenter un coup tactique. « Je ne pense pas que le 4-4-2 en losange apporte un équilibre supplémentaire, nous a rétorqué Bruno Genesio, lorsque nous avons évoqué ce système de jeu, mercredi. Surtout pas contre équipe qui vient jouer à cinq, voire trois derrière. » Et pour la suite ?