OL - ASSE : un derby, trois questions

Dimanche, l'OL affrontera l'ASSE pour le 113e derby de l'histoire entre les deux formations. À quelques jours de ce grand rendez-vous, plusieurs questions retiennent notre attention.

Dimanche, Lyon et Saint-Etienne vont s'opposer pour la première fois de l'histoire dans l'enceinte du Parc OL. À l'approche de ce grand rendez-vous, des questions se posent suite au début de saison lyonnais.

Tolisso va-t-il tenir le coup ?

Homme fort du début de saison de Lyon, Corentin Tolisso sera évidemment titulaire face à Saint-Etienne. Bruno Genesio ne peut pas se passer de son milieu de terrain et il ne le fera certainement pas à l'occasion d'un des matches les plus importants l'année entre Rhône et Saône. Cette première confrontation entre l'OL et l'ASSE dans l'histoire du Parc OL se déroulera donc en présence d'un Tolisso présent au coup d'envoi. Mais le numéro 8 olympien tiendra-t-il encore longtemps à ce rythme là ? Lui qui enchaîne les matches depuis le début de la saison, aussi avec l'Olympique lyonnais qu'avec l'équipe de France Espoirs, dont il est le capitaine. On espère que oui, afin d'assurer les arrières d'un OL qui ne peut faire sans son joueur.

Depuis la reprise, Corentin Tolisso est le joueur de champ le plus utilisé par Bruno Genesio. Au total, sur dix matches disputés cette saison toutes compétitions confondues, le jeune homme de 22 ans aura passé 814 minutes sur les terrains sur un total de 900 possibles. Il aura pris part à chacune de ces parties, dont neuf dans la peau d'un titulaire, n'étant remplaçant au coup d'envoi que contre les Girondins de Bordeaux (1-3). Sur les dix rencontres auxquelles Tolisso a pris part, il en aura joué sept en intégralité. Seul Anthony Lopes a passé plus de temps que lui sur le pré en 2016/2017. Surtout, le natif de Tarare a su se montrer décisif à plusieurs reprises. Il a inscrit cinq buts depuis le début de la saison et est déjà à deux unités de son record sur une saison (sept en 2015/2016 et en 2014/2015). Tolisso a également délivré une passe décisive cette saison (à Maxwel Cornet contre le Dinamo Zagreb) puis s'est également illustré en obtenant un penalty (contre Caen) et en provoquant l'expulsion d'un joueur (lors de la réception de Montpellier). Il aurait même pu arrondir ses statistiques si deux de ses frappes avaient trouvé le chemin des filets plutôt que de venir s'écraser sur la barre transversale (à Marseille et face au FC Séville). Un homme essentiel en ce moment, à qui Genesio a même confié le brassard de capitaine à quatre reprises et qui aura encore à coeur de bien faire, surtout lors du derby face aux Verts. Mais gare au surrégime !

Quelle attaque face à Saint-Etienne ?

Face à l'ASSE, pour quelle attaque Bruno Genesio optera-t-il ? Un 3-5-2 avec un duo Fekir-Cornet devant ? Le premier cité devrait être titulaire face au Verts. Lyon ne pourra pas se passer du talent de Fekir au moment d'affronter le rival stéphanois. Mais son entente avec Cornet peut encore nettement s'améliorer. Alignée d'entrée contre le FC Séville (0-1), cette doublette a rarement fonctionné. Les deux joueurs ne se sont pas trouvés aussi facilement que face à Montpellier (5-1). Contre les Espagnols, Cornet n'a pas eu une grande quantité de ballons à négocier et s'est souvent retrouvé pris dans l'étau de la défense andalouse. Fekir arrivait à créer des décalages, mais rarement en faveur de son partenaire d'attaque. Avec le 3-5-2, Genesio pourrait aussi être tenté de repartir avec Valbuena et Fekir aux avants-postes, comme face à Lorient (0-1). Certes, aucun des deux n'est un pur attaquant de pointe, un renard des surfaces. Mais leur mobilité dans les petits espaces, la qualité de leurs dribbles et la précision de leurs passes peuvent faire des ravages s'ils parviennent à se trouver. Et contre les Merlus, sans un réel manque d'efficacité, Lyon aurait pu en mettre trois ou quatre à la mi-temps, comme l'évoquait Fleury Di Nallo dans "Tant qu'il y aura des Gones". Surtout que Maxwel Cornet pourrait aussi avoir besoin de souffler après avoir disputé toutes les rencontres depuis la blessure de Lacazette en position d'avant-centre, où il n'a pas souvent eu l'occasion d'évoluer.

Et si le technicien lyonnais revenait plutôt à un 4-3-3 ? Pourquoi ne pas titulariser les trois devant ? Valbuena à gauche, Cornet dans l'axe et Fekir à droite ? Certes Fekir n'aime pas évoluer excentré sur un côté, mais le passage à trois attaquants permettrait à Cornet de souffler. Sans oublier la solution Rachid Ghezzal. Passer au 4-3-3 peut s'avérer risqué alors que la défense rhodanienne semble avoir trouvé un certain équilibre avec ce système. Mais, dans le milieu à cinq, Maciej Rybus commence à tirer la langue avec la succession des matches tous les trois jours, tandis que Jérémy Morel ne paraît pas fin prêt pour le remplacer sur le flanc gauche, où un nombre incalculable de courses sont à effectuer. Un retour à une défense à quatre permettrait de faire souffler Rybus en le laissant s'occuper principalement du secteur défensif, grâce à la présence d'un ailier gauche placé plus haut. La charnière centrale serait elle composée de Nicolas Nkoulou et d'Emanuel Mammana en l'absence de Yanga Mbiwa, suspendu, alors que Jordy Gaspar, plutôt convainquant face aux Sévillans, pourrait connaître sa première titularisation en Ligue 1. Tolisso, Darder et Tousart s'occuperaient de l'entrejeu. Une chose est sûre, il faudra rapidement trouver des automatismes en attaque lors du derby, face à l'une des meilleures défense du championnat de France ces dernières saisons (3e l'an passé, 2e en 2014/2015 et 2012/2013 et 4e en 2013/2014).

Emanuel Mammana va-t-il s'imposer ?

Derrière, Lyon doit vraiment se trouver un taulier. On l'a encore vu contre le FC Séville ainsi qu'à plusieurs cette saison, Mapou Yanga Mbiwa n'est vraiment pas taillé pour être le patron de l'arrière-garde rhodanienne. Sa perte de balle face à Luciano Vietto a failli coûter cher à l'OL sans l'anticipation géniale d'Anthony Lopes. Trop fébrile, pas sûr dans ses choix, pas le plus adroit avec ses pieds et quelques fois mal placé, l'international français, malgré toute sa bonne volonté, est loin du niveau que peut atteindre un Nicolas Nkoulou. Le Camerounais, qui a connu des difficultés dans le jeu au moment de sa venue dans la capitale des Gaules, aura mis du temps à retrouver toute l'assurance qui le caractérise. Mais il semble maintenant sur la bonne voie. Très bon face à Marseille (0-0), en vue contre Montpellier et présent dans les duels ce weekend à Séville, l'ancien Monégasque retrouve du poil de la bête. Mais ses limites et l'accumulation des pépins physiques commencent à doucement se faire ressentir. C'est également le cas pour Jérémy Morel, son ancien compère à l'OM. Ce dernier est dans le dur depuis la reprise et semble bien moins en jambes que la saison passée où sa polyvalence avait été précieuse pour Genesio. Mais le défenseur de 32 ans ne fait plus l'unanimité depuis les arrivées de trois concurrents : Rybus à gauche, Nkoulou et Mammana dans l'axe.

Justement, Mammana, qui vient d'être nominé parmi les prétendants au titre de meilleur espoir évoluant en Europe sur l'année 2016, pourrait bien enfiler le costume de patron de la charnière centrale en cas de bonne prestation face aux Stéphanois. Il faut dire que l'international argentin convainc à chaque fois qu'il joue. Contre Montpellier, sa vitesse et ses facilités techniques ont sauté aux yeux, même s'il a été victime d'un mauvais placement sur l'ouverture du score héraultaise. Sa capacité à se projeter vers l'avant est également très intéressante. Face à Lorient, au milieu de Morel et Yanga Mbiwa, il s'est montré le plus rassurant des trois défenseurs lyonnais. Il aura également fait étalage de tout son potentiel : sens de l'anticipation, relance justes et précises, placement intelligent et interventions bien senties tout en autorité... Laissé au repos lors du déplacement à Séville après avoir enchainé ses deux premiers matches de Ligue 1, tous disputés dans leur intégralité, le natif de Buenos Aires devrait connaître son premier derby dans la peau d'un titulaire avec l'absence de Mapou Yanga Mbiwa. Et l'occasion est belle pour lui de se faire définitivement une place dans le onze de départ olympien.