Une prestation aboutie, mais un match nul. Voilà le paradoxe du match de l'OL face à Saint-Etienne. Sans doute une des meilleures parties de la saison pour les Lyonnais, et ce même à 10. Même sans la victoire ...
Au match aller, l'OL avait été surclassé à Geoffroy-Guichard. En plus de l’agressivité stéphanoise, Christophe Galtier avait trouvé la parade pour contrer le losange lyonnais avec un 3-5-2 (ou un 5-3-2) bien compact et avec beaucoup d'hommes au milieu. Par conséquent, Hubert Fournier avait à son tour préparer sa tactique pour faire face au bloc des Verts. Et ce quoiqu'il arrive.
Trente minutes de rêve
Si le onze de départ semble indiquer une composition classique pour Lyon, le terrain nous fait mentir. Hubert Fournier a dû se dire qu'avec trois défenseurs centraux chez l'adversaire, il valait mieux mettre trois attaquants. On constate donc dès le début du match que les Gones sont disposés en 4-3-3 (voir image 1), avec Gonalons en pointe basse du triangle du milieu, Ferri et Tolisso pour faire le jeu, et la triplette Njie-Fekir-Lacazette (les trois permutant très souvent). Le résultat est visible d'emblée. Saint-Etienne ne voit pas le jour, étouffé par le pressing lyonnais et submergé par les occasions: avant le carton rouge, l'OL a tiré 14 fois au but, soit un tir toutes les deux minutes ! Jallet (65% de ses ballons joués dans le camp adverse) et Bedimo sont littéralement aux côtés des attaquants, le ballon est récupéré très haut et le jeu se fait dans le camp adverse.
Seul hic donc, la réussite devant le but, symbolisée par celle d'Alexandre Lacazette (aucun de ses deux tirs n'a été cadré). Tentative d'explication, ses déplacements précieux ont libéré les espaces pour Njie et Fekir, d'où les nombreux tirs, car les centraux de l'ASSE suivaient le meilleur buteur comme son ombre. C'était le cas sur la toute première action du match du Camerounais à la trentième seconde, ou encore sur le premier but lyonnais où il transmet à Fekir avant que Njie ne marque à la 24ème minute. Au passage, soulignons la performance de Clinton, car en plus de son but, il a été très juste dans le jeu (88% de ballons joués dans les 35 derniers mètres et 94% de passes réussies). Et quant à Lacazette, ces deux actions montrent encore s'il le fallait l'influence du Gone de Mermoz sur le jeu de son équipe, même quand il ne marque pas. Mais le match changea de scénario à la 29ème ...
Lyon garde ses principes, Saint-Etienne aussi
Après l'expulsion de Rose, on s'attendait à ce que Fournier fasse rentrer Bako Koné, et les Lyonnais auraient de facto basculé sur une tactique plus défensive, sous-entendu qu'un attaquant serait sorti. Or, il n'en a rien été, au contraire même. Se rendant sans doute compte que les Verts n'étaient pas venus pour aller de l'avant, l'entraîneur rhodanien a maintenu sa tactique et fait descendre Gonalons d'un cran, laissant le milieu à la paire Tolisso-Ferri (ce dernier jouant au total 65% de ses ballons dans le camp adverse). Nul besoin de plus, les Stéphanois étant assez peu dangereux. Après le rouge d'ailleurs, Lyon continue à récupérer haut sur le terrain (voir images 2 et 3), à 48 m de ses buts en moyenne ! Le côté droit a été très en verve, le latéral droit Jallet étant le parfait symbole : 73 ballons touchés pour lui (plus haut total de l'équipe) contre 44 contre Bedimo, et surtout 51 ballons récupérés en phase défensive à droite contre 31 du côté gauche.
Cependant, maintenir cette organisation à 10 contre 11 exige énormément d'efforts de la part des joueurs, surtout au milieu. Fekir s'est souvent replacé comme un meneur de jeu en phase défensive, mais la paire au milieu ne pouvait tout faire. Notamment sur le deuxième but stéphanois, où ils n'ont pas pu être présents à l'origine de l'offensive adverse. Surtout, l'alignement des latéraux laisse à désirer sur cette action, couvrant ainsi Romain Hamouma. A noter toutefois que Gonalons a été impérial aux côtés d'Umtiti (24 ballons récupérés à eux deux), s'il fallait encore prouver le rôle du capitaine de l'OL. En tout cas, il a manqué seulement plus d'efficacité pour valider la belle prestation lyonnaise. Efficacité qu'a eu l'ASSE sur ce match ...
Merci pour cette belle analyse, qui rappelle notamment que Lacazette est précieux même quand il ne marque pas, que Clinton N'Jie est un joueur bien plus précieux qu'on pouvait l'entendre par-ci par-là... Cette fois, contrairement au match aller, Hubert Fournier a gagné la bataille tactique ; l'expulsion a empêché que le plan élaboré se transforme en chef d'oeuvre.
Oui bonne analyse ! Franchement j'ai aimé l'attitude de fournier sur ce match la, garder nos attaquants puis remplacer ferri par grenier et fekir par yattara fallait oser !
Encore une super analyse !
Avec Bako, ça aurait pu être aussi un 3ème but de la tête.
...ou un nouveau penalty pour les verts...
contre son camp.??
Plus sérieusement, entre l'infériorité numérique et l'entrée de Bako, on aurait au mieux souffert pendant 60 min pour rester à 1-1.
Mais bon, on retiendra que Fournier a été ambitieux, aurait pu le payer à cause de l'insolante réussite des verts mais finit par un 2-2 plein de panache et qui marque la saison de ligue 1…donc au final, je suis ravi de ses choix sur ce match.
Tout à fait d'accord.
Je félicite Fournier pour son panache qui a permis, ainsi que l'a souligné justement Sonny dans la Cour des Gones, d'avoir une fin de match intéressante.
Malheureusement, cette tactique a demandé de la part de chacun beaucoup d'efforts et les joueurs ont fini crevés, mais on ne le regrettera pas pour le spectacle, tout en espérant qu'ils auront récupéré pour Reims mais avec 7 jours de remise en forme, ça devrait le faire.
Bonjour à tous,
Belle analyse, ont vois que malgré la mauvaise entame de match, L'OL aura réussi à contenir les stéphanois durant tous le match
Euh... mauvaise entame de match ? Pour qui ?
Pas pour l'OL car on n'a jamais vu autant d'attaques sur tous les flancs de la défense verte, ni autant de tirs ; c'était une vague incessante, malheureusement conclue que par un seul but et c'est là le seul problème.
A te lire, on pourrait croire que l'OL a résisté à l'ogre stéphanois ….