En s’imposant 1 à 0 dans le derby face à l'ASSE vendredi, l’Olympique lyonnais a enchaîné une deuxième victoire de rang. Un succès précieux pour remonter au classement, mais qui à l’image de celui à Troyes, ne lève pas les doutes sur une formation rhodanienne très pauvre offensivement.
Comptablement, l’Olympique lyonnais va mieux en 2022. Après trois matches dans cette nouvelle année, il a pris 7 points sur 9 possibles et il vient d’entamer une série de victoires suite à son succès contre l'ASSE vendredi 1 à 0, qui succède à celui obtenu à Troyes sur le même score. Ça, c’est pour le classement. Pour ce qui est du contenu en revanche, c’est une autre histoire. Dominés face au PSG le 9 janvier, les Rhodaniens avaient été suffisamment efficaces, intéressants avec ballon et solidaires pour ne pas perdre (1-1). Une semaine plus tard dans l’Aube, alors qu’ils devaient se montrer plus entreprenants avec la balle, ils avaient affiché beaucoup de lacunes, visibles également lors du derby.
Peter Bosz s’est montré plutôt positif après la rencontre, insistant notamment sur le manque de réalisme de ses joueurs qui a coûté un avantage plus conséquent à son équipe au tableau d’affichage. Il reconnaît tout de même avoir un peu tremblé en fin de partie. “C'est une victoire minimaliste, mais importante et méritée. Je pense qu'on a bien démarré la première période. On a mis la pression sur les Verts, on leur a imposé un pressing très haut et c'était dur pour eux de ressortir le ballon de derrière, a constaté le Néerlandais. On a marqué sur penalty (par Moussa Dembélé à la 15e), on a eu une possibilité avec Houssem Aouar. Le problème, c'est de ne pas avoir inscrit ce deuxième but. Jusqu'à la fin, je n'étais pas tranquille, même si Saint-Etienne n'a pas eu énormément d'occasions, la pression était là. On ne les a pas assez mis en danger en seconde mi-temps, mais on a quand même eu encore trois grosses actions. Comme on ne les a pas mises, ç'a été dur jusqu'au bout.”
Un bilan validé par son homologue stéphanois, Pascal Dupraz. Ce dernier aurait aimé voir sa formation pousser son adversaire dans ses retranchements. “Le principal regret, c’est de n’avoir joué qu’une mi-temps. On a manqué la première période dans les intentions et la réalisation technique. C’était mieux en deuxième période mais pas assez cohérent techniquement pour mettre en difficulté les Lyonnais. Ils nous attendaient et nous ont punis sur nos mauvaises ressorties de balles, a-t-il observé. Même privés d’une dizaine de joueurs, on aurait pu mettre en difficulté Lyon. C’est sûr qu’on espérait davantage.”
Peu de choses à retenir de ce derby
Sur le plan défensif, l’OL s’est un peu rassuré depuis le passage en 3-4-3 ou 3-4-2-1. Même s’il s’agissait vendredi d’une très faible opposition, Anthony Lopes n’a eu véritablement à s’employer qu’une seule fois. C’est l’un des rares aspects positifs de duel, avec également la prestation une nouvelle fois satisfaisante du duo Guimarães-Caqueret au milieu, ou encore celle de Thiago Mendes à un poste inhabituel. “On a perdu des points contre des plus petites équipes. On a changé de système, on est plus solides et on prend moins de buts tout en concédant moins d’occasions, s’est réjoui Bosz. A Troyes, l’adversaire n’a presque pas eu de situations, ce soir (vendredi) non plus. C’est bien car pour la 2e fois de suite, on a fait un clean-sheet. Si on gagne tous les matches 1-0, je serai très content. Mais bon, on doit marquer plus et mieux jouer aussi je pense.”
Offensivement par contre, on ne remarque aucune progression dans ce nouveau dispositif. Effectivement, l’Olympique lyonnais aurait dû l’emporter plus largement, mais cela n’est pas le cas et après la pause, il a reculé et n’a pas proposé d’enchaînements intéressants et fluides. Sur quelques fulgurances, les coéquipiers de Lucas Paquetá parviennent à créer le danger dans le camp adverse, mais c’est très insuffisant pour le moment s’ils souhaitent retrouver les places européennes (ils sont 10es actuellement). “Si on n’avait pas du tout d’occasions, je serais vraiment inquiet, mais on s’en procure. Si on gagne 3 à 0 cette partie, tout le monde dit que c’est super, a rétorqué l’entraîneur rhodanien. Sans vraiment bien jouer, on a eu les situations pour tuer le match.”
Un calendrier démentiel arrive
Le calendrier à venir s’annonce difficile avec des confrontations face à Monaco, Marseille, Nice, Lens et Lille. 5 chocs déterminants pour la suite de la saison de l’OL. Pour s’en sortir, il ne pourra pas se contenter du niveau qu’il affiche aujourd’hui, sous peine de dire définitivement adieu à la Coupe d’Europe en 2022-2023. La mi-janvier est passée et Peter Bosz semble avoir plus de travail que jamais.
Un article très lucide ! Là où Bosz a raison, je pense, c'est qu'il faut d'abord retrouver une solidité défensive avant de développer du beau jeu. Car on peut marquer trois buts par match, si l'adversaire nous en met trois aussi (voire plus), ça ne sert pas à grand-chose.
En revanche, il n'a pas l'air d'envisager le moindre changement en attaque par rapport à son organisation actuelle, comme si le trop peu d'occasions converties depuis de nombreuses semaines provenait juste d'un manque de performance des joueurs. Ça, c'est très inquiétant !