AS Roma - OL : des fouilles humiliantes pour les supporters

Malgré la qualification de Lyon face à l'AS Roma, de nombreux supporters de l'Olympique lyonnais garderont un amer souvenir du déplacement en Italie. Les policiers se sont livrés à des plusieurs fouilles sur les supporters, dont certaines particulièrement humiliantes avec pantalon et sous-vêtements baissés.

Jusqu'à cinq fouilles par personne, les cartes d’identité scrutées par des caméras, des chiens, un passage par un caisson avec fouille à nu, ce traitement n'a pas été infligé à des prisonniers ou des terroristes, mais à des supporters de l'Olympique lyonnais avant le match contre l'AS Roma. Plusieurs personnes ont accepté d'apporter leurs témoignages qui se recoupent tous. Les faits montrent la mise en place d'un « laboratoire de privation des libertés individuelles » selon les propres mots d'un des supporters.

"Ils ont baissé le caleçon de certains de force"

Tous ont eu le sentiment de ne pas être traités comme des citoyens. L'un d'entre eux explique : « Ça a commencé par une fouille d'une heure trente à l'entrée de Rome où ils ont vidé les bus en mode peloton d'exécution. En sortant des navettes, il a fallu montrer billet et carte d'identité devant une caméra, puis deux fouilles à l'entrée du stade, dont une sans les chaussures ». Les supporters sont ensuite dirigés vers un caisson ou une camionnette de police pour une fouille pantalon et sous-vêtements baissés : « Dans le caisson, il y avait 2 ou 3 mecs en même temps. Tous ceux dans le caisson, c'était à poil. Dire non tout seul, ce n'était pas envisageable, ils ont baissé le caleçon de certains de force  ». Malgré ses nombreux déplacements, ce supporter n'avait "jamais vu ça, ne serait-ce que baisser le futal, alors le caleçon... ».

"Des atteintes à notre dignité"

Bastien apporte le même témoignage, tout en précisant le comportement de certains policiers italiens : « Le départ a pris beaucoup de temps pour les bus escortés. Arrivé sur place, les gens de notre bus descendent assez rapidement, mais les deux derniers bus ont été bloqués un long moment. Dans l'attente de récupérer nos billets, les policiers étaient très excités. Difficile de communiquer calmement avec eux alors qu'on était calme. Un policier ponctuait sa phrase par "vafanculo", normal. Ensuite contrôle des billets avec carte d'identité. Première fouille, le stadier est correct. Deuxième fouille, c'est la police et il faut enlever les chaussures. Troisième fouille dans une camionnette de police, là il faut baisser le pantalon. Ras le bol d'être traités comme des chiens, de subir ces atteintes à nos libertés et cette fois-ci à notre dignité. Définitivement, les supporters sont des sous-citoyens..  »

" Ce sont ces agissements-là qui ont créé cette tension"

Notre consultant Nicolas Puydebois, a lui même était témoin de ces faits, les corroborant. Repéré par un policier français, il échappera à la fouille pantalon baissé "Le policier savait ce qui m'attendait si j'allais dans le caisson. On a appris que certains supportrices de l'OL ont été palpées par des hommes. Certaines d'entre elles seraient aussi passées par des fouilles sous-vêtements baissés, réalisées par des femmes ». Nicolas Puydebois conclut : « Des supporters du Kop Virage Nord ont refusé de rentrer s'ils devaient passer par le caisson. Après des négociations, ils ont pu accéder à l'enceinte du stade alors que le match avait commencé depuis vingt minutes. L'avant-match s'était passé dans le calme, il n'y avait pas de tension, pas de bagarres, ce sont ces agissements-là qui ont créé cette tension ».

Selon nos informations, l'Olympique lyonnais devrait communiquer dans la journée sur "les procédés de la police italienne". L'article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme stipule que « nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants ». Il s'applique à tous, y compris aux supporters.