OL – AS Monaco (3-2) : Fekir, le coup de grâce

Étincelant face à Monaco vendredi soir (3-2), Nabil Fekir a offert la victoire à l’OL dans les ultimes secondes du match grâce à un coup franc magistral. Dans la forme de sa vie, le capitaine lyonnais, donne par la même occasion de l’air à Bruno Genesio, sous pression avant la rencontre.

Il a suivi la qualification de l’équipe de France à la Coupe du monde 2018, depuis son canapé. Non retenu par Didier Deschamps lors du dernier rassemblement des Bleus, Nabil Fekir a démontré, vendredi soir face à Monaco (3-2), qu’il avait largement sa place parmi les 23 qui s’envoleront en Russie, l’été prochain. Auteur d’un doublé et d’une passe décisive lors de la victoire rhodanienne, le capitaine lyonnais a permis à l'OL et à Bruno Genesio de prendre une grande bouffée d’air frais. Dans la forme de sa vie, Fekir touche à nouveau les étoiles.

Sur les traces de Benzema

Même avant sa grave blessure, Nabil Fekir n’avait pas affiché un tel niveau de performance. Face à un champion de France remanié, le capitaine lyonnais a prouvé une fois de plus, que sa rupture des ligaments croisés était loin derrière lui. Double buteur et passeur décisif sur l’ouverture du score de Mariano (12^e), le meneur de jeu n’avait plus été impliqué dans trois buts lors d’un match de Ligue 1 depuis août 2015 et un déplacement à Caen (4-0), où il avait inscrit un triplé (en plus de donner une passe décisive). C’était juste avant sa blessure avec l’équipe de France.

Plus décisif que jamais, Nabil Fekir est impliqué dans onze buts en 9 journées de Ligue 1, cette saison (7 buts, 4 passes décisives). Seul Falcao (13) fait mieux. Le capitaine lyonnais suit les traces de Karim Benzema, qui avait réalisé la même performance lors de l’exercice 2007-2008 (9 buts, 2 passes décisives). Dans son attitude, le numéro 18 rhodanien rappelle l’attaquant du Real Madrid. Guide de son équipe, le meneur de jeu s’est emparé du ballon pour frapper le coup franc et donner la victoire face à Monaco, au bout du temps additionnel (90+5^e). Une faute qu’il est lui-même allé chercher. Comme Benzema en janvier 2008, qui a obtenu et transformé un coup franc en toute fin de match (90+2^e), pour permettre à l’OL d’arracher le point du nul contre Saint-Etienne, à Geoffroy-Guichard (1-1). Juste avant de s’élancer, on pouvait lire dans les yeux de Fekir, la même détermination que son aîné. L’international français savait déjà où il allait frapper. « Joël Bats m'avait dit que le gardien anticipait, et qu'il fallait contourner le mur. J'ai suivi le conseil et ça a marché », a-t-il sobrement déclaré à l’issue de la rencontre. Le sauveur des Lyonnais.

Bruno Genesio respire

A quelques secondes près, Bruno Genesio a failli passer une nouvelle semaine sous tension, avant le déplacement à Everton, jeudi. Il a donc fallu un coup franc dans les ultimes secondes, pour que le technicien rhodanien respire. S’il a toujours son soutien, Jean-Michel Aulas l’a annoncé : il fera le point sur la situation de son entraîneur après le derby à Saint-Etienne, le 5 novembre. Grâce à cette victoire face à Monaco, le coach des Gones s’est offert un peu de répit et peut surtout continuer à travailler sereinement. Un privilège qu’il ne doit pas à Nabil Fekir. « Ce n'est pas moi qui ai soulagé Bruno Genesio. C'est moi qui ai marqué à la fin mais l'équipe a livré un très bon match dans l'ensemble, a tenu à préciser le capitaine lyonnais, plus que jamais derrière son entraîneur. Les critiques à l'encontre de Bruno Genesio sont ridicules. Il fait son maximum. Nous sommes tous derrière lui et tous soudés. Il faut continuer ainsi pour gagner les matches suivants. C'est l'une des plus belles émotions et j'espère en vivre d'autres comme celle-ci. » Signe que les relations entre Fekir et Genesio, parfois tièdes par le passé, se sont bien réchauffées.

Fekir montre la voie à ses coéquipiers

Depuis le début de la saison, Nabil Fekir a endossé un nouveau rôle qu’il assume pour l’instant à la perfection. Leader technique et leader de vestiaire de l’Olympique lyonnais, l’international français trace le chemin à suivre par ses coéquipiers. Face à Monaco vendredi soir, le capitaine rhodanien a brillé et n’a jamais cessé de motiver ses partenaires, à l’échauffement et pendant la rencontre. Pleinement concerné, il a même récolté un carton jaune pour contestation auprès de l’arbitre. Tout le monde est sous le charme. « Sur le match, il y a ce but au mental, au moral. Depuis le début de saison, Nabil Fekir montre la voie à tous ses collègues », s’est enthousiasmé Jean-Michel Aulas. Et Bruno Genesio d’embrayer : « Nous avons eu la réussite qui nous avait fui lors des derniers matches. Cela tient autant à la qualité de Nabil Fekir qu'à la maladresse des Monégasques, qui ont eu deux ou trois occasions en seconde période, a concédé le technicien rhodanien. Cela tient aux efforts de toute l'équipe mais aussi de notre capitaine qui va chercher le coup franc, qui le provoque pour mettre le ballon là où il faut sur un geste de classe. Il n'y a pas que cela dans son match. Il a été décisif et aussi exemplaire. » Presque parfait dans le jeu, le numéro 18 rhodanien affiche déjà une belle complicité avec Houssem Aouar, quand celle avec Mariano commence de plus en plus à se ressentir. De quoi convaincre Didier Deschamps de l'appeler pour le rassemblement de novembre ? « S’il n’était pas devant sa télé, ce n’est pas grave », a souri Fekir.