Mercredi le Parc OL était en fusion. Poussés par l’enjeu et la présence de trois mille hollandais bouillants, les supporters lyonnais ont répondu présents. Nous avons passé la soirée au sein du Kop Virage Nord. Immersion.
Cette demi-finale retour de Ligue Europa débutait à 21h05. Mais pour le Virage Nord, elle commençait à 20h. Mobilisés par le bureau du KVN qui avait appelé à l’union sacrée, les supporters étaient présents une heure avant le début du match. Nous arrivons donc en avance et découvrons un virage déjà bien garni. Si les premiers chants sont entonnés avec conviction, il a fallu attendre l’arrivée du Capo pour que le Virage monte petit à petit en pression. Le gardien ajacide Andre Onana est accueilli par une grosse bronca tandis qu’Anthony Lopes est acclamé par tout le stade. L’international portugais harangue une foule qui ne demandait qu’à s’embraser. 20h30, le Virage chante à l’unisson, le troisième anneau et les quarts de virage suivent la marche, le Parc OL est prêt à vivre une grande soirée européenne. Les joueurs lyonnais rentrent enfin sur la pelouse, Maxime Gonalons en tête, comme à l’accoutumée. A l’image de leur gardien, ils sont nombreux à inciter la foule à chanter, le message est reçu et tout le Kop Virage Nord donne de la voix durant l’intégralité de l’échauffement.
Du désespoir à la folie en deux minutes
20h45, nous attendons le coup d’envoi avec impatience, tout comme les quelques 53 000 personnes présentes dans le Stade. En face de nous, au virage Sud, les Lyon 1950 déploient un grand tifo « Lâchez les fauves ». Pour lui répondre comme il se doit, le KVN affiche un immense tifo avec le logo de l’OL « à l’ancienne » ainsi qu’un drapeau suédois, Stockholm étant le théâtre de la finale de la Ligue Europa. Coup d’envoi, les Lyonnais débutent de notre côté, poussés donc par une ambiance des grands soirs. Les supporters ont compris que l’exploit pouvait passer par une énorme ferveur. Celle-ci est telle, qu’elle est comparable à celles des matchs face à Paris et Monaco en 2016. Seulement la prestation sur le terrain n’est pas au niveau de celle dans les travées. Fébriles comme à l’aller, les Lyonnais se ruent à l’attaque en oubliant parfois de défendre. Les Ajacides maîtres en contre en profitent et après un énième errement défensif, Kasper Dolberg s’en va crucifier Anthony Lopes. Stupeur dans le Parc OL, car si l’éventualité de ne pas prendre de but paraissait peu probable, ce but du Danois est un véritable coup derrière la tête pour les supporters. Notamment à la vue du match sur le terrain, où les joueurs de l’OL paraissent incapables d’aller chercher une « Remontadajax » pourtant évoquée toute la semaine. La remontée fantastique semble plus que jamais compromise et l’ambiance retombe d’un cran. Pour autant en deux minutes, l’OL fait flancher l’Ajax. Alexandre Lacazette marque deux fois coup sur coup juste avant la mi-temps. La surprise est aussi grande que l’explosion de joie. En tribune, on s'empoigne, on tombe par terre, les gens se prennent dans les bras alors que cinq minutes plus tôt l’abattement était quasi général. Les joueurs lyonnais rentrent aux vestiaires en courant, galvanisés par ce retournement de situation. Un supporter à nos côtés lance « On va y aller à Stockholm ! »
« Qu’est-ce que tu fous Genesio ?! »
Début de la seconde période, les Gones vont attaquer devant notre virage, ce qui incite les supporters à donner encore plus de voix. Les actions se multiplient de part et d’autre. Après une première période difficile, l’OL prend la seconde par le bon bout et accule l’Ajax dans son camp qui procède par des contres express. On atteint quasiment l’heure de jeu et les supporters s’impatientent « Fais des changements Genesio ! » Il faudra attendre le dernier quart d’heure pour voir l’entraîneur lyonnais faire son premier changement avec l’entrée de Maciej Rybus à la place de Jérémy Morel. Si ce changement suscite l’étonnement, c’est celui deux minutes plus tard qui va indigner le virage. En effet, c’est Mathieu Valbuena, un des meilleurs lyonnais du match, qui est remplacé par Rachid Ghezzal. « Qu’est-ce que tu fous Genesio ? » lance un supporter ulcéré. L’international algérien qui n’a toujours pas prolongé son contrat avec Lyon est sifflé par une partie du public, rapidement interrompu par le Capo : « Arrêtez de siffler ! Vous voulez qu’on passe encore pour des cons comme dimanche ? ». Il fait allusion au match de Nantes où Maxwel Cornet, double buteur avait été sifflé quelques minutes plus tôt par une partie du public. Finalement l’histoire se répète, après un bon centre de Maciej Rybus, au deuxième poteau c’est Rachid Ghezzal qui surgit et qui marque de la tête. Le virage s’embrase, certains hésitent à faire craquer des fumigènes, mais sont rapidement rappelé à la raison et par la sanction que l’OL encoure en cas de débordements. Dans la foulée, Nick Viergever est expulsé, comme en quart de finale retour à Schalke. L’expulsion est fêtée comme un but, Lyon n’est plus qu’à une toute petite réalisation d’accrocher les prolongations. « Pourquoi t’as encore ton maillot ? » nous lance un supporter torse nu.
L’euphorie est générale et plus que jamais ce Virage Nord y croit et fait ce qu’il faut pour aller chercher la qualification. Malgré une ultime occasion de Maxwel Cornet qui vient frôler le poteau, le score en restera là. A la plus grande joie du gardien Andre Onana qui se permet des gestes obscènes en direction de la tribune. Davinson Sánchez, main derrière l’oreille comme pour dire : « je ne vous entend pas » suit le mouvement. Ce qui ne manque pas d'énerver les supporters. Pour autant, c'est bien la jeunesse ajacide qui vient de triompher de l’OL et qui ira défier Manchester United en finale. Les Hollandais s’en vont communier avec leurs supporters, à l’autre bout du terrain. Un public hollandais impressionnant qui malgré son infériorité en tribunes aura réussi à se faire entendre. L’abattement est général dans le Virage Nord, certains ont les larmes aux yeux. Lyon vient de passer à côté de son rêve européen.
Le président Aulas maintient Génésio et songe à prolonger Ghezzal alors qu'on sait tous pertinemment qu'il faut du changement dans ce club. On s'enferme dans les même conneries alors que nos concurrents se restructurent et se renforcent. Les groupes de supporters doivent user de leur influence pour faire pression sur la direction: comme retarder le plus longtemps possible les renouvellements d'abos, vu que visiblement Aulas ne bouge son derrière que si on le tape au portefeuille. Du changement vite, on va droit dans le mur.
Oui c'est bien la jeunesse ajaxide qui joue les matchs d'euro ligue... Nous la jeunesse olympienne elle est dans les tribunes.... Chercher l'erreur