OL : à la découverte de Mariano Diaz

Le nouvel attaquant de l’OL, Mariano Diaz (24 ans), qui préfère être appelé par son seul prénom, a accepté de se raconter, en septembre dernier, dans les colonnes de Lyon Capitale*. L’occasion d’en savoir plus sur cet attaquant qui entend bien faire parler la foudre. Confessions.

Les supporters et les journalistes étaient sceptiques à l’annonce de votre venue à Lyon, car vous n’aviez inscrit qu’un but en Liga avec le Real Madrid, la saison dernière. Et puis, vous avez la lourde tâche de faire oublier Alexandre Lacazette… Vous comprenez qu’on puisse s’interroger ?

Mariano : Plus ou moins. Je peux comprendre, car je n’étais pas le joueur le plus important de l’effectif au Real Madrid. Mais maintenant je suis venu ici pour remplacer Alexandre Lacazette et faire aussi bien que lui. J’espère laisser une aussi bonne impression que lui.

Qu’est-ce qui vous a convaincu de rejoindre Lyon ? Vous connaissiez l’histoire de l’OL ?

Je ne connaissais pas l’histoire de l’Olympique lyonnais dans ses grandes largeurs. Mais Antonio Pintus, le préparateur physique du Real Madrid, m’en avait parlé, il m’avait donné de très bonnes références, et ça m’a aussi convaincu de venir.

Karim Benzema a aussi été une personne très importante pour votre venue à Lyon…

Oui, bien sûr. Ça a été une personne importante pour moi au Real Madrid, grâce à son passage à Lyon, j’ai pu en savoir un peu plus sur le club. Il m’a bien conseillé.

Selon vous, quelles sont les différences entre la Liga et la Ligue 1 ?

En championnat espagnol, je n’ai pas beaucoup joué. Mais je pense que la Ligue 1 est plus physique que la Liga. En Espagne, on touche plus le ballon, mais ce qui est bien à Lyon c’est que c’est aussi le cas.

La Ligue 1 vous convient bien donc, car en Espagne votre surnom était “le tank” !

(Sourire.) Oui, c’est vrai, mais j’ai plusieurs surnoms en Espagne. Du moment que c’est positif, ça me convient !

Si on vous dit que vous êtes un pur buteur qui doit apprendre à jouer davantage avec ses coéquipiers de la ligne d’attaque, vous êtes d’accord ?

Oui, je suis d’accord. Mais je considère aussi que je peux jouer avec les autres, apprendre à combiner et en faire plus pour le collectif. Sachez que je travaille pour m’améliorer.

Vous apprenez peu à peu à jouer avec vos nouveaux coéquipiers. Comment vous sentez-vous avec eux ?

Je me sens bien, je suis content. Je me sens très bien dans cette équipe, tout le monde m’a très bien accueilli, aussi bien le capitaine, Nabil Fekir, que les autres joueurs qui sont là depuis plus longtemps. Je me sens parfaitement bien.

"Je ne veux pas me fixer d'objectif comptable"

Selon vous, quels sont vos points forts et vos points faibles ?

D’abord, je considère que j’ai des failles dans tous les aspects de mon jeu. Je dois encore m’améliorer sur tous les points, je suis encore très perfectible. Pour mes qualités, je ne sais pas trop… Je pense que c’est certainement de marquer des buts.

Justement. Vous êtes-vous fixé un nombre de buts à marquer cette saison ?

Je ne veux pas me fixer d’objectif comptable. Je veux surtout que l’équipe soit la plus performante. Mais je veux évidemment marquer le plus de buts possible, je ne vais pas m’en priver.

Avez-vous un projet de carrière, un club qui vous fait rêver ?

Non. Franchement, pour le moment, je suis à l’Olympique lyonnais, je suis très content d’être ici. J’ai signé pour cinq ans et j’espère, pourquoi pas, poursuivre l’aventure avec l’OL au-delà.

Et la sélection espagnole, est-ce un réel objectif ?

C’est un objectif, je vais travailler pour ça. Ce serait incroyable pour moi d’aller à la Coupe du monde. C’est vraiment mon rêve et je vais travailler à fond pour le réaliser.

Vous avez toujours été passionné par le football ?

J’ai toujours joué au football, depuis que je suis tout petit. Ça m’a toujours intéressé. D’ailleurs, mon grand-père jouait en troisième division. Je reste un petit peu dans la lignée de la famille.

Avez-vous une idole, un modèle dans le football ?

Je n’ai pas d’idole. Je m’inspire beaucoup des grands joueurs d’avant et d’aujourd’hui comme Ronaldo ou Ronaldinho. Des très grands de ce sport. Mais je n’ai pas d’idole.

"Ce serait incroyable pour moi d'aller à la Coupe du monde"

Vous avez sûrement dû beaucoup apprendre aux côtés de Cristiano Ronaldo au Real Madrid…

Oui, j’ai beaucoup appris avec lui au Real. Mais j’essaye aussi de m’inspirer de ce que faisait Ronaldo, le premier, le Brésilien (sourire).

Parlez-nous de votre parcours à la Castilla (équipe réserve du Real Madrid, qui évolue en 3e division espagnole). De vos relations avec Zinedine Zidane…

C’était très bien pour moi d’avoir connu la Castilla avec Zinedine Zidane [avant d’être nommé à la tête de l’équipe professionnelle, Zidane a entraîné la Castilla, NdlR]. C’est un entraîneur qui m’a beaucoup fait progresser. Quand il est devenu entraîneur de l’équipe première, son aide a été précieuse.

Passons à votre vie en dehors des terrains. Êtes-vous marié, célibataire ? Avez-vous des enfants ?

D’accord, cela ne me dérange pas de répondre. Non, je n’ai pas d’enfants, mais j’ai une fiancée. Elle est avec moi ici, à Lyon.

Avez-vous des frères, des sœurs ? Êtes-vous un modèle pour eux ?

J’ai un frère aîné, qui joue aussi au football, mais il n’a jamais évolué au haut niveau. Je pense que, même s’il est plus âgé, je suis une sorte de modèle pour lui.

Comment s’est passée votre enfance ?

J’ai eu une enfance normale. Je vivais dans un village proche de Barcelone qui s’appelle Premià de Mar. J’ai commencé à jouer petit au football. Et puis, à neuf ans, j’ai été licencié à l’Espanyol Barcelone. J’y suis resté quatre ans. Avec le recul, je suis très content de mon enfance. Elle était heureuse, et j’étais très bien entouré par ma famille et mes parents.

Quels sont vos loisirs en dehors du foot ?

En Espagne, j’aimais assez aller au cinéma. Maintenant, il va falloir que j’apprenne le français pour pouvoir y aller ! Comme tout le monde, j’aime aussi beaucoup passer du temps avec mes amis, ma famille et bien sûr regarder les matchs de football à la télévision. Tout ça, c’est ce qui fait que je me sens bien.

"Pour réaliser ton rêve, tu as besoin d’avoir à ton côté quelqu’un qui croit en toi, voire plus que toi-même"

Comme Memphis, vous aimez la
mode ? D’où vient cette couleur de cheveux ? Est-ce une manière de se distinguer ?

Non, pas du tout. Je me considère comme un type normal. Cette couleur de cheveux, c’est un pari. Quand j’étais au Real Madrid, j’avais dit que si on gagnait la Ligue des Champions je me teindrais les cheveux en jaune. Et voilà !

Vous avez aussi beaucoup de tatouages. Que signifie la phrase écrite sur votre bras ?

La phrase sur mon bras – Para alcanzar tu sueño, necesitas a tu lado alguien que crea en ti, incluso más que tu mismo (Pour réaliser ton rêve, tu as besoin d’avoir à ton côté quelqu’un qui croit en toi, voire plus que toi-même) – vient de mon grand-père. Il croyait plus en moi que je ne croyais en moi.

Nous avons l’impression que votre grand-père est très important pour vous…

Effectivement. Presque tous mes buts lui sont dédiés. Maintenant, il est au ciel. C’est lui qui m’a appris à jouer au football, il m’a poussé à persévérer. Et si aujourd’hui je suis là, c’est grâce à lui. Il a toujours cru en moi.

Votre nom complet est Mariano Díaz Mejía. Pourquoi souhaitez-vous que l’on vous appelle Mariano ?

Mon grand-père s’appelait Mariano, mon père s’appelle aussi Mariano, ma mère s’appelle Mariana. Pour moi, c’est le nom de la famille, c’est pour ça que je le mets sur mon maillot.

Votre mère vient de République dominicaine, mais vous êtes né à Barcelone. Vous sentez-vous plus espagnol ou plus dominicain ?

C’est vrai que, même si je suis né à Barcelone, je me sens autant espagnol que dominicain. Mais, pour le football, je veux jouer pour l’Espagne. Comme je vous l’ai dit, participer à la Coupe du monde, c’est mon rêve le plus grand.

Êtes-vous croyant, pratiquant ?

Je suis chrétien. Mais je pratique la religion à ma façon. Je suis croyant, mais je ne prie pas tout le temps et je ne vais pas toujours à l’église. Mais ça ne m’empêche pas d’affirmer que je suis croyant.

Quel est votre rapport à l’argent : plutôt dépensier, économe ? Et aimez-vous être reconnu dans la rue ?

(Gêné) Je me considère comme une personne tout à fait ordinaire, banale. Je dépense pour mes loisirs, je me fais plaisir. Par contre je n’aime pas beaucoup être reconnu dans la rue.

"Lyon ? Cette ville me plaît beaucoup"

Un mot sur la ville de Lyon. Avez-vous eu le temps de la visiter, d’aller manger dans un bouchon ?

Je ne crois pas être allé dans ce type d’établissement lyonnais, mais je suis allé dans certains restaurants de la ville. J’ai aussi un peu visité le centre, je me suis promené vers les berges du Rhône et les alentours. Cette ville me plaît beaucoup.

En tant que Barcelonais, on imagine que les attaques terroristes de la mi-août ont dû fortement vous attrister…

Oui, je suis très triste, car c’est ma ville, donc ça me touche davantage. C’est vraiment terrible, ce qu’il s’est passé. Après, quand ça se passe dans d’autres endroits, je suis autant peiné.

Depuis le début de cet entretien, vous semblez être quelqu’un de très calme…

C’est vrai que je suis assez calme. Après, je réagis en fonction de la situation, mais je vous rassure, je sais aussi me lâcher (sourire).

Faites-vous attention à vos fréquentations, à ne pas vous retrouver dans de mauvaises situations ?

Effectivement, je suis extrêmement prudent. Dans ce monde très exposé du football, il y a de nombreuses personnes qui me sollicitent. Je fais attention, car je suis conscient des dangers et des dérives. Je garde les yeux ouverts, mais je sais m’entourer. J’ai mes amis de toujours et je les garde. C’est pour la vie.

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