OL : 30 minutes ne suffisent pas ...

Contre Lorient, l'OL a commencé à jouer son jeu habituel à partir de la 60ème minute. Soit au moment de la rentrée de Yoann Gourcuff. Si Hubert Fournier s'est trompé, il a eu le mérité de se corriger.

Les questions des journalistes sur place allaient dans ce sens. Pourquoi avoir titularisé Maxwel Cornet aux côtés de Clinton Njie, alors que Yoann Gourcuff était sur le banc ? "Devant, on avait mis deux minots et on a pas assez pesé. Je regrette un peu, je fais mon mea culpa." Assez rare pour être souligné à ce niveau où les egos prédominent, Hubert Fournier avoue s'être trompé. Au delà d'avoir fait jouer Cornet en attaque, c'est tout un système qui a été bousculé à Lorient.

Un losange qui n'en est plus un

En alignant ces deux jeunes attaquants, Nabil Fékir était logiquement positionné en tant que meneur de jeu juste derrière eux. Bien qu'il se soit révélé à ce poste, l'ancien de Saint-Priest est désormais habitué à évoluer en attaque (avec son compère Alexandre Lacazette). Contre Lorient, cette tendance à jouer devant s'est vite remarquée, en témoigne son positionnement moyen surtout en début de match.

Fékir, qui doit jouer à la pointe du losange en soutien des attaquants, donc au milieu, se retrouve vite à la pointe de l'attaque ! C'est donc un 4-3-3 dans les faits qui se dessine. (source OL Web)

Si le numéro 18 de Lyon a quelque peu rectifié cela au cours du match, en reculant un peu plus, son positionnement a été un problème pour l'OL. En effet, sur les récupérations lyonnaises, il manquait un joueur pour faire le lien entre défense et attaque (la pointe haute du losange habituellement). Celui qui décroche pour aller demander le ballon, ce qui crée un espace derrière lui étant donné qu'un adversaire le suit. Or, au Moustoir, quand Gonalons, Mvuemba ou Tolisso avaient le ballon, ils ne trouvaient personne en relais et eux-mêmes ne sont pas capable de diriger le jeu comme peut le faire Gourcuff (ou Grenier).

Gourcuff connaît le terrain

C'est l'action de l'égalisation. Gourcuff décroche et se libére du marquage adverse pour demander le ballon (qui vient à lui). Un défenseur lorientais monte sur lui, ce qui libère un espace dans la défense des Merlus. Bedimo (en haut) est même déjà prêt à partir.

 D'ailleurs, quand le Breton est rentré à la 59ème, il y a eu du mieux dans le jeu de l'OL. Nabil Fekir a repris sa place devant, là où il excelle cette année, et surtout, Yo a pris le contrôle du match. On l'a vu proposer sans cesse des solutions pour ses milieux. Ce n'est pas un hasard si c'est de lui que vient l'action de l'égalisation. Il décroche côté gauche, et voit partir Bedimo sur l'aile. Sa qualité technique faisant le reste, le ballon en profondeur est parfait pour le latéral camerounais. A noter qu'avec le numéro 8 sur le terrain, Lyon a tiré 4 fois au but en 31 minutes, et sans lui, 5 fois en 59 minutes ... Au contraire de tout cela, Fekir était plus haut sur le terrain. Mais sa volonté était bonne.

Faut-il deux flèches en attaque ?

C'est bien Fekir qui fait l'appel dans l'axe de la défense lorientaise. Au final, c'est une bonne occasion, mais ce n'est pas à lui de faire cela principalement...

En titularisant Cornet et Njie dimanche soir, Fournier a fait le choix de la jeunesse. Outre leur âge, qui n'est finalement pas la raison principale de l’échec de cette association (eu égard à la jeunesse de l'équipe cette année), ce sont leurs profils qui posent question. Dans un 4-4-2, les attaquants sont souvent complémentaires : un grand pivot et un petit qui va vite tournant autour de lui (pour caricaturer), un joueur de soutien et un autre de profondeur, etc ... Ici, on a deux joueurs de profondeur, qui vont très vite. Mais si aucun ne décroche pour prendre le ballon et créer de l'espace, comment utiliser leurs qualités ? C'est sans doute pour cela que Fekir s'est senti obligé de jouer plus haut, en faisant des appels dans le dos de la défense (ce qui n'était pas son rôle pour ce match). A méditer pour Fournier ...