U20 : l'important ce n'est pas la chute, c'est l'atterissage

Voilà, c'est fait. L'équipe de France des U20 a été sacrée championne du monde après avoir battu samedi l'Uruguay (0-0, 4-1 t.a.b.). Naby Sarr, qui a joué toute la rencontre en défense centrale, et Samuel Umtiti, suspendu aujourd'hui, rentreront donc à Lyon avec un tout nouveau statut. Ils rejoignent deux autres anciens Gones dans ce cas, puisque en 2001 Jérémy Berthod et Kévin Jacmot ont remporté le Mondial U17 alors qu'ils évoluaient entre Rhône et Saône. Si l'avenir des deux centraux semble radieux, le passé nous fait dire qu'il faut être prudent.

A priori, la carrière de Samuel Umtiti est lancée. Cette saison, il facture 26 matches en Ligue 1, 6 en Europa League (dont ce but inscrit à Tottenham). Il s'est très vite imposé dans le onze type de l'OL, que ce soit dans l'axe ou à gauche de la défense. Pour son âge, sa sérénité et son autorité impressionnent. Tout ceci lui confère un statut particulier au sein de l'équipe de France des U20, dans laquelle il est un leader avec le capitaine Paul Pogba. Mais durant la compétition, on découvre un joueur un peu nerveux, suspendu pour les huitièmes de finale et surtout pour la finale après un coup de coude sur un Ghanéen. Un aspect à corriger s'il veut progresser au plus haut niveau.

Le cas de Naby Sarr est moins clair. Le fils de l'ancien footballeur sénégalais Boubacar Sarr n'a fait qu'une seule apparition cette année avec le groupe professionnel. C'était en décembre dernier, en Europa League contre le Kiryat Shmona, dans une équipe essentiellement composée de jeunes formés au club. Il inscrit d'ailleurs son premier but en professionnel lors de ce match. Sinon, le Bleuet a surtout joué pour la CFA la saison dernière. Pour sa part, sa carrière n'a pas réellement commencé.

De champion du monde à chômeur

Le club rhodanien a déjà eu deux jeunes champions du monde dans ses rangs. C'était en 2001, avec les enfants du club Berthod et Jacmot. Aux côtés des Sinama-Pongolle, Le Tallec et autre Meghni, leurs routes semblaient toutes tracées pour une bonne carrière. Il n'en n'a rien été. Si le défenseur gauche a bien commencé, jouant régulièrement en championnat et en Ligue des Champions aux côtés des Coupet, Juninho ou Essien, la dynamique est retombée au fil des saisons jusqu'à son départ en 2007.

Depuis, il n'a jamais dépassé les vingt matches par saison et s'est même retrouvé au chômage en 2012. "Ça fait grincer des dents, mais je pars du principe que j’ai cotisé comme tout le monde et que j’en ai le droit", se justifiait-il au micro de RMC en décembre dernier. Depuis, il a retrouvé un club, en D1 norvégienne à Sarpsborg et ses aspirations sont toutes autres. "J'avais envie d'allier le côté football et le côté familial, offrir un cadre de vie sain pour mes deux enfants et ma femme. Leur offrir la possibilité de s'épanouir", avouait-il à So Foot il y a quelques jours. Et d'ajouter qu'il n'a "pas forcément un plan de carrière précis en tête."

Retraite et maçonnerie

Pour Jacmot, la réalité a été beaucoup plus dure. Déjà, il n'a jamais été aligné par l'OL en Ligue 1, où il ne compte que quatre matches avec Bastia en 2003/2004. Sinon, le milieu lyonnais a écumé les clubs de CFA des alentours de Lyon, en passant par le National et la D3 Belge.

Au sujet de l'ancien Bleuet de 2001, une anecdote illustre bien la difficulté à percer dans le milieu du foot. En 2006, à la veille d'un huitième de finale de Coupe de France face au PSG et alors qu'il évolue à La Duchère, le joueur ne donne plus de signe de vie, et on évoque une fin de carrière. Finalement, Jacmot joua ce match et parla de problèmes personnels pour expliquer son absence. En juin 2011, il confessait à So Foot "aidé un collègue qui a une boîte de maçonnerie". Une occupation assez peu banale pour un footballer de haut niveau.

A Umtiti et Sarr d'en tirer les leçons ...