L'OL se sort du traquenard

Hier soir à Ajaccio, le grand public a vu derrière sa télévision l'agressivité des joueurs du Gazélec qui ont multiplié les coups et les tacles dangereux. Ils n'ont en revanche pas été témoins du triste spectacle qui s'est joué dans les tribunes et sur le bord du terrain.

Pour comprendre la signification d'un traquenard corse, il faut le vivre de l'intérieur. Derrière sa télévision hier soir, le téléspectateur a pu s'apercevoir de la tension qui régnait sur le terrain. Mais ce qui se passait en tribune n'était guère plus glorieux. Les Ajacciens avaient annoncé la couleur dès lundi dans leurs déclarations d'avant-match, "ça va être la guerre ... on va mettre le pied ... il faudra leur faire mal..." Lyon était donc prévenu de ce qui l'attentait sur le rectangle vert. Du côté des supporters, on nous avait promis l'enfer, un public survolté et excité. On était loin du compte. Seuls quelques redondants "Nicosie, Nicosie, Nicosie !" sont parvenus à nos oreilles. Nous étions probablement trop loin pour entendre les cris de singe que dénonce Bafétimbi Gomis ou pour voir l'a banane qu'il aurait reçu. Pour nous, le pire s'est déroulé de l'autre côté des barrières, au bord du terrain.

Quand la sécurité s'y met...

Dès l'échauffement, le Gazélec s'est montré peu professionnel et a peut-être perdu ce match dans sa préparation. Avant même de saluer leurs propres supporters, plusieurs joueurs corses se sont directement tournés vers le quart de tribune lyonnais pour soit les narguer, soit leur adresser des gestes obscènes. Un peu excessif pour répondre aux traditionnels sifflets des visiteurs. Mais la provocation ne s'est pas arrêtée là. Pire, elle a été entretenue par les stadiers du club corse chargés de la sécurité. À plusieurs reprises, les agents de sécurité et les ramasseurs de balles sont venus chambrer les Lyonnais, bien à l'abri quelques mètres derrières les grilles. On comprend mieux pourquoi les choses ont dérapé dans les couloirs du stade à la mi-temps. Alors que Lisandro Lopez retenait Jean-Michel Aulas au bord de l'explosion, les stadiers corses étaient occupés à allumer les 400 supporters lyonnais.

En seconde mi-temps, le calme observé sur le terrain avait apaisé les esprits. Mais la réponses de Gomis aux provocations après sin but et les quatre buts encaissés par les corses ont visiblement eu du mal à passer. Certains stadiers à l'entrée du tunnel ont délibérément provoqué voire bousculé certains joueurs de l'OL. Professionnels, Réveillère, Koné ou encore Grenier ont baissé la tête pour rejoindre au plus vite leur vestiaire. Quelques joueurs du Gazélec n'ont également pas manqué de soigner leur sortie d'une ultime provocation devant les supporters Lyonnais. Les autres ont été applaudi comme il se doit pour leur match et leur respect.

À Ajaccio hier soir, sur et en dehors du terrain, on était souvent loin du football. C'est d'ailleurs le sport qui a triomphé et c'est une leçon que certains devront retenir.

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