Hier en conférence de presse, les journalistes s'étonnaient du calme ambiant à l'OL malgré la situation très délicate du club en Championnat. Ni les supporters, ni les dirigeants ne semblent vouloir mettre la pression sur l'équipe de Lyon qui s'enfonce sans lutter dans le ventre mou de la Ligue 1. Dans les colonnes du Parisien et sur les ondes de RTL, Bernard Lacombe a donné un coup de pied dans la fourmilière comme il sait si bien le faire. Le conseiller de Jean-Michel Aulas n'y va pas par quatre chemins et allume à tout va les hommes de Rémi Garde.
Avant de recevoir le PSG demain soir à Gerland, Bernard Lacombe avoue qu'il n'est "pas très calme" et tire la sonnette d'alarme. "On vient de faire deux non-matchs en championnat. Une bonne équipe ne perd jamais trois fois de rang, alors j’espère que ce ne sera pas le cas contre Paris, prévient-il. Mais, avec cette équipe, on ne sait pas. Elle est imprévisible. Quand on voit les matchs contre Caen et Bordeaux..." Lacombe est notamment affligé par l'attitude des joueurs lyonnais qui selon lui ne jouent pas pour l'équipe. "On a l’impression que les types font un sport individuel, regrette-t-il. Moi, quand j’étais nul, je me replaçais, je travaillais pour le collectif. À Bordeaux et contre Caen, je le dis, j’ai eu honte. Les gars marchaient tous. Pour trouver un joueur démarqué, il fallait que le porteur du ballon travaille à la Nasa !"
"À Bordeaux et contre Caen, j’ai eu honte"
Malgré les neuf défaites de l'OL et une sixième place au classement à seulement 14 journées de la fin du Championnat, l'état de crise ne semble curieusement pas être déclaré au club. Et Gerland, habitué (lassé ?) à cracher sa haine sur Claude Puel la saison passée reste étrangement inerte. "Les mecs ont de la chance, ils ont des bons contrats, fait remarquer Lacombe qui estime que les joueurs sont aujourd'hui dans un trop grand confort. Ils jouent dans un club où ça se passe bien. Ils peuvent aller voir ailleurs comment ça se passe. Les exigences, chez nous, sont importantes, mais, par moment on a des gens qui font plus penser à des fonctionnaires bien payés qu'à des joueurs de haut-niveau. Il faut se dire les choses : il y a trop d'insuffisances. Tout le monde, c'est l'ensemble des joueurs. C'est inadmissible d'avoir un tel comportement quand on sait quels sont les objectifs du club."
Le conseiller de Jean-Michel Aulas se fait aujourd'hui beaucoup de soucis pour l'avenir du club à court terme et notamment une non qualification en Ligue des Champions. "Nous, les dirigeants, on en est conscient, mais les joueurs, je ne sais pas, a-t-il concédé. Moi, je suis inquiet. Les miracles, ça ne dure qu’un temps. On dirait que chacun calcule ses efforts en pensant : "Faut pas trop que je coure, je vais passer pour un con. Si ils se contentent d'être bien payés à la fin du mois... Je suis déçu par ces gens là. Ce sont plus des suiveurs que des leaders."
Hier matin devant la presse, Rémi Garde a avoué à demi-mot qu'il avait du durcir son discours dans le vestiaire. "Il a parlé aux joueurs, il leur a dit des vérités, a affirmé Bernard Lacombe. D’ailleurs, je n’arrive pas à comprendre qu’on soit obligé de leur en parler." Maxime Gonalons s'est également inquiété du comportement de certains de ses partenaires regrettant un manque d'état d'esprit tourné vers l'équipe. Face au PSG demain soir, une dispersion collective ne pardonnera pas. Sans une victoire contre Paris, la bulle dans lequel s'enferme le club risque fort d'éclater.
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