Alexandre Lacazette, que retenez-vous du derby ?
Je me souviens avoir joué le premier en 12 ans, l'avoir gagné puis avoir perdu le suivant. Ensuite, je n'en ai plus perdu un dans aucune catégorie jusqu'à ce coup franc de Payet (en septembre 2010 à Gerland, défaite 1-0) que j'avais suivi du banc. Mon plus beau souvenir, c'est un triplé en 15 ans inscrit à un pote, Maxime Cassara qui venait d'arriver de l'OL. Il joue maintenant en CFA aux Minguettes de Vénissieux. Sinon à Saint-Étienne, je me souviens des buts de Juninho (en 2005) ou le coup franc à la dernière minute de Benzema (en 2008) qui nous permet d'être invaincu depuis près de 20 ans (depuis 1994).
Rémi Garde dit avoir été élevé au derby. Et vous qui êtes le seul pur Lyonnais de l'équipe ?
Dès mon arrivée à l'OL, à 10 ans, j'ai été imprégné de l'esprit du club. On m'a expliqué que le derby, c'était très important. Les premières années, je ne comprenais pas trop cette notion de victoire absolue, de « haine » entre les deux équipes. C'est en grandissant qu'on comprend que c'est un match différent et combien il est important pour la fierté de la ville et des supporters d'en ressortir vainqueur. On peut dire que j'ai aussi été élevé au derby. C'est devenu naturel de tout faire pour gagner ce match.
Il a fallu l'expliquer aux non-Lyonnais ?
J'y accorde plus d'importance que Lisandro, par exemple, et je pense que j'aurais plus de plaisir à gagner que certains. Mais je ne me sens pas obligé de lui rappeler comme à d'autres cette notion de derby. Il y a beaucoup de joueurs formés au club (Gonalons, Grenier, Umtiti, Malbranque ...) et des anciens. À Réveillère ou Vercoutre qui sont là depuis presque 10 ans, on n'a rien à apprendre. C'est plutôt les nouveaux qu'il faut informer. J'en ai parlé cette semaine à Arnold (Mvuemba). Je lui ai dit de ne pas s'étonner s'il en entend parler en ville plus que des autres matches.
Même si vous semblez discret, vous avez été l'un des meneurs de ce chant anti-Stéphanois.
Ce que je retiens, c'est qu'il faut fait attention à ce qu'on dit car tout peut être amplifié de nos jours. Je ne serai pas choqué qu'un accueil me soit spécialement réservé à Geoffroy-Guichard car j'ai bien compris que cela avait touché certains Stéphanois. Bon, on ne sera jamais bien accueillis donc un peu plus ou un peu moins ... Je n'appréhende pas du tout, ce sera surtout stimulant.
Le fait que les deux équipes soient sur le podium donne une autre saveur ?
Non, ça ne change rien. Quand on parle de derby, on s'en fout du classement. Même si on était derniers, cela resterait un derby avec une rivalité très forte entre les deux équipes.
Quel regard portez-vous sur votre saison ?
J'aimerais être plus décisif (seulement deux buts) mais je prends le bon côté des choses : j'ai du temps de jeu et à 21 ans à l'OL, ce n'est pas donné à tout le monde ! Je prends désormais du plaisir à faire des efforts défensifs ou à créer un décalage à l'origine d'une action déterminante. Je me suis rendu compte que travailler pour l'équipe, c'est important. Entendre le coach me dire que j'ai progressé sur ce plan-là, ça fait plaisir car on me l'a souvent reproché (son manque de volume de jeu et la répétition des efforts). Marquer 10 buts (son total de l'an dernier, toutes compétitions confondues), c'est faisable. L'an dernier, je n'en étais qu'à un but au même stade de la saison.
Vous faîtes quoi si vous marquez dimanche ?
Marquer et perdre ou ne pas marquer et gagner, le choix est vite fait ! Gagner, ça ce serait jouissif. Encore plus qu'à Marseille il y a dix jours (4-1).
Source lequipe.fr