Avec cinq buts cette saison dont quatre en 2012, Alexandre Lacazette (20 ans) est l'un des joueurs les plus décisifs de l'OL depuis la reprise début janvier. Buteur en Coupe de la Ligue, en Ligue 1 et en Ligue des Champions, il incarne à merveille la nouvelle politique d'une équipe de Lyon qui compte sur ses joueurs formés au club. Et en attaque, ils n'ont pas été nombreux à percer.
Au cours de ses années de règne sur le football français, l'OL a désespérément cherché un attaquant, notamment pour faire la différence au niveau européen. L'après Anderson a été particulièrement difficile à gérer. Solide sur toutes ses lignes avec des pointures comme Coupet, Abidal, Juninho, Diarra, Malouda... il manquait à Lyon un buteur, un tueur. Ce profil, le club n'a pas réussi à le trouver dans son centre de formation. Face aux échecs nommés Julien Viale, Bryan Bergougnoux ou encore Grégory Béttiol, l'OL a tenté de dénicher la perle rare à l'étranger. Ainsi, Elber, Nilmar, Carew, Fred, et Baros se sont tous succédés au poste de numéro 9, sans grand succès.
Lacazette ne sera pas un Bergougnoux
Dans l'ombre de ces buteurs, un jeune attaquant formé au club a commencé à percer. L'abnégation a fini par payer et l'OL a sorti de son centre de formation un certain Karim Benzema dont il est inutile de rappeler le parcours. Les générations se suivent et ne se ressemble pas à Lyon. Celle de 87 a donc été un excellent cru avec l'éclosion dans le même temps d'un certain Loïc Rémy.
On a ensuite craint le pire avec la génération 91/92. Yannis Tafer (1991) et Ishak Belfodil (1992) étaient passés devant Lacazette sans arriver pour autant à se faire une place dans le groupe pro. En début de saison, Rémi Garde misait d'ailleurs plus sur Belfodil mais après plusieurs bouts de matchs, le jeune attaquant de l'OL n'a pas convaincu son entraîneur et a même été prêté cet hiver à Bologne en Serie A. Entre temps, "Alex" est sorti de sa boîte et a même bouleversé la hiérarchie des attaquants mis en place par Garde en début de saison. Mardi soir contre l'APOEL Nicosie, Jimmy Briand a ainsi pu observer du banc de touche l'explosion du phénomène Lacazette. Non, Alexandre Lacazette ne sera pas un Julien Viale ou un Bryan Bergougnoux. Ses prestations en club et en équipe nationale laissent d'ailleurs présager le meilleur pour la suite de sa carrière.
Lacazette, la gâchette facile
Régulier dans ses prestations, il n'a jamais tardé à prouver qu'il avait un sens du but hors du commun. Lors de son premier match de Ligue 1, le 30 octobre 2010, il marque son premier but à Sochaux après avoir remplacé Michel Bastos. La même année, il récidive en Ligue des Champions avec une passe décisive pour sa première apparition de Ligue des Champions à Benfica en remplaçant Pied. Il marquera lors de son second match contre l'Hapoel Tel-Aviv après avoir suppléé Pjanic. Cette première réalisation en Champions League avait d'ailleurs fait de lui le quatrième plus jeune joueur français à avoir marqué lors des matchs à élimination directe en C1 après David Trezeguet, Thierry Henry et...Karim Benzema. À Lyon, Lacazette commençait à se forger un statut de remplaçant de luxe.
En équipe de France, l'histoire se répète. Régulièrement appelé chez les jeunes, il ne gagne pas encore ses jalons de titulaires. Remplaçant lors de la Coupe du Monde des moins de 20 ans à l'été 2011, il finit co-meilleur buteur de la compétition avec 5 buts et est sacré soulier de bronze. En septembre, Lacazette est appelé en équipe de France espoirs pour disputer les éliminatoires de l'Euro 2013. Il dispute son premier match en tant que titulaire le 10 novembre face à la Roumanie et trouve là encore le chemin des filets.
Avec 26 matchs et 7 buts au compteur cette saison, Alexandre Lacazette est en train de faire son trou dans l'effectif de l'Olympique Lyonnais et prouve qu'il peut être plus qu'un simple joker. Utilisé comme un joueur de côté par Rémi Garde, il explique que se poste est "très formateur" et que dans l'axe "la concurrence est quand même vachement rude ». Il n'a pas non plus la mémoire courte... "Après tout, Karim est aussi passé par là ». Thierry henry aussi.
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