Jean-Michel Aulas a engagé les grandes manoeuvres. Ce matin, dans une longue interview accordée au journal l’Equipe, le président de l’OL n'y va pas par quatre chemins et sans gant : les joueurs sont les premiers responsables des mauvais résultats et Claude Puel va rester quoi qu'il arrive. "L'OL tu l'aimes avec Puel ou tu le quittes" peut-on lire entre les lignes.
Le message est on ne peut plus limpide, sans ambiguïté aucune et témoigne d'un agacement rarement observé chez le président d'OL Groupe. Presque celui d'un chef d'entreprise qui n'aurait plus la main sur ses salariés. On ne sait pas encore si le stage d'Evian va tourner à la prise d'otages mais les noms d'oiseaux vont, à coup sûr, voler. Aulas souhaite notamment s'entretenir avec des joueurs "référents" dont Cris, Juninho, Källström, Benzema, Toulalan et Lloris d'ici jeudi. Jean-Michel Aulas a vraissemblablement perdu patience. D'autres joueurs, avoue-t-il, ont déjà eu raison par le passé de Gérard Houiller et Alain Perrin et cela ne se reproduira pas avec Claude Puel. Les joueurs l'auraient donc lâché à Valenciennes.
Claude Puel demeure le manager dont l'OL a vraiment besoin pense-t-il et il doit s'inscrire dans la durée. Un homme "costaud" comme le définit systématiquement Aulas et qui aurait l'unique défaut de vouloir mettre les joueurs au travail. Pour le président lyonnais, le problème n'est pas Claude Puel mais le fait qu'il y ait un entraîneur tout court...
Réfutant par ailleurs la thèse de la catastrophe industrielle si le club ne disputait pas la Ligue des champions la saison prochaine, Jean-Michel Aulas est donc décidé à faire place nette très vite, quitte à sacrifier la fin de saison. En commençant par placer les joueurs devant leurs responsabilités. Il annonce entre autres le départ de Fabio Santos et s'interroge concernant Juninho : "Sera-t-il indispensable à l'OL la saison prochaine ? Ce n'est pas sûr". Avant de pointer du doigt les insuffisances de certains, notamment Grosso, Makoun et Bodmer qu'il égratigne sérieusement. "Il faut peut-être qu'il comprenne un jour que sa place est plutôt en défense centrale". Presqu'une invitation à quitter le club lorsqu'on sait que le joueur déclarait 3 jours plus tôt qu'il ne resterait pas à Lyon pour jouer défenseur. C'est Paris qui va être content.
Une drôle d'ingérence sur le domaine sportif qui relève pour le coup de la responsabilité de son entraîneur. Car c'est bien Claude Puel lui-même qui a pris la décision de titulariser Bodmer milieu offensif lors des deux dernières rencontres de championnat. Peut-être un mauvais choix, mais certainement pas celui du joueur.
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