Formé à l'OL (56 matchs, quatre buts et sept passes décisives), Jérémy Pied évolue désormais sous les couleurs de Guingamp. L'ailier prêté par l'OGC Nice revient sur son parcours, sur la formation à la lyonnaise et bien sûr, sur la rencontre entre les Gones et les Guingampais dimanche (14h).
Olympique-et-lyonnais.com : On imagine que ce doit être spécial pour vous d'affronter l'OL ce dimanche ?
Jérémy Pied : C'est un petit peu spécial mais je n'ai pas coché de date sur ce match. Je suis ravi de jouer contre cette équipe. L'OL m'a formé. Je suis fier car j'ai réussi à jouer en professionnel avec mon équipe. Je vais les affronter avec beaucoup de respect et de motivation.
On vante beaucoup en ce moment les mérites de la formation lyonnaise...
J’ai appris énormément de choses pendant ma formation, mais c’était très dur à l’époque de jouer. On a eu de très bonnes périodes avec l'équipe réserve. On a gagné beaucoup de titres. Les formateurs nous font passer beaucoup de paliers physiques et mentaux. A l'OL, on a des principes de jeu qui commencent très tôt. On nous bassine à l'entraînement avec certaines consignes : passer par les côtés, travailler la finition. Ils recrutent peut-être des joueurs qui ont des qualités de vitesse et qui sont techniques. Et puis, on a pu côtoyer des entraîneurs de renom comme Sonny Anderson (entraîneur des attaquants de 2006 à 2011, Ndlr). Ce n’est pas donné à tout le monde ! On était conscient de cette chance, on a jamais craché dessus. Il alternait entre les professionnels et les jeunes. C’était une très bonne idée de la part du staff.
Cela fait deux ans que vous avez quitté Lyon. Aujourd’hui, on a encore du mal à comprendre votre départ de l’OL (un échange avec Fabian Monzon plus trois millions d'euros pour Nice). Comment l’expliquez-vous ?
(Il réfléchit) Je n'ai pas vraiment d’explication à donner. J’étais maître de mon destin. Le club avait des problèmes économiques, tout le monde le sait. J’ai eu mon mot à dire dans cette histoire. J’ai décidé de ma destination. Je serais quand même aller à Nice sans l'échange de Monzon. Je n’ai aucune amertume. J’ai percé à l'OL, j'ai joué au haut niveau mais après il faut faire des choix et regarder la case "temps de jeu". C’est Claude Puel qui m’a fait venir. Il me connaissait.
Ne vous dites pas qu’aujourd’hui vous auriez pu avoir votre chance dans cet OL qui fait jouer ses jeunes ?
Je ne regrette pas, je garde le positif. J’ai fini 4ème avec Nice l'année où j'ai quitté Lyon. Je n'ai aucun regret. Il s’est passé ce qu’il s’est passé, chacun sa carrière. On ne saura jamais ce qu'il se serait passé si j'étais resté... A l'époque, le facteur concurrence était très développé à l'OL. Il y avait de très grands joueurs, c'était vraiment difficile d'avoir du temps de jeu. Quand tu es en concurrence avec avec Michel Bastos, César Delgado, Jimmy Briand, Lisandro, Yoann Gourcuff. A l'époque, l'objectif c'était la victoire en Ligue des champions. C'est dire...
Vous êtes de la même génération (1989) que Maxime Gonalons. Quel regard portez-vous sur ces jeunes lyonnais ?
Avec "Max", on jouait déjà l’un contre l’autre avant que j'arrive à l'OL (Grenoble). Ça doit faire 12 ans qu’on se connaît... De la même génération, je connais bien aussi Lamine Gassama (FC Lorient). Dans l'équipe actuelle, j’ai joué en CFA avec certains. Je les connais tous.
Êtes-vous surpris du niveau qu'ils affichent à l'image de Nabil Fekir ?
Nabil Fekir est peut-être une surprise pour les gens à l'extérieur de l'OL mais pour ceux qui le connaissent au club ce n’en est pas une. Au club, on n’avait pas été surpris de l’ascension de Maxime Gonalons quand il avait joué avec les professionnels. Certains se demandaient qui était ce jeune. En tout cas, je suis heureux qu’ils puissent avoir leur chance. De pouvoir jouer ensemble, c'est super pour eux. C'est rare, surtout à Lyon.
Revenons à vous. Vous êtes prêté à Guingamp par Nice. Que s’est-il passé avec les Aiglons ?
J’ai fait une bonne saison puis j’ai eu quelques pépins physiques. Il a fallu repartir sur de bonnes bases. J’ai dû faire un choix pour obtenir du temps de jeu. C’était des choix de l’entraîneur, il faut aussi répondre aux attentes. On a eu des discussions et l’opportunité de jouer à Guingamp est arrivée.
Vous retrouvez du temps de jeu à Guingamp. Vous êtes satisfait de votre choix ?
Oui, je suis satisfait de mon choix même si niveau football c’est compliqué en championnat. On joue le maintien, il n'y pas de surprise. C'est toujours le cas à Guingamp donc personne ne panique. Le côté positif, c'est notre aventure en Ligue Europa.
Justement, la victoire en Ligue Europa contre Minsk (2-0, jeudi) vous permet-elle d’arriver avec plus de confiance avant d'affronter l’OL ?
Évidemment, on est plus confiant. Le coach a été très bon dans son discours. L'année dernière, des équipes ont mis la Ligue Europa de côté et finalement c’était une erreur. A l’inverse, nous, on met tout sur la Ligue Europa et quand on gagne, on a de la confiance pour le championnat. C’est positif.
Même si cela vous prend beaucoup d'énergie...
C’est humain d’être fatigués ! On savait avant Minsk que le match de Lyon était rapproché. Mais on ne se protège pas pendant un match, on ne s'économise pas, ce n'est pas possible. On essaie toujours de tout donner et après on se concentre sur le match à venir. On ne veut pas se cacher derrière l'excuse de la fatigue liée à la Ligue Europa. On est fier de la jouer.
Guingamp est en difficulté en championnat mais à une réputation d’équipe joueuse. Comment l'expliquez-vous ?
A un moment donné, on a un coup de moins bien même si la Ligue Europa n'est pas une excuse. On a fait de bons matchs mais à chaque fois, on s'est pris un but de trop et à la fin ce n’est pas bon au niveau comptable. Mais on revient bien, c'était important de gagner contre Bastia après la déroute face à Nice. On est sorti de la zone rouge. En championnat, c'est plus difficile. Souvent, quand une équipe ouvre le score, elle ferme le jeu derrière. En Ligue 1, il faut être efficace, c'est la réputation de notre championnat. En Ligue Europa, c'est une autre intensité. Les matchs sont plus ouverts.
Quelle est la force de Guingamp ?
On est très solidaire. Actuellement, on est dans une bonne dynamique. On se sent prêt mentalement. Le mérite revient au coach. Il a une certaine philosophie de jeu, on essaie de bien jouer. Mais il faut avouer qu'on a durci un peu notre jeu car on en avait besoin. Quand on est solide défensivement, c'est plus facile de gagner des matchs.
Vous n’avez pas encore marqué avec Guingamp, la réception de l’OL semble être une bonne occasion pour vous…
Si on me dit qu’on peut gagner sans que je marque ça me va très bien (rires). Si je marque, ça me fera plaisir mais rien de plus. Je n’ai pas de revanche à prendre.
Crédit photo : PHOTOPQR/OUEST FRANCE
Ce que je retiens surtout de cette interview, c'est la très bonne mentalité de Guingamp qui joue à fond l'Europa League contrairement à certaines équipes mieux armer qu'eux.
Bonjour. Des bonnes questions et des bonnes réponses,que demande le peuple...
TRès lucide Jérémy Pied
J'aime bien Pied. Un joueur humble, discret, travailleur et qui tire son équipe vers l'avant.
"A l’inverse, nous, on met tout sur la Ligue Europa et quand on gagne, on a de la confiance pour le championnat. C’est positif."
Oui comme se prendre 7 buts à la maison contre Nantes après le dernier match de C3 !
Bonjour à tous,
Le jeune Jeremy Pied à conserver une bonne mentalité, en quittant L'OL, c'est bien et tant mieux. Demain, il faudra faire un bon match pour continuer de rester sur cette bonne dynamique et excellent série. ALLEZ L'OL