Entraîneur du CA Pontarlier depuis 23 ans, Jean-Luc Courtet a participé au développement du CAP. Dimanche, l'entraîneur emblématique touchera du doigt la reconnaissance du tout le travail accompli depuis deux décennies en affrontant l'OL. Pour Olympique-et-Lyonnais, il a accepté de revenir sur le caractère exceptionnel de cette affiche.
Le match est dans quatre jours. Comment se passe la préparation à Pontarlier ?
Jean-Luc Courtet : La préparation se passe très bien. Ce sont des moments fantastiques pour un club amateur comme le nôtre. C’est plus facile de reprendre la préparation en accueillant l’Olympique lyonnais en 32es de finale de Coupe de France que pour un match de championnat de National 3 (rires). C’est plus simple de leur faire reprendre de cette façon entre les fêtes. Ce n’est que du bonheur.
En affrontant l'OL, un club de Ligue 1, avez-vous cassé les habitudes avec des entraînements supplémentaires ?
Le caractère spécial du match n’a pas changé nos habitudes. On s’est entraîné trois fois plus le match amical contre Louhans-Cuiseaux samedi dernier (2-2) entre les deux fêtes. Cette semaine, on va s’entraîner quatre fois, mais c’est plus pour une reconnaissance du terrain à Besançon samedi après-midi. On est resté sur des entraînements mardi, mercredi et vendredi, on rajoute juste samedi pour se familiariser avec la pelouse.
Il y avait la déception de ne pas jouer à Pontarlier. Quel est votre sentiment sur le fait de jouer à Besançon ?
C’est une très bonne chose. Bien sûr qu’on aimerait jouer tout le temps chez nous parce que c’est Pontarlier. C’est un stade amateur avec un public très proche, une main courante très proche des joueurs. Mais le positif prend le dessus parce qu’on fait plus d’heureux. Chez nous, on n'aurait pu mettre que 3 000 personnes, dimanche, on sera 10 000. On fait déjà des malheureux à 10 000. Ce n’est que du bonheur, c’est bien de pouvoir partager ça. Et pour un joueur amateur, pouvoir jouer devant autant de monde sera un moment particulier.
"Pontarlier passe une étape supérieure"
On dit pourtant qu'un stade champêtre permet de niveler l'écart entre les équipes. Ce sera moins le cas dimanche...
Le terrain est moins bon chez nous, c’est sûr. On n’est pas rêveur non plus, on sait qu’il y a une grande marge entre les deux équipes. On est adepte des 32es de finale depuis une dizaine d’années. On a eu Sedan, Caen qui évoluait en Ligue 2 avec N’Golo Kanté et Thomas Lemar. On n’avait jamais eu de Ligue 1 il y a encore cinq ans en arrière et en 2018, on tombe sur Montpellier. Aujourd’hui, on a le summum avec l’un des trois plus grands clubs français des 20 dernières années. Les étapes sont bien établies. Il y a toujours une part de rêve qui dit qu’on peut le faire, mais elle est très minime. Le positif l’emporte sur cette décision.
En 2018, vous parliez de fierté d'affronter Montpellier. Quel est le sentiment en 2024 avec l'OL ?
C’est un moment fantastique pour le club. Montpellier, c'était un match où on recevait une Ligue 1. Avec l’OL, on passe un niveau au-dessus. On reçoit un grand d’Europe même s’il y en a eu moins ces dernières années. Mais ça reste un club sept fois champion de France. C’est quelque chose de marquant, car ma génération de joueurs a grandi avec l’OL dominant. On passe une étape supérieure au niveau du club, parce qu'on va pouvoir dire qu’on a joué devant 10 000 personnes contre le grand OL.
Quel est votre rôle dans cette préparation ? Celui qui dit aux joueurs de garder les pieds sur terre ?
Il ne faut pas avoir de pression, il faut qu’ils vivent le match. Le coach que je suis aura plus de problèmes la semaine prochaine (sourires). Quand on va repartir dans notre quotidien et qu’il va falloir reprendre pour se maintenir en National 3, là, ça sera plus difficile et j’aurai un grand rôle à jouer. Cette semaine, c’est le match de l’année, la motivation vient toute seule. Mais repartir dans le quotidien avec des stades où il y aura peu de monde, c’est là que ça sera le plus dur pour les joueurs.
"Sage a apporté de la cohésion et de la solidarité à cette équipe"
Vous avez été joueur pro (Auxerre, Bourges, Sedan) et connu la Coupe de France. Celle vous sert-il encore aujourd'hui ?
J’ai un vécu d’ancien joueur pro donc ça sert forcément. J’ai depuis aussi un vécu d’entraîneur dans le foot amateur, d’abord sans Coupe de France et ensuite des étapes qui ont été franchies en ramenant des équipes professionnelles à Pontarlier. J’ai cette expérience qui fait que je ne change pas les habitudes, car je sais que le joueur sera motivé. Il ne faut juste pas qu’il joue le match avant mais pendant pour avoir un maximum de plaisir.
Pontarlier est un petit poucet de la Coupe de France qui a finalement l'habitude de ce stade de la compétition...
On connait, c’est la 4e fois en dix ans. C’est quelque chose qui est installé dans notre club et qui est un plaisir à chaque fois. Mais là, c’est le gros morceau. L’OL, ce sont des internationaux. C’est quelque chose de magnifique à vivre.
L'OL a connu pas mal de changements avec des départs et la CAN 2024. Est-ce difficile à préparer ? Ou vous concentrez vous avant tout sur votre plan ?
Non, on ne se concentre pas que sur nous, j’avais besoin de les observer. On a l’impression que sur les derniers matchs, Pierre Sage a amené de la cohésion et de la solidarité dans cette équipe. J’ai regardé les matchs avant la trêve, on sent que c’est un groupe qui vit à nouveau ensemble, qui fait les choses ensemble même si parfois ils sont dominés. Ils ont trouvé une cohésion d’équipe et après quand vous avez des joueurs comme Lacazette, Tolisso, Tagliafico, des gens qui ont gagné la Coupe du monde, ça fait la différence. On regarde ce qu’il se passe, il y aura des rotations classiques comme c’est le cas en Coupe de France contre des équipes inférieures. On essaye de se renseigner un petit peu sur les différents joueurs qui seront présents.
"Vivre ce moment en famille avec mon fils sur le terrain fait plaisir"
Dimanche, il y aura deux entraîneurs de la région sur les bancs, c'est aussi un joli clin d'œil...
Je ne savais pas que Pierre (Sage) était né à Lons-le-Saunier, je l'ai appris il y a quelques jours donc ça rajoute un côté sympa à cette affiche. C’est beau de voir ce qu’il est en train de réaliser à l’OL. En espérant qu’il arrive à rétablir encore plus la situation sur les prochaines semaines.
Pour revenir à vous, ce match contre l'OL est-ce l'aboutissement de ces 23 années à la tête de l'équipe première ?
C’est une réussite du travail accompli avec toute une équipe d’éducateurs. On a inscrit le club sur de la stabilité. On a attaqué notre vingtième année à l’échelon national 3, on a vécu une expérience malheureuse en National 2 parce qu’on est un club qui n’a pas les moyens pour y aller et y rester. On ne s'entraîne que trois fois par semaine et on veut garder ces valeurs de travail et de loisir pour nos joueurs. Mais oui, c’est une reconnaissance. Sur les 20 joueurs, treize ont été formés à Pontarlier donc oui, c’est le travail et la fierté de 23 ans.
En parlant de fierté, vous partagerez ce moment avec Jérémie, votre fils qui fait partie du groupe. Cela doit rajouter un caractère encore un peu plus spécial ?
Il a été des quatre 32es. Quand j’ai arrêté ma carrière professionnelle, j’ai fait le choix de repartir là où j’étais né pour construire quelque chose. D’entraîner son fils, et bientôt ses fils parce que le deuxième est aux portes des séniors, ça a un côté sympa des choses et de pouvoir vivre de son métier et vivre ces moments comme dimanche en famille, c’est quelque chose qui fait plaisir.
Bonjour à tous,
Une simple observation :
Certains d'entre vous : "Putaclic" , "trop de brèves"....
Longue interview d'un entraîneur d'un club amateur = aucun commentaire.
Une simple brève mercato = de nombreuses réactions
Ceci dit, je vous souhaite à tous une belle et heureuse année 2024 😊
Bonne année 2024.
J'aimerais bien pour cette année une interview de Juninho.
🟦🟥
Je n'ai pas réagi à cet article, alors je le fais sur le tard !
Interview très plaisante, et avec un travail de journalisme de fond avec la préparation des questions, sur le coach, son club...
Merci David 🙂
Salut Razik,
bonne année également à O&L 😉
En ce moment cela peut s’expliquer par le fait que le mercato est plus décisif que ce match de coupe qui n’est pas une affiche.
Parler foot, le vrai, le sport, c’est difficile depuis plusieurs mois avec ce spectre de la relégation et même pour certains le démantèlement du club.
Ceci dit l’interview est sympa et plaisante à lire 😉
Alors, prem's ! et j'ai tout lu......
Zut, j'ai été battu sur le fil !
Salut Razik et mes meilleurs vœux pour cette année nouvelle.
Perso, ce n'est pas parce que je ne poste pas que je ne lis pas. Déjà, je poste nettement moins qu'avant, une certaine lassitude...
Ceci dit, c'est une interview très intéressante.
Merci à tous pour vos différents retours 😊
Salut Razik
Bonne année, il est clair que lorsque vous sortez une longue interview, on ne voit plus les contributeurs pourfendeurs des "putaclic" intervenir ...Étrange !
Sinon il est sympa ce coach de brosser dans le sens du poil l'OL, mais de là à dire que l'OL est un grand d'Europe même de façons nuancée c'est un peu gros. Il y a probablement de la place pour Pontarlier pour faire quelque chose contre l'OL, même si la coupe de France peut être un vrai objectif de l'OL, cette saison encore plus que les autres !
Bonne année Razik et meilleurs vœux à toute la rédaction aussi !
Bravo à O&L pour cette interview. Mais vous auriez dû demander à l'entraîneur de Pontarlier ce qu'il pensait du mercato de L'OL 😂