Lisandro blessé, l’Olympique Lyonnais a pu compter sur un Bafétimbi Gomis en état de grâce pour s’installer en tête de la Ligue 1. Parfois décrié, l’attaquant de 27 ans, qui a déjà inscrit dix buts en championnat cette saison, a su faire preuve d’un réalisme à toute épreuve lors de ces derniers matches. Il espère bien sûr poursuivre sur sa lancée dimanche lors du derby face à Saint-Etienne, son ancien club, qui lui réussit souvent très bien.
Buteur décisif le week-end dernier en championnat face à Montpellier (1-0), Bafétimbi Gomis a déjà franchi la barre symbolique des dix buts cette saison en Ligue 1. C’est la septième année consécutive que l’attaquant lyonnais inscrit au moins dix buts. Une régularité qui n’est pas donnée à tout le monde. S’il continue sur la lancée de la semaine dernière, au cours de laquelle il avait marqué les esprits en inscrivant un triplé sur la pelouse de l’OM (4-1), le natif de la Seyne-sur-Mer pourrait bientôt devenir le meilleur buteur de Ligue 1 en activité. Avec 82 réalisations, il ne pointe en effet qu’à quelques longueurs de Ludovic Giuly (85) et Péguy Luyindula (86).
S’il n’a pas la même finesse technique que son coéquipier Lisandro, Gomis a ajouté sa générosité habituelle un réalisme froid qui lui faisait parfois défaut par le passé. Habitué à se procurer plusieurs occasions avant de trouver l’ouverture, l’international tricolore (10 sélections, 3 buts) trouve rapidement le chemin des filets depuis le début de la saison. Le déplacement dans son ancien jardin de Geoffroy-Guichard, dimanche en clôture de la 16e journée de Ligue 1, pourrait lui offrir une nouvelle occasion de se mettre en évidence.
Sans négliger l’importance de ce derby entre deux équipes connues pour leur antagonisme, exacerbé par le fait qu’elles jouent toutes deux les toutes premières places actuellement, "Bafé" refuse toutefois de se mettre trop de pression. "Je suis un attaquant, c’est donc important de marquer et d’être bon. Mais je ne suis pas obnubilé par le fait de marquer à Geoffroy-Guichard. Si je ne marque pas et que l’on gagne, cela me va. En ce moment, j’ai de la réussite. J’ai la chance d’être là au bon endroit au bon moment. Ce n’est pas parce que j’ai marqué les trois dernières fois à St-Etienne que cela se fait en claquant des doigts. Il faut faire preuve d’humilité", a-t-il ainsi confié vendredi en conférence de presse.
Une humilité qui lui réussit bien ces derniers temps, mais ce dernier refuse de tirer la couverture à lui, préférant insister sur les vertus du collectif, qui seraient à l’origine du renouveau lyonnais: "Ce qui est important, c’est le collectif. L’OL est dans une bonne phase et je suis à la finition. Dans ce stade, j’ai des repères, mais cela ne suffit pas…" A l’heure de retrouver son ancien club, pour qui il a joué durant six saisons, Gomis ne veut pas tomber dans la nostalgie, mais n’oublie pas de saluer la bonne forme actuelle des Stéphanois: "C’est mon club formateur, je suis content qu’il soit à cette place. Cela prouve la qualité du boulot. Je suis content de retourner à St-Etienne, de retrouver des gens que je connais. Après, je fais abstraction du contexte. Je mets de côté les émotions". Dimanche soir, dans un Stade Geoffroy-Guichard surchauffé, les supporters des Verts vont sans doute tout faire pour tenter de déstabiliser leur ancien buteur maison. Avec l’expérience, Bafé Gomis a toutefois appris à garder son sang-froid. Et si c’était ça le secret de sa réussite ?
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