Fin janvier, l'OL a entamé le processus de labellisation Fair Play For Planet. Ancien joueur de rugby international, Julien Pierre a créé, avec ses associés, ce label ayant pour but de reconnaître et de valoriser les clubs pour leur engagement écologique. Il évoque pour Olympique-et-lyonnais.com la transformation écologique entreprise par l'Olympique lyonnais.
Olympique-et-lyonnais.com : Pouvez-vous nous présenter Fair Play For Planet ?
Julien Pierre : « C’est le premier label vert qui reconnaît les clubs sportifs ayant un engagement environnemental. On a travaillé avec l'ADEME, l'agence de la transition écologique, pour identifier les caractéristiques qui doivent être référencées. Cela comporte plus de 300 questions qui prennent en compte les actions environnementales dans leur globalité. On regarde tout ce qui se passe au niveau de l’alimentation, le transport, l’énergie ou encore la gestion des bâtiments et des eaux."
Dans quelle circonstance s'est faite votre rencontre avec l'OL ?
« On a lancé mi-novembre la communication pour Fair Play For Planet. Quelques mois après, nous nous sommes contactés un peu au même moment car cela les intéressait d’être jugés pour leurs actions. Ça s’est fait très rapidement. »
Qu’attendez-vous de l'Olympique lyonnais dans le cadre de ce label ?
« On attendra des choses du club une fois qu’il nous aura envoyé le questionnaire et que nous aurons fait l’audit sur place. Mais bien évidemment, on attend plus d’actions…Mais je crois qu’ils sont dans cette démarche-là, de sensibiliser ceux qui sont partie prenante, de mettre en place des choses concrètes. Tant que nous n’avons pas le retour, il est difficile de dire ce que nous attendons précisément, mais par exemple, sur les points où ils ne sont pas au top, d’aller plus loin. »
"On donne également les axes de progression"
L’audit doit avoir lieu entre fin février et début mars, comment va-t-il se dérouler ?
« Des experts certifiés viennent sur place. Ils passent une journée, ou peut-être un peu plus, dans les installations. Ils débriefent le référentiel, ils échangent avec les personnes concernées, ils vérifient ce qui a été déclaré. Ils observent comment tout cela fonctionne pour après émettre leur avis. Il y a ensuite un rapport qui est fait, avec une notation qui détermine le niveau de label parmi les trois différents. On donne également les axes de progression pour réduire son impact environnemental petit à petit. »
Une fois le club labellisé, que se passe-t-il ?
« Il doit communiquer sur son engagement et ensuite, tous les deux ans, on recommence le processus avec un nouvel audit. »
« On ne pensait pas aussi vite décrocher un club aussi prestigieux"
L’OL est le premier club de football professionnel à s’engager dans ce processus, est-ce important qu’une entité de cette renommée vous sollicite ?
« On ne pensait pas aussi vite décrocher un club aussi prestigieux. C’est valorisant et important pour nous. Ça prouve que l’écosystème du sport est prêt à s’engager. Cela montre également, si besoin en est, qu’un président comme Jean-Michel Aulas est quelqu’un de visionnaire, qui n’a pas peur de se lancer dans des sujets très importants. S’il y a un club aujourd’hui qui est avant-gardiste et qui possède une certaine force, c’est l’Olympique lyonnais. »
Cela peut-il encourager les autres clubs, de football ou d’autres sports, à faire de même ?
« Bien sûr. Aujourd’hui, l’OL s’est engagé, et plusieurs clubs vont également suivre, on espère prochainement. C’est une manière de dire : « allons-y, engageons-nous et allons plus loin.»"
"L'OL a pensé son stade de manière durable"
L’OL a pris récemment plusieurs mesures écologiques dans le cadre la construction d'OL Vallée, est-ce un club pionnier en la matière en France ?
« C’est un club qui a pensé son stade de manière durable, et ce dès la construction. On le voit également à travers le tram. C’est une nouvelle vision du sport. Ils sont pionniers par rapport à ça mais notre évaluation nous dira à quel stade ils en sont réellement. »
Les clubs continuent d'utiliser les avions, même pour des courts trajets... Ne faudrait-il pas aller plus loin ?
« Bien sûr, il faut toujours aller plus loin. Mais nous, ce que l’on souhaite aussi, c'est un engagement environnemental des clubs. A la rigueur, peu importe d’où on part, l’objectif est d’aller plus loin à chaque fois. Il faut s’améliorer. Demain, si un club travaille sur son alimentation mais ne sert aucun produit bio ou de saison et aucun menu végétarien, nous n’allons pas lui demander d’être 100% à l’opposer ensuite. Les consommateurs ne comprendraient pas et ça serait un trop gros changement d’un seul coup. Il faut y aller pas à pas. Donc oui, il faudrait aller plus vite, mais la réalité des choses est telle que les actions doivent être mises en place petit à petit et adoptées par tout le monde. »
"Les clubs de sport prennent conscience des enjeux environnementaux"
L’écologie est un enjeu majeur aujourd'hui, selon-vous, les clubs en ont-ils suffisamment conscience ?
« Oui, déjà trois équipes travaillent avec nous avec en plus de l’OL, la Section Paloise (rugby, Top 14) et le TVEC 85 Les Sables d'Olonne (Régional 1). Les clubs, encore plus pendant cette période complexe, prennent conscience des enjeux environnementaux. Pour différentes raisons : l’image, les partenaires, les collectivités ou encore pour des convictions personnelles. Les supporteurs ont envie que leur équipe s’affiche comme un pionnier de l’environnement. »
Et en temps que marque forte, notamment pour leurs supporteurs, les clubs ont-ils un devoir d’exemplarité supplémentaire dans ce domaine ?
« Oui je crois qu’ils ont un devoir d’exemplarité. Aujourd’hui, dire : "le club fait ceci ou cela, mais pourrait faire ça également", ça permet de se mettre en avant, et de mettre en place des actions concrètes. Et puis un club, ce sont aussi les supporteurs, les partenaires, les collectivités ou encore les sponsors, donc cela peut engager un paquet de monde derrière. »
