Dans un entretien publié ce dimanche 11 juillet dans le Journal du Dimanche, Jérémy Toulalan reconnaît avoir joué un rôle direct dans la mutinerie des Bleus pendant la Coupe du Monde.
La Toul' admet que le communiqué des joueurs lu par Raymond Domenech le jour de la grève avait été rédigé par son attaché de presse personnel. Ce texte était jusqu'alors attribué à l'avocat du capitaine Patrice Evra.
"Avec quelques joueurs, on a couché des idées pour expliquer notre démarche. Puis avec nos conseillers, on a essayé de mettre ça en forme pour être bien compris. On a essayé de maîtriser les choses, même si c'était peut-être indéfendable", affirme Jérémy Toulalan.
Le joueur, qui compte 36 sélections, ajoute également qu'il n'y a jamais eu au sein de l'équipe des France des "meneurs et des suiveurs", "des gentils et des méchants". "On est tous responsables à partir du moment où personne n'a rien dit", estime-t-il.
Jérémy Toulalan souligne aussi que "personne n'a été menacé", démentant l'existence de clans et les menaces sur Yoann Gourcuff. "C'est complètement faux ! J'ai même entendu que j'avais séparé Franck (Ribéry) et Yo (Gourcuff). Du grand n'importe quoi, il n'y a eu aucune altercation entre eux."
Le milieu de terrain fait part de ses regrets sur le dérapage des Bleus, qui selon le JDD, le fait "nager en plein cauchemar". Toulalan regrette non seulement la forme de la protestation, mais également le fait que le texte des joueurs ait été lu par Raymond Domenech, brouillant ainsi le message. "Je l'avais dit : c'était au capitaine d'aller la lire".
"On n'a juste pas mesuré l'impact que ça allait avoir. On ne s'en est rendu compte qu'en rentrant à l'hôtel (...) Le président (de l'Olympique Lyonnais, Jean-Michel) Aulas (...) m'a conseillé de faire des excuses au plus vite. C'est ce qu'on comptait faire. On n'a pas pu", rappelle-t-il en allusion au refus du sélectionneur de laisser ses joueurs s'exprimer en conférence de presse.
Jérémy Toulalan critique également l'attitude générale des joueurs pendant le Mondial. Selon lui, "il aurait peut-être d'abord fallu se parler sur le terrain. Cet esprit de corps qu'on a eu autour d'Anelka, il aurait fallu l'avoir en match".
Interrogé sur d'éventuelles sanctions, Jérémy Toulalan répond : "On n'a pas le choix. On a tellement fait n'importe quoi qu'on accepterait. En tout cas, les sanctions doivent être collectives."
Sur son avenir en équipe de France, il estime qu'il "faut retrouver les valeurs qu'on a zappées : respect, fierté du maillot, du pays". "Aujourd'hui je me demande comment on a pu faire ça... C'est une tache dans ma carrière. Elle va être difficile à effacer."
Les commentaires sont fermés