Equipe de France féminine : Wendie Renard, capitaine déchue mais pas abattue

Plus capitaine de l’équipe de France depuis la prise de fonction de Corinne Diacre, fin août, Wendie Renard semble avoir retrouvé le sourire après la perte de son brassard.

Il manquera sûrement plus qu’une joueuse aux Bleues, ce jeudi soir face à l’Angleterre (22h). Pour la She Believes Cup, une compétition amicale qui se tient aux États-Unis du 1er au 7 mars, l’équipe de France sera privée de Wendie Renard (27 ans). Victime d’une entorse de la cheville, la défenseure est restée à Lyon pour se soigner. Ces derniers mois, la Martiniquaise a eu d’autres plaies à panser : elle a dû digérer la perte de son brassard de capitaine en sélection. C’est l’un des choix forts du début de mandat de Corinne Diacre, qui a pris ses fonctions en août dernier. « Wendie était légitime dans ce rôle. Après il y avait d’autres joueuses qui l’étaient aussi, nous confie la Lyonnaise et internationale française Jessica Houara-d’Hommeaux. Parfois, quand un nouveau coach arrive, il nomme un nouveau capitaine. Ce n’est pas quelque chose qui me choque parce que cela se fait souvent. » La nouvelle sélectionneure souhaitant voir Renard « se recentrer sur ses prestations individuelles », a ainsi décidé de confier le capitanat à Amandine Henry. « Elle s'occupait trop des autres et pas assez d'elle. Ses performances étaient très en deçà de ce qu'elle peut faire », ajoutait-elle. « Je ne vois pas de mal à ça si elle pensait que le brassard de capitaine pouvait jouer un rôle sur ses performances, mais je pense que c'est aussi un souci de relationnel qui l’a fait changer de capitaine », glisse Sandrine Dusang, qui a joué à l’OL entre 2003 et 2012.

Un problème avec l’OL ?

Habitué à voir au moins dix joueuses de son club en équipe de France, comme ce fut le cas lors du dernier Euro, Jean-Michel Aulas a dû être surpris quand Corinne Diacre n'a convoqué que quatre Lyonnaises, lors de sa première liste. Il l’a été encore plus quand la sélectionneure a décidé de retirer son brassard à Wendie Renard, qui le portait depuis 2013. Le président lyonnais, à l’époque, avait pointé un manque d’élégance, estimant que ce choix s’adressait autant à sa défenseure qu’à l’Olympique lyonnais. Le pavé dans la marre était lancé, l’ancienne entraîneure de Clermont aurait-elle un problème avec l’OL ? « Je ne vois pas pourquoi Corinne Diacre aurait un problème avec l'OL, et personnellement je ne pense pas que ce soit le cas. Bien sûr, le retrait du capitanat a beaucoup fait parler et bon nombre ont interprété ce geste comme une attaque à l'OL, indique Sandrine Dusang. De mon côté, je pense que Corinne Diacre a essayé des choses et en essaiera encore. Si elle avait réellement un problème avec l'OL, pourquoi enlever le brassard à une Lyonnaise pour le donner à une Lyonnaise (Amandine Henry), supplée par une autre Lyonnaise (Eugénie Le Sommer) ? » Dans sa dernière liste, la sélectionneure a convoqué cinq joueuses de l'OL (Bouhaddi, Mbock, Majri, Henry, Le Sommer).

Wendie Renard a rehaussé son niveau de jeu

Conséquence directe ou pas du retrait de son brassard, Wendie Renard a quelque peu rehaussé son niveau de jeu, depuis. « Je trouve Wendie performante, et si le retrait du brassard a eu un impact "négatif" cela ne se ressent pas sur le terrain, souligne Sandrine Dusang. Même si ça l’a touchée, je pense que Wendie est assez mature pour se remettre en question et faire la part des choses. Elle se focalise sur ses performances et je sais qu'elle continue de jouer son rôle de leader même sans brassard. » C’est ce qu’affirme Jessica Houara-d’Hommeaux : « Wendie reste une cadre de l’équipe de France et une joueuse importante. La connaissant, qu’elle ait le brassard ou pas, elle continuera de prendre la parole comme elle le faisait quand elle l’avait ». Difficile de renier sa nature.