A la peine en championnat, l’Olympique lyonnais entre en lice en Coupe de France ce vendredi à 21 heures. Si son adversaire, le Paris FC, évolue à l’étage inférieur, l’OL est loin d’avoir déjà passé ce 32e de finale contre un opposant en pleine confiance.
En proie au doute, sur une série de quatre matches sans victoire, l’Olympique lyonnais commence ce vendredi à 21 heures son aventure en Coupe de France. Il se rend chez le Paris FC pour les 32es de finale. Une affiche a priori dans les cordes du pensionnaire de Ligue 1, contre une formation de l’étage inférieur. Cependant, au vu de ses dernières prestations, l’OL devra certainement batailler pour éliminer le 4e de L2.
En effet, le groupe de Thierry Laurey vient d’enchaîner 5 succès de rang en championnat et surfe sur une bonne dynamique. “C'est une équipe en pleine confiance, invaincue depuis le 16 octobre en L2. L’entraîneur a changé un peu d'approche depuis deux mois. Il a construit une équipe moins offensive mais qui défend mieux, avec un vrai état d'esprit solidaire. Les joueurs y ont adhéré. Ils sont habitués à bien défendre, à subir la pression adverse, détaille Laurent Pruneta, journaliste au Parisien. Mais ils ne mettront pas le “bus” devant les buts comme j'ai pu le lire. Ils sont très forts dans les transitions, en contre. Ils sont capables de mettre de la vitesse et de se projeter vite vers l'avant. Il y a aussi plusieurs individualités comme Ousmane Kanté, le patron de la défense, Moustapha Name et Mahamé Siby au milieu, très puissants tous les deux, Morgan Guilavogui, Alamami Gory et Gaëtan Laura devant, qui vont tous très vite.”
Record d'affluence en vue pour le PFC à Charléty
Les Franciliens ont donc toutes leurs chances dans ce duel contre l’Olympique lyonnais, d’autant plus qu’ils évolueront devant leur public qui sera nombreux. “On a un Paris FC en pleine confiance, qui n'a rien à perdre sur ce match. Jeudi à midi, 13 000 places étaient déjà vendues. On va certainement voir le record (14 654) de spectateurs pour un match du PFC au stade Charléty, battu. Forcément, ce sera motivant pour les joueurs, espère celui qui est également spécialiste vélo pour le média régional depuis 1997. On sent un vrai engouement pour cette partie. Cela montre qu'il existe une demande pour un 2e club à Paris à côté du PSG. Si le PFC bat l'OL, ça peut déclencher beaucoup de choses pour la suite. Les gens reviendront.”
Bien placés en championnat, les Parisiens lorgnent également sur une promotion dans l’élite, le but ultime de cette saison. “L'objectif est la montée en Ligue 1, c'est évident. Le Paris FC est au pied du podium, à 2 points du leader avant la dernière journée avant la trêve. Thierry Laurey l'a d'ailleurs dit : « Le match le plus important, c'est celui contre Amiens mardi, pas Lyon." C'est pour ça qu'il devrait faire un peu tourner son équipe, estime Laurent Pruneta. Mais ils joueront quand même à fond cette affiche de coupe. Il y aura du monde, c'est une rencontre qui peut compter dans le développement futur du PFC.”
Au PFC, un manque de joueurs habitués au haut niveau
Malgré tout, l’Olympique lyonnais a un statut à justifier et surtout, il compte dans ses rangs des éléments expérimentés, ce que n’a pas son concurrent. En effet, l’équipe parisienne est surtout constituée de “joueurs recrutés dans les divisions inférieures, National et même N2. Avec souvent, une certaine réussite d'ailleurs”, explique le journaliste, qui suit le club depuis 2010. “Au Paris FC qui a connu le plus haut niveau ? Personne à part Florent Hanin (latéral gauche) à l'étranger, notamment au Portugal et Mahamé Siby, prêté par Strasbourg, qui a effectué quelques apparitions en L1. En termes d'expérience, ça fait peu”, poursuit-il.
Autre point faible, l’adversaire des Rhodaniens ne possède pas une attaque qui affole les compteurs, avec 24 réalisations en 18 journées de Ligue 2. “Le Paris FC ne marque pas forcément beaucoup de buts. A part le 4-1 à Valenciennes samedi dernier, leurs 4 victoires avant c'était 1-0. Cette saison, dès lors que le PFC encaisse le premier pion de la partie, il a toujours perdu, rapporte Laurent Pruneta. Si Lyon ouvre le score, comment les joueurs vont-ils réagir ? Il va y avoir aussi quelques petits changements dans l'équipe. Dans les cages par exemple, où c'est le remplaçant de l'emblématique Vincent Demarconnay, Ivan Filipovic, un Croate de 27 ans arrivé cet été au club, qui va jouer. J'ai fait un article avec lui mercredi et il m'avouait que « ça allait être le plus grand match de sa carrière ». La manière dont il va appréhender l'événement est l'une des inconnues de ce rendez-vous du côté du Paris FC.”
Retour dans son club formateur pour Toko-Ekambi
Ce qui est également inconnu, c’est le niveau que l’OL affichera pour son entrée en lice en Coupe de France. Si l’on en croit les dernières sorties des hommes de Peter Bosz, cela sera plutôt terne, à moins d’un sursaut toujours possible. “J'ai vu le match à Bordeaux (2-2) car je travaillais dessus. Objectivement, le nouveau système m'a laissé un peu dubitatif. On sent que c'est une équipe qui se cherche encore collectivement, analyse le journaliste du Parisien. Mais au niveau des individualités, ça reste très fort. Comme les supporteurs du Paris FC, j'aimerais bien voir Karl Toko-Ekambi, enfant du quartier où se trouve le stade Charléty (Paris 13e) et formé au PFC, sur le terrain. Mais j'ai vu qu'il était incertain…” L’attaquant camerounais sera bien là, du moins dans le groupe. En forme sur cette première partie d'exercice, son retour fera du bien à une ligne offensive en manque cruel de profondeur.
Quels que soient les clubs, Paris-Lyon est un choc entre l'usurpatrice et la vraie capitale. Un match que Lyon doit absolument gagner. C'est aussi simple que ça.