Claude Puel n'est pas "insensible"

Dans une interview accordée à France Football, Claude Puel ne cache pas qu'il est affecté par les critiques qui le visent actuellement. "Mais ce n'est pas ma préoccupation essentielle" affirme l'entraîneur lyonnais, dont le sort est étroitement lié au derby de samedi, face à Saint-Etienne. A seulement deux jours d'un derby qui pourrait lui coûter sa place, Claude Puel se livre et évoque ses rapprts avec le groupe, le président et les supporters.

Claude Puel, comment avez-vous vécu cette semaine particulière ?
C'est une semaine d'avant-derby avec la particularité que nous sommes en difficulté en ce début de saison et que nous affrontons Saint-Etienne qui est leader. C'est une première depuis bien longtemps. Cela met un peu plus de sel car cela place ce 100e derby à un haut niveau. C'est intéressant. Nous nous plaçons uniquement dans la configuration de gagner le derby devant nos supporteurs, pas autre chose.

Ressentez-vous plus de pression à titre personnel ?
Il y a pas mal de petits challenges à relever. C'est toujours particulier dans la préparation. C'est intéressant. C'est le métier d'entraîneur mais pas plus que cela.

La situation est-elle comparable à la période novembre-décembre 2009 ?
Un petit peu. Il y a les mêmes symptômes. Il y avait des blessures et le groupe manquait de confiance. Nous sommes en recherche de sensations, d'enthousiasme et d'allant. Ce qui est intéressant, c'est d'avoir ce vécu et de savoir comment on a réenclenché pour la seconde moitié de saison. Il faut aller chercher la réussite. A l'époque, nous nous étions donné les moyens de repartir de l'avant sur des bases simples. Il faut mettre une âme dans l'équipe. Les joueurs ont du caractère. Je ne me fais pas de soucis mais ils sont plus programmés pour jouer le haut du tableau que pour être dans le bas de classement. Nous les préparons pour rebondir et affronter ce genre de choses.

Comment avez-vous réagi aux propos tenus lundi par le président Jean-Michel Aulas ?

Je ne suis pas choqué par rapport à sa déclaration de président. En tant qu'entraîneur, j'ai trouvé cela d'une certaine logique. Pas grand chose de plus. Il défend son club. Il ne me défend pas moi ou les joueurs. Il a jugé opportun de faire ces déclarations. J'ai cerné les choses du métier d'entraîneur depuis longtemps. Nous parlons ensemble tous les jours. Nous échangeons beaucoup. Il n'y a pas de surprises particulières.

Vous sentez-vous fragilisé ?
Je ne me pose pas ce genre de questions. Un entraîneur est en sursis dès lors que l'on signe le contrat. Ce qui me préoccupe, c'est que les joueurs se libèrent et relèvent la tête. J'ai un groupe compétitif et qui doit enclencher la première vitesse.

Comment vous êtes-vous senti cette semaine ?
Je me suis senti bien. Une difficulté, c'est un challenge à relever quand on est compétiteur. C'est ce genre de caractère que j'essaie d'inculquer aux joueurs. Ce genre de difficulté peut arriver à n'importe quel moment de la saison et à n'importe quelle équipe.

Comment voyez-vous les Verts ?
Verts! Ils sont dans une dynamique, réalistes, avec de l'allant et de l'enthousiasme. C'est un groupe qui a beaucoup lutté ces deux dernières années et avec des jeunes de qualité qui trouvent leur expression maintenant.

Comprenez-vous le mécontentement des supporteurs ?
Cela fait partie du métier d'entraîneur. Je n'y suis pas insensible mais ce n'est pas ma préoccupation essentielle.

Est-ce un gâchis ?

C'est frustrant par rapport au potentiel et l'ambition de chacun de devoir débuter comme cela mais rien n'est définitif. Cela ne dépend que de nous. Nous devons rebondir très vite.

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