Bière dans les stades : le gouvernement va-t-il agir ?

Au Parc OL, le débat fait rage. La vente de bière autorisée lors des premiers matchs ne l'était pas contre le FC Nantes (2-0). À la grogne des supporters s'ajoutent aussi des enjeux économiques. Pour tenter d'y remédier, un rapport a été remis à Thierry Braillard, secrétaire d'État aux Sports.

Dans le cadre de la loi Evin, les associations sportives ont l'autorisation de vendre de la bières alcoolisée dix fois, au maximum, au cours de l'année. L'objectif étant de prévenir les risques liés aux personnes alcoolisées à l'intérieur des enceintes sportives. Mais alors que l'OL enregistre des recettes record dans son nouveau stade, en partie grâce à la vente de bière (environ 3M€ au total contre Paris), la loi Evin ne lui permet pas de profiter pleinement de ce levier économique.

Les loges, vente autorisée

Premier problème au tableau. Si les boissons alcoolisées ne restent à disposition du grand public que 10 fois dans l'année, les loges ne sont pas soumises à cette règle. En effet, ces salons ne sont pas considérés de la même manière que les buvettes des tribunes. Tandis que ces dernières apparaissent à la disposition des associations sportives que sont les clubs, les loges possèdent le statut de "restaurant" . Ainsi, la vente d'alcool y est autorisée tout au long de l'année. Au Parc OL, la vente de bière sur l'ensemble de la saison permettrait d'engranger des recettes supplémentaires, grâce aux 58 buvettes présentes de part et d'autres des coursives.

Le sport français en grande difficulté économique

Second problème, détaillé dans un rapport remis au secrétaire d'État, Thierry Braillard, par la Grande Conférence sur le sport professionnel français. Dans celui-ci, les auteurs déplorent le fait que "le sport professionnel français et les clubs évoluant en son sein sont en grande difficulté. Il ne peut se réduire à quelques rares clubs disposant de ressources financières substantielles, en particulier dans le football." Une allusion ici au Paris Saint-Germain, riche de ses investisseurs Qataris. En revanche, comme le souligne le document, les autres clubs professionnels se doivent de développer, diversifier et sécuriser leurs sources de revenus pour faire face au "contexte économique global défavorable." En effet, les auteurs prennent exemple sur la saison 2013-2014, où 13 clubs de football sur 20 affichaient un résultat net négatifAinsi, par l'intermédiaire de leurs études, ils dénoncent "l'incohérence" de la loi Evin.

Vers une harmonisation des règles françaises ?

À la lecture du rapport, on constate donc que l'alcool est toujours autorisé dans les loges, à défaut de l'être en tribune, chose permise en Allemagne par exemple. Les groupes de travail jugent que des inégalités existent entre les spectateurs, mais aussi entre les clubs français et les autres clubs européens. En conséquence, une réflexion sur l'harmonisation des règles françaises et européennes en matière de publicité et d'offre de services dans les enceintes sportives doit, selon eux, être menée. Via la préconisation 3.3, l'accent est porté sur la mise en place d'une série d'expérimentations permettant d'évaluer les comportements à risques. Cela permettrait, à terme, de vendre des boissons alcoolisées dans les stades tout faisant la publicité des marques en question.

Comme le révèlent les équipes de France 2, Thierry Braillard se déclare "favorable à une expérimentation sur l'assouplissement de la consommation de boissons alcoolisées dans les enceintes sportives." En clair, il pourrait mettre en place des mesures allant dans le sens d'un assouplissement de la loi Evin. À l'origine de ce changement de posture, le rapport précédemment détaillé. Un pas en avant qui fait office de bonne nouvelle pour Jean-Michel Aulas, en pleine lutte sur ce sujet avec la Maire de Décines Laurence Fautra

2 commentaires
  1. Altheos
    Altheos - mar 26 Avr 16 à 10 h 05

    Il faut aussi distinguer les types de boissons alcoolisées.
    Vendre de la bière pression "standard" à 4 ou 5° ce n'est pas tout à fait la même chose que du Whisky ou de la Vodka ou des "bières" super alcoolisées en canette.

    1. Avatar
      Minolt - mar 26 Avr 16 à 17 h 56

      Il faut des licences spéciales pour délivrer de l'alcool fort, et ça me parait impossible qu'elles soient accordées à une buvette d'un stade.

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