Mercredi, les Fenottes se sont inclinées sur la pelouse du Bayern Munich 1 à 0. Dans les tribunes en revanche, la vingtaine de supporteurs du groupe OL Ang’Elles ont su se faire entendre. Ils nous racontent leur voyage en Allemagne, fait de rencontres, de bonnes nourritures et de football.
C’est l'un des avantages de cette nouvelle formule de la Ligue des champions. Avec l’apparition de la phase de poules, il est plus facile pour les supporteurs d’organiser les déplacements longtemps à l’avance. C’est le cas par exemple pour la rencontre qui a opposé mercredi l’Olympique lyonnais au Bayern Munich lors de la 4e journée.
Bien que battues 1 à 0, les Fenottes ont pu compter sur le soutien de leurs fans, qui ont fait le voyage de France pour venir encourager leur équipe préférée. Parti à 22 heures mardi, le groupe OL Ang’Elles est arrivé à 8 heures mercredi matin. “Nous avons visité la ville de Munich, comme on fait à chaque fois en déplacement. On a été bien accueillis, on a bien mangé, on a été au Viktualienmarkt, qui sont leurs halles Paul Bocuse, raconte le vice-président Willy Pasche. Deux heures avant le coup d’envoi, nous sommes au stade où nous faisons l’accueil du car des joueuses.”
Un déplacement avec deux minibus et une voiture
Mais avant la rencontre, les supporteurs rhodaniens ont profité des belles adresses et beaux monuments de Munich. “C’était un déplacement officiel. Nous y sommes allés avec 2 minibus et une voiture. On essaye toujours d’avoir un laps de temps pour découvrir la ville. On s’est promenés, en faisant tout de même attention de ne pas trop afficher nos couleurs, même si les quelques Munichois que nous avons rencontrés étaient très sympathiques, confie Françoise P. Nous sommes allés faire un tour dans la boutique du Bayern. Les commerçants du marché ouvert étaient contents d'apprendre que nous étions de Lyon. Nous avons également fait une petite vidéo pour les joueuses afin de les encourager.”
Malgré tout, l’entrée dans le stade ne s’est pas très bien déroulée pour les OL Ang’Elles, mais aussi pour les Kop Fenottes 69. Les deux groupes ont eu des difficultés pour afficher leurs banderoles dans l’enceinte bavaroise. “On ne sait jamais comment la sécurité du stade va réagir par rapport à notre matériel, même si nous emmenons tous les papiers nécessaires, regrette Françoise P. Au départ, ils nous refusaient tout. On a dû se battre un peu pour pouvoir attacher quelques drapeaux et nos bâches, qui respectaient pourtant les normes. A la fin du match, ce qui est admirable, c’est que les Allemandes sortent du vestiaire avec toutes un stylo dans la main, et elles signent des autographes, elles se prêtent volontiers au jeu, elles étaient contentes de parler français. Une belle organisation.”
"On a pu partager notre déception avec les filles"
Du côté des Lyonnaises, l’heure n’était pas à la fête. Pour la première fois cette saison, les septuples championnes d'Europe sont tombées. La soirée fut donc compliquée pour les coéquipières d’Amandine Henry. “C’était difficile, même si on y a cru à la fin. Les filles étaient déçues, certaines sont venues discuter avec nous comme Signe Bruun, Damaris Egurrola... Elles n’avaient pas récupéré de la victoire face à Paris (6-1, dimanche dernier), elles étaient fatiguées. Ce qui est bien, c’est qu’on a pu partager notre déception avec les filles. Tu n'as pas envie de leur en vouloir. Sonia Bompastor et Camille Abily n’étaient pas très contentes, rapporte Wily Pasche. Plusieurs joueuses allemandes aussi étaient là, et on a pu échanger avec elles. Cela nous permet de bien représenter le football féminin, Lyon et la France.”
Ce voyage en Bavière reste tout de même un bon souvenir pour les 19 membres d’OL Ang’Elles présents à cette affiche de Ligue des champions. “Ce n’est pas cruel, il n’y a pas d’élimination au bout. Comme il y a les petits à-côtés, le fait que les joueuses acceptent d’échanger avec nous, même si elles n’avaient pas trop la banane, c’est sympa”, se souvient Françoise P.
Kumagai salue ses anciens supporteurs
Comme un symbole, le but allemand a été inscrit par Saki Kumagai, ancienne Fenotte entre 2013 et 2021, à la 69e minute. Après la partie, la Japonaise a salué le parcage de ses ex-fans, qui l’apprécient toujours autant. “Saki est venue nous faire un petit coucou, tout sourire. Elle est exceptionnelle, s’enthousiasme Willy Pasche. C'est un petit moment magique car nous n’étions pas très heureux du match. Elle s’est excusée d’avoir marqué, mais c’est le jeu.”
La grande classe
La très grande classe pic.twitter.com/nURqgkV48L— Willy Pasche (@willy_pasche) November 17, 2021
Ces déplacements en Europe constituent des instants privilégiés pour les supporteurs. Un univers différent de celui des voyages en France pour le championnat. “On découvre des villes, des cultures. On essaye d'échanger avec les autres clubs de supporteurs, mais à Munich, il n’y en avait pas, constate le vice-président d’OL Ang’Elles. On a tout de même fait des photos avec la mascotte du Bayern, avec des fans allemands. Certains venaient vers nous pour nous féliciter et pour chanter avec nous aussi (il rigole). On peut aussi discuter avec les joueuses des autres équipes.” Avant de repartir jeudi matin, vers 9 heures, pour une arrivée à Lyon entre 20 et 22 heures.
Une trentaine de fans à Lisbonne
Le prochain rendez-vous européen des Lyonnaises se déroulera sur le terrain de Benfica le jeudi 9 décembre. Une trentaine de fans iront au Portugal pour encourager le groupe de Sonia Bompastor. Une affiche très importante puisqu'il faudra assurer définitivement la qualification, mais également conserver la première place de la poule. Contre Lisbonne, le soutien des supporteurs rhodaniens sera donc encore une fois capital pour l’OL.