Dans le nouveau Planète Lyon paru la semaine dernière, Aymeric Blanc a rencontré Jean-Michel Aulas qui fête en ce début d'année 2012 ses 25 ans à la tête de l'Olympique Lyonnais. Son parcours, ses joueurs, ses entraîneurs et ses projets, le président de l'OL se livre dans une formidable interview accompagnée de photos souvenirs.
Dans cet entretien, on apprend que Jean-Michel Aulas a assisté à 1 185 matches officiels de Lyon en tant que président. "Je pense en avoir raté trois" précise-t-il. Quand il regarde dans le rétro, JMA se dit "fier de ce que j’ai fait, autant pour les supporters et le club que pour moi-même. Je me dis que tout ça a servi, ce n’est pas du temps perdu." Supporter de l'OL depuis sa plus jeune enfance, Aulas a toujours de l'ambition pour son club qu'il voit revenir sur le devant de la scène dans les prochaine années. "Pour moi, construire le stade, c’est plus important que le 8e titre de champion, avoue-t-il. Car si le stade se construit, je sais que les 8e, 9e ou 10e titres viendront dans la foulée. Je suis un pragmatique, je ne vis pas de rêves. L’ambition et l’optimisme doivent rencontrer la réalité."
Au fil des questions sur ses vint-cinq années de présidence, Jean-Michel Aulas se rappelle d'anecdotes inoubliables. Son déplacement européen le plus marquant reste Trabzonspor en Turquie en 1991 "avec les chars devant le stade... Il y avait des élections à l’époque je crois. Et 30000 personnes dans le stade pour 15000 dehors ! Et notre hôtel sur place, avec les vitres qui tenaient à peine... C’est pour ça que je dis parfois à mes joueurs : 'Vous êtes des enfants gâtés.' Quand on discute la 4e ou 5e étoile de l’hôtel dans lequel on va descendre..." On découvre également ses habitudes après les matches de l'OL à Gerland : "Je rentre vers 2 heures du matin. Et en rentrant, je regarde beaucoup Internet pour savoir ce qui se dit. Le plus dur, ce sont les rencontres à l’extérieur, puisque c’est un retour souvent après 3 heures du matin à Lyon. Là, c’est quatre heures de sommeil maximum puisque je me lève tous les jours à 7 heures."
"Puel, je me suis trompé"
Impossible de ne pas évoquer les entraîneurs récents qui se sont succédés à la tête du club. Aulas ne cache d'ailleurs pas une certaine nostalgie lorsqu'il évoque Gérard Houiller et admet un certain sentiment d'inachevé. "Mais je n’en suis pas le responsable, précise-t-il. Une fois de plus, les joueurs et surtout l’environnement proche du club ont joué contre lui... Lacombe ? Pas uniquement..." Concernant Claude Puel, le souvenir reste douloureux. "Ouais, bon, j’y croyais... Je me suis trompé, concède-t-il. Mais je lui en veux vraiment parce qu’il a trahi l’esprit, quoi. Ce dont Claude Puel ne s’est jamais rendu compte, c’est que je l’ai défendu contre tout le monde, pas parce qu’il le méritait mais parce que c’était l’intérêt du club. Seulement, je n’ai pas pu aller au bout avec lui parce qu’il s’est mis volontairement en dehors du truc pour pouvoir se faire éjecter. Quand vous en êtes à un point où vous refusez l’aide de votre président, où vous vous mettez en porte-à-faux avec les joueurs... J’ai des joueurs très connus, qui ont resigné depuis, qui étaient venus me dire : “Je ne resigne pas tant que cet entraîneur est là."
Jean-Michel Aulas n'épargne pas non plus Alain Perrin qui a pourtant réalisé un doublé historique pour l'OL en 2008 en remportant la Coupe de France et le Championnat. "Il avait hérité du Père Noël, avec une équipe imbattable, raconte-t-il. Je raconterai un jour - mais c’est trop tôt parce que je suis toujours président du club (Sourire) - ses derniers matchs et en particulier cette finale de Coupe de France." Il glisse au passage que cette saison là, c'était les joueurs qui décidaient entre-eux de la tactique, même lors de la finale.
Licha devant Anderson et Juninho
JMA livre également son sentiment sur les joueurs passés et actuels de l'Olympique Lyonnais. Pour lui il y a plusieurs joueurs emblématiques : "Sonny (Anderson) a symbolisé l’ambition et sa concrétisation. Juninho, la mise en valeur de l’OL au niveau européen. Avec lui, on aurait peut-être pu gagner une Coupe d’Europe parce qu’il était vraiment au-dessus. Mais je citerais plutôt Lisandro. Licha a encore quelque chose de plus sur le plan humain : ce don de soi pendant 90 minutes, ça me plaît beaucoup... Le plus fort dans la relation, c’est donc Licha, que j’adore autant comme joueur et comme homme. C’est un personnage."
Sujet incontournable des derniers recrutements du club, Aulas revient également sur le cas Yoann Gourcuff en commentant quelques photos. "On peut dire qu’il est capable de beaucoup mieux, estime le président de l'OL. C’est le même joueur qui a fait rêver Bordeaux et l’équipe de France... Il faut que j’arrive avec Rémi à retrouver la lumière avec lui. Il a un regard sur lui-même et sur les autres qui n’est pas simple..."
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