Après l'incident d'OL - OM, le club propose des solutions

L'heure est désormais à la réflexion. Quelques jours après l'incident du jet de bouteille sur Dimitri Payet qui a causé l'arrêt du match OL - OM le 21 novembre, l'Olympique lyonnais propose ses premières solutions concernant les sanctions et les mesures à adopter pour éviter ces débordements.

Dimanche 21 novembre, plusieurs milliers de spectateurs ont attendu de très longues minutes avant le verdict final. A 22h45, le speakeur a annoncé que le choc entre l'OL et Marseille ne reprendrait pas suite au jet de bouteille sur Dimitri Payet. Tous ces fans ont été lourdement pénalisés par l'acte d'un seul individu. "L’Olympique lyonnais remercie tous ses supporteurs pour leur comportement collectif exemplaire durant près de deux heures d’attente jusqu’à ce que l’arrêt définitif du match soit prononcé, a commenté le club dans un communiqué. Les autorités publiques ont apprécié l’absence d’incident dans le stade après le jet de bouteille, confirmant la maîtrise de l’organisateur sur cette manifestation regroupant plus de 57 000 personnes, en liaison avec la préfecture et les forces de police."

Après avoir rappelé que cet incident ne devait pas être comparé à ceux ayant eu lieu plus tôt dans la saison, et qu'il avait très vite identifié l'auteur des faits, l'OL explique craindre que les conséquences de ce débordement ne lui portent un lourd préjudice financier. "Des sanctions identiques pour ces mêmes types d’actes, comme pour les actes isolés, font aujourd’hui peser sur les clubs des risques majeurs pour leur pérennité, regrette-t-il. Le club, également victime des agissements de l’agresseur, s’est porté partie civile. La possible perte de recette supérieure à 3,5 millions d’euros, sans compter les répercussions de la mesure conservatoire et des suites disciplinaires, arriverait dans un contexte de crise déjà difficile pour l’Olympique lyonnais comme pour les autres clubs qui peinent à sortir du Covid."

"L'OL demande à être jugé par rapport à la réalité des faits"

Le club demande donc que les mesures qui seront prises à son encontre soient justes et proportionnées. "Au demeurant, l’Olympique lyonnais, au nom de l’équité sportive, économique, et pour garantir une compétition juste, demande que les décisions qui seront prises dans le futur soient homogènes avec celles qui ont été prises depuis le début de saison et intègrent la règle fondamentale de proportionnalité, insiste-t-il. Cette même homogénéité est primordiale dans un même championnat afin de garantir l’équité entre des clubs. À ce titre, le club demande à être jugé par rapport à la réalité des faits."

L'OL souhaite maintenant être dans le temps de la réflexion pour stopper ces actes dommageables pour l'image du football français. Cela passe notamment par la mise en place de filets. "Après le temps de l’émotion légitime, vient celui de la mise en perspective et des solutions. L’Olympique lyonnais installera des filets devant les virages, une mesure complémentaire qui s’ajoutera aux dispositifs de caméras de vidéosurveillance, de stadiers et du travail des référents supporters, employés à plein temps par le club (SLO), annonce-t-il. Si la prévention des actes isolés reste difficile à appliquer, nous devons faire en sorte de tous tendre vers une dissuasion conjoncturelle plus ferme et plus sévère que seule la justice peut assurer comme en Angleterre. En outre, il est indispensable que le dialogue avec les supporters reprenne en particulier, avec l’instance nationale du supportérisme (INS)."

La décision de reprendre ou non un match prise en 15-20 minutes

Il poursuit. "De même, l’Olympique lyonnais plaidera auprès des instances pour que les prochaines prises de décision sur la reprise ou non d’un match se fassent sous un délai de 15 à 20 minutes maximum, ajoute-t-il. Pour limiter les pressions et influences, l'OL propose que seuls l’arbitre, les délégués, le préfet et le titulaire de la délégation de responsabilité aient la parole lors des échanges sur l’issue du match et que l’ensemble des propos soit consigné dans un procès-verbal."

Enfin, le septuple champion de France (2002-2008) suggère que "seule l'exemplarité de la sanction individuelle est dissuasive", prenant en exemple le voisin anglais. "L’Olympique lyonnais suggère que les investissements en matière de sécurité, de caméras, d’identification des places et de nombre minimum de stadiers en fonction des affluences, fassent l’objet d’un protocole précis et avalisé par les instances du football, réclame-t-il. Comme l’a montré le jugement du 23 novembre, l’identification immédiate a permis à la justice de condamner fermement et rapidement l’agresseur, à l’instar de ce qui a été entrepris avec succès en Angleterre depuis plusieurs années."