Fabio Grosso avec ses joueurs à Décines.
Fabio Grosso avec ses joueurs à Décines. (Photo by JEFF PACHOUD / AFP)

A l’OL, Grosso s’attaque à de sacrés chantiers

Nouveau coach de l’OL, Fabio Grosso est conscient de la mission qui l’attend à Décines. Les maux lyonnais sont nombreux et l’Italien va devoir trouver la parade.

Avait-il bien révisé son argumentaire lundi avant de se présenter à la presse ? Une chose est sûre, Fabio Grosso a bien préparé sa prise de fonction à l’OL et a dû passer quelques heures avec son analyste vidéo pour décortiquer le problème lyonnais. Ou plutôt les problèmes, car à Décines, nombreux sont les chantiers. Choisi pour prendre la suite de Laurent Blanc, l’Italien sait qu’il n’arrive pas en terrain conquis, du moins sur le terrain. Comme il l’a concédé lui-même, si "tout allait bien, je ne serais pas là. Il y a donc quelque chose qui ne marchait pas sous Laurent Blanc." La réponse peut paraître bateau mais terriblement vrai, même si le Cévenol n’est pas le responsable de tous les maux de l’OL.

Les joueurs ont leur part de responsabilité et Clinton Mata ne s’en est d’ailleurs pas caché dimanche soir après le nul contre Le Havre (0-0). "C’est toujours plus facile de remettre la faute sur le coach dans le football aujourd’hui. Il faut savoir aussi prendre nos responsabilités. On est aussi responsable de cette situation, on est des joueurs de foot. On a notre part là-dedans." Avec l’Angolais, l’OL a mis la main sur une sorte de vieux-sage, conscient des réalités sans faire un bruit plus haut que l’autre. Pourtant, le constat est bien là, les chantiers sont nombreux entre Rhône et Saône.

Changer l’état d’esprit et créer une équipe

En avouant être responsable, Mata renvoie ses coéquipiers à leurs devoirs. Si des choses peuvent être reprochées à Blanc, les joueurs sont eux bien sur le terrain pour faire la différence. Dimanche contre Le Havre, l’OL a certes emballé le match en deuxième mi-temps, mais cela s’est avant tout traduit par des tentatives d’exploits individuels plus que d’une vraie force collective. Le chacun pour soi n’a jamais fait gagner des titres et ne seraient-ce des victoires. En prenant en main l’OL, Fabio Grosso doit réussir à unir ce groupe vers un objectif commun : d’abord redresser la barre avant de croire à l’Europe. L’Italien n’a d’ailleurs pas manqué d’insister à plusieurs reprises lundi sur cette notion de collectif. "Le collectif est la chose la plus importante. Ça fait la différence avec les caractéristiques de chacun. On doit progresser. Il faut avoir confiance en chacun pour faire mieux."

Sans en aller jusqu’à être amis, comme a pu l’être la génération Puydebois au début des années 2000, les Lyonnais doivent s’appréhender, s’apprécier et faire front commun. À ceux qui aiment clamer leur amour du blason, ils en sont les premiers garants et surtout ceux qui doivent montrer l’exemple. La fierté personnelle, aussi importante soit-elle dans la réussite d'une équipe, doit servir le collectif avant tout.

La méritocratie doit redevenir centrale

Un brin de concurrence pourrait-il permettre de pousser ce collectif lyonnais vers le haut ? Sans forcément critiquer les choix des uns et des autres, il existe un certain confort à l’OL, une certaine habitude qui fait qu’aujourd’hui plus personne n’est surpris. Depuis plusieurs mois, les changements sont comme téléguidés et même Jean-François Vulliez s’est conforté dans cette continuité. Mohamed El Arouch doit désormais connaitre par cœur la moitié gauche de la tribune latérale ouest. Il n’est qu’un exemple, mais le jeune Lyonnais a encore passé la deuxième mi-temps à s’échauffer sans entrer dimanche contre Le Havre.

L’un sait qu’il ne va jamais rentrer quand un autre comme Johann Lepenant pour prendre un simple exemple est conscient qu’il aura des minutes même s’il n’est pas titulaire. La concurrence doit être l’une des croisades de Fabio Grosso ces prochaines semaines. Elle n’a rien de négatif, au contraire. Elle peut créer une émultion à l’intérieur du groupe. Un changement d’entraîneur est de toute façon propice à se montrer. "C’est un nouveau départ pour tout le monde, a poursuivi Mata. Les cartes sont redistribuées donc il faut être à 100% et se donner pour le club, le coach choisira son équipe le week-end."

Dans la situation sportive complexe, Grosso va forcément s’appuyer sur les cadres comme Blanc l'avait fait à son arrivée en octobre 20222. Il ne doit simplement pas tomber dans un schéma systématique, à se couper du reste du groupe. Le banc lyonnais est déjà loin d’être l’un des plus séduisants d’Europe, s’il peut se sentir un minimum concerné, ce ne sera pas du luxe. Fabio Grosso a en tout cas lancé un message en ce sens "avec les cinq changements et la moitié d’une équipe qui peut changer. Les remplaçants doivent se tenir prêts." En ancien formateur, Grosso a "cette sensibilité à faire jouer des jeunes, à faire jouer les meilleurs" pour Nicolas Puydebois.

Imposer une patte tactique et technique

Les jeunes ne seront pas à eux seuls la clé du succès et du renouveau lyonnais. Mais en observant une ouverture, ils pourraient pousser certains "anciens" à faire plus, que ce soit sur le terrain ou dans leur rôle. En poussant tous ensemble, ils vont permettre à l'OL de rehausser son niveau. C'est bien évidemment le scénario où tout est beau, tout est rose mais il y a malgré tout un sentiment d'urgence. Car l'un des chantiers reste comptable. Avec deux points, le club lyonnais serait barragiste si la saison était stoppée après cinq journées. Loin, très loin des ambitions européennes.

Cette équation ne sera malheureusement rendue possible que si les deux premières variables citées plus haut ne viennent à se réaliser. Le chantier offensif (3 buts en 6 matchs) et défensif (10 buts encaissés) ne sont que le résultat d'un collectif unifier. "Il va falloir trouver des automatismes. Il n’y a que par le jeu que ça arrive, a noté Puydebois dans TKYDG. À forcer de jouer, de s’entraîner les uns avec les autres qu’ils vont créer ce lien socio-affectif et se trouver les yeux fermés."

Cela vaut pour devant comme pour derrière où la confiance est le maître-mot. Accueilli avec une certaine sympathie, Fabio Grosso surfe encore sur son passif d'ancien de la maison. Il lui faudra malgré tout trouver la bonne équation pour suivre dans ce monde de requins. Ce ne sont pas les 12 travaux d'Hercule mais l'aventure lyonnaise ne sera pas de tout repos pour Grosso.

23 commentaires
  1. Toitoi
    Toitoi - mer 20 Sep 23 à 7 h 42

    Nooon ?

    1. Gnafron
      Gnafron - mer 20 Sep 23 à 7 h 43

      Si.

    2. Bioman
      Bioman - mer 20 Sep 23 à 8 h 35

      Ché pas !

  2. Gnafron
    Gnafron - mer 20 Sep 23 à 7 h 43

    Grosso chantiero.

    1. Bioman
      Bioman - mer 20 Sep 23 à 8 h 36

      Môôôôôôsieur est bilingue !

      1. Gnafron
        Gnafron - mer 20 Sep 23 à 8 h 55

        Si.

  3. Avatar
    Loin de Lyon - mer 20 Sep 23 à 8 h 24

    Et l'environnement va être un peu plus tranquille pour bosser sereinement. Tous les médias ont maintenant un nouvel os à ronger avec le bordel qui s'annonce à Marseille. Messieurs Aulas et Textor, rangez vos portables et si vous avez des comptes à régler, faites-le loin de l'espace public.

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    Philippeb - mer 20 Sep 23 à 8 h 27

    Eh oui, a une semaine près l'OM nous le piquait !

  5. JFOL
    Juni forever OL - mer 20 Sep 23 à 8 h 32

    Grosso, on croierait que c'est le messi qui arrive !!
    C'est quand même bizarre, comme si c’était la dernière chance avant de couler

    1. Bioman
      Bioman - mer 20 Sep 23 à 8 h 36

      Ce n'est pas le cas ?

      1. Toitoi
        Toitoi - mer 20 Sep 23 à 9 h 00

        Non.

      2. Gnafron
        Gnafron - mer 20 Sep 23 à 11 h 17

        Si.

  6. Avatar
    thal0995 - mer 20 Sep 23 à 8 h 53

    En espérant surtout qu'il ait le temps de le faire.
    Tout ces problèmes ne se règlerons pas d'un coup de baguette magique, il lui faudra du temps. Et si Textor veut tout recentrer sur le sportif comme il l'annonce depuis le début, j'espère qu'il gardera Grosso quelques années. Ce n'est pas en changeant de coachs tout les ans que les problèmes se règlerons et que l'équipe progressera ....

  7. Valbranque
    Valbranque - mer 20 Sep 23 à 9 h 02

    HS mais j’ai bien aimé les coups franc de Caqueret contre Le Havre. Ils étaient très bien placés et créaient vraiment le danger dans la surface adverse. J’espère qu’il continuera dans cette voie là et que ses coéquipiers sauront mieux exploiter ses CF

    1. Avatar
      thal0995 - mer 20 Sep 23 à 9 h 08

      @Valbranque moi aussi j'ai aimé. Je les ai trouvés plus intéressants que ceux de Cherki ou Tolisso auparavant.

      1. Avatar
        Bamaki - mer 20 Sep 23 à 14 h 35

        Bof, c'est beaucoup trop mou ses coups de pied arrêtés.

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    Viva - mer 20 Sep 23 à 11 h 27

    Il faut rajeunir Robert Duverne et Joël Bats pour les faire revenir au club

  9. Avatar
    Poupette38 - mer 20 Sep 23 à 12 h 06

    Je n'ai pas regardé le match du psg, seulement les 10 dernières mn . Ok apparemment on ne reconnaît pas Dortmund mais j'ai vu quelques actions quand ils avaient le ballon, paris essayait de le récupérer mais Dortmund jouait à une touche de balle, ça circulait vite, tout ça pour dire que c'est ce que j'attend de l'OL, de la rapidité, du mouvement et là l'adversaire court après le ballon .

    1. JFOL
      Juni forever OL - mer 20 Sep 23 à 13 h 15

      Paris a bien joué
      Vitina très fort !
      Ils auront été long a se débarrasser de l'arnaque veratti

      1. Toitoi
        Toitoi - mer 20 Sep 23 à 13 h 17

        Beaucoup de leurs supporteurs l'aimaient bien, Marco, et il a eu de très bonnes périodes, entre ses blessures.
        Victoire 2-0 pour celles et ceux qui se questionneraient.
        Ce soir, Lens se déplace à Séville, Lille reçoit le Olimpija Ljubljana (club slovène), et demain, Rennes reçoit le Maccabi Haifa (club israélien) pendant que l'OM ira aux Pays-Bas rencontrer l'Ajax.

      2. Avatar
        Franck_Castle - mer 20 Sep 23 à 18 h 08

        @toitoi, tu veux dire que l'OM va aller au Pays-Bas pour se faire lessiver par l'Ajax !

    2. Roro Blouch
      Roro Blouch - mer 20 Sep 23 à 14 h 24

      Je n'ai vu que la première mi-temps de Paris. En terme de vitesse d'exécution, de qualité des passes, de précision du geste, on est juste dans une autre dimension que notre Lyon plan-plan.

  10. OL-91
    OL-91 - mer 20 Sep 23 à 15 h 52

    Ces chantiers, sacrés ils sont car personne ne voulait y toucher.

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