L'OL reçoit l'ASSE dimanche soir à Gerland pour le 110e derby de l'histoire. Olympique-et-Lyonnais.com republie certains passages d'entretiens effectués avant ces matchs si particuliers.
Sidney Govou
"Forcément, on s’en souvient. Mais quand le bus se faisait caillasser, c’était des débordements de groupuscules de supporters. Ça reste anecdotique. Dans le fond, c’est un match de foot. Mais c’est marrant, on se fait escorter depuis Lyon… Tu regardes les supporters stéphanois par la fenêtre et là, tu sens la haine, une animosité. Mais il ne faut pas exagérer et en faire toute une histoire.
Mon but décisif en 2004 ? Je me souviens surtout de ce but. Avant le match, j’avais dit à mes potes du Puy que j’allais marquer et que j’allais les faire perdre. Je les avais prévenus pourtant… (rires). Ce match représentait vraiment notre état d’esprit de l’époque. On pouvait être mené, on savait qu’on allait s’en sortir. On avait cette force là.
Je me souviens que c’était compliqué contre « Mamad » Dabo. C’était un peu dur contre lui. Mais sinon, entre joueurs, ça se passait plutôt bien. C’est fini l’époque où on s’insultait violemment. Alors bien sûr, il y a plus d’engagement dans le derby mais ça reste dans les règles. Mes premiers souvenirs de derby, c’est avec « Flo » Laville. « Flo » prenait la parole et faisait comprendre à tous les joueurs ce que ça représentait. Par la suite, c’était différent, il y avait moins besoin de ça. Aujourd’hui, il y a toujours quelqu’un pour dire aux nouveaux ce que c’est… Bernard Lacombe le rappelle souvent. Personnellement, dans ce genre de match, je suis dans mon truc. Et je prends ça avec le sourire".
Florent Laville
"C’est un match particulier qui a un parfum spécial. Quand on est jeune, il y a le côté centre de formation qui rentre en jeu. Petit à petit, la concurrence régionale s’installe. Il faut gagner ces matchs ! On se croisait en sélection avec certains Stéphanois, ça se chambrait. Cette rivalité est sans doute plus forte quand on est jeune. Dans le groupe professionnel, ça amène d’autres choses. Il fallait parler aux partenaires qui ne connaissaient pas cette rivalité. C’était le match à gagner et à ne pas perdre. Avec une victoire, on était tranquille vis-à-vis de nous-même et des supporters. Ils mettaient une bonne pression, ils le font toujours d’ailleurs. Ils te font sentir toute la tension. C’est un engouement particulier autour de tout ce qui se passe.
Je n’ai pas souvenir d’avoir beaucoup perdu face aux Verts (rires). Il y avait de l’intensité, de gros duels mais les derbys se sont toujours bien déroulés. On prenait peut-être un peu moins de risques, on se lâchait moins. C’était toujours tendu mais il n’y a jamais eu trop de problèmes avec les Stéphanois. D’ailleurs, j’avais fait l’armée avec Sébastien Perez et Stéphane Santini qui jouaient à Saint-Etienne. On se connaissait bien, on s’entendait bien mais sur le terrain on oubliait tout. On se déplaçait souvent en train ensemble et forcément, on parlait des derbys. Et quand ils approchaient, ça chambrait ! (rires).
Une fois à Saint-Etienne, on avait les mêmes shorts (en 2000, Ndlr). Du coup, les Stéphanois nous avaient prêté des shorts noirs. On ne ressemblait à rien dedans. On en avait rigolé pendant longtemps. C’était leurs shorts d’entraînement les plus pourris, les plus petits (rires). Le plus impressionnant, c’était les supporters. A Lyon, à Saint-Etienne, l’ambiance était toujours au rendez-vous. Quand le match est parti, on ne regarde pas les tribunes. Mais quand on arrive, on regarde l’engouement populaire. Et on voit tout de suite que c’est un match particulier".
Nicolas Puydebois
"Une fois sur le terrain, il faut taper Saint-Etienne, ça ne s’explique pas ! Les parents, les entraîneurs te le disent dès ton plus jeune âge. C’est tout, c’est comme ça. Ça fait partie des gènes des Lyonnais !
Je me souviens de mon premier et seul derby avec les pros à Geoffroy Guichard. Je n’avais pas fait la sieste l’après-midi, j’étais trop excité ! Il y a une certaine atmosphère qui règne avec la manière dont on est reçu aussi. La tension est palpable dans les couloirs, dans les vestiaires avant la rencontre. Quand on rentre pour aller s’échauffer avec Jo (Bats) et Greg (Coupet), on se fait siffler pendant 3-4 minutes. Ça fait plaisir car tu ne laisses pas indifférent. C’est le genre d’atmosphère qui te galvanise. On se dit : « Vous nous aimez pas ? Nous nous plus et en plus on va vous battre ». Ça donne envie de se surpasser, de gagner par tous les moyens. Ce sont des moments à vivre. En plus, j’ai eu la chance de ne pas connaitre de défaite dans les derbys (victoire 3-2 lors des deux rencontres). Et ça, c’est merveilleux pour un Lyonnais !".
Raymond Domenech
"J'ai entretenu la rivalité, c'est clair (rires). J'ai des amis qui sont des Stéphanois contre qui on a fait des derbys qui étaient des vraies batailles ! Mais c'était pour entretenir ce folklore, cette rivalité entre deux grands clubs. Il faut garder ce plaisir ! Je le dis en rigolant mais mon rêve c'est que les supporters des deux équipes s'applaudissent. Car il y a du respect mutuel quand même. On se bat pour l'ambiance pendant le match et après on peut se féliciter. C'est vraiment mon rêve".
Luis Fernandez
"J’ai toujours aimé cette rivalité. Bien sûr, ça doit rester correct. Mais j’ai toujours apprécié ce genre de rendez-vous où seule la victoire compte. Il y a une telle volonté de l’emporter… On parle du classico Paris-Marseille mais OL-ASSE, c’est un vrai classico !
La rivalité entre les deux clubs est normale mais elle ne doit pas aller au-delà. Après c’est sûr, on aime quand ça chambre mais il faut que ça reste bon enfant. Dans mon émission (Luis Attaque sur Rmc, Ndlr), ça me plaît quand deux auditeurs “se chauffent” sur ce match. J’aime un stade avec des couleurs, des chants, des tifos. J’ai connu de beaux derbys au Pays basque (Luis Fernandez a entraîné l’Athletic Bilbao entre 1996 et 2000, Ndlr). C’est toujours des moments à part.
J’aime bien les deux clubs. Mais bon, quand j’étais petit, j’étais supporter lyonnais. J’ai grandi à Lyon, j’allais souvent au stade de Gerland. J’ai découvert le foot et la coupe d’Europe avec les Chiesa, Di Nallo, Lacombe… Donc forcément, je me sens un peu lyonnais (rires)".
Julian Palmieri
"Je n'ai joué que des derbys dans les catégories de jeunes. Chaque saison, on avait un seul match en tête : le derby. C’était super chaud, il y avait beaucoup d’engagement, même en jeune ! C’était des bons matchs à jouer. On était formaté pour gagner ces matchs depuis tout petit".