Ce dimanche à Marseille, l'OL devait faire face à plusieurs choses. Un 3ème match à l'extérieur de suite, un stade comble et bouillant, une équipe pressante, et l'occasion de distancer le PSG. L'impression est mitigée.
C'était le choc de cette 29ème journée de Ligue 1. Les deux Olympiques qui s'affrontent dans le Vélodrome nouvelle version, en sachant en plus 2 heures avant la rencontre que le PSG s'incline à Bordeaux 3 à 2. Lyon peut prendre 4 points d'avance, et s'ouvrir une voie royale par la suite avec un calendrier beaucoup plus favorable, alors que Marseille peut revenir à égalité. Au final, les Gones ramènent un bon nul selon leurs dires, lucides sur le fait que l'OM était plus proche de la victoire. Face à cette pression, certains choses n'ont pas été à la hauteur, quand d'autres sont à relever.
Le losange et le pressing individuel
On sait Marcelo Bielsa très inspiré lorsqu'il faut élaborer une tactique pour déstabiliser l'adversaire. Très porté sur la vidéo, il a sans doute constaté en visionnant le match de Lyon à Lille il y a 15 jours que, face à un marquage individuel au milieu, les Rhodaniens étaient en difficulté au niveau du losange. El Loco a donc appliqué cette recette simple, mais assez ancienne dans le football, du marquage à la culotte. Mais dans cette tradition, le technicien argentin a apporté de la nouveauté, à savoir du pressing exercé par ses joueurs au marquage (voir image 1). Et cela s'est avéré efficace. Tout d'abord, au niveau de la possession, l'OL n'a eu le ballon que 46% du temps avec seulement 437 ballons joués, loin des habituels 630 ballons de moyenne cette saison. De plus, sur ce nombre en baisse, les joueurs ont eu un déchêt inhabituel. Sur le 11 de départ, seuls deux n'ont pas perdu moins de 10 ballons. Quand on sait que, toujours sur le 11 de départ, chacun a touché environ 36 ballons en moyenne ... Par conséquent, Hubert Fournier a dû adapter son plan de jeu.
La défense centrale au top, l'attaque orpheline
Première conséquence de ce changement, la sortie de Rachid Ghezzal pour Clinton Njie juste avant la mi-temps. L'entraîneur de l'OL s'est rendu compte que son équipe jouait bas, et que les espaces étaient grands dans le dos de la défense marseillaise. Alors à quoi bon garder Ghezzal, surtout quand celui-ci laisse un trou béant au milieu et perd 14 ballons sur 22 joués ? D'où l'option Njie, dévoreur d'espace avec sa vitesse. Mais en faisant cela, le technicien rhodanien fait clairement une croix sur son milieu et sur la possession du ballon, le repositionnement de Fekir en meneur n'étant pas l'idéal pour lutter contre un milieu ayant de l'impact et du volume de jeu, Imbula en étant l'exemple. Au final, l'attaque lyonnaise a été peu en vue au stade Vélodrome. Sans doute orphelins de Gourcuff, qui apporte son volume de jeu, sa technique et son lien entre attaque et milieu, Lacazette et Fekir ont été bien seuls (voir image 2). Cela peut expliquer le nombre conséquent de ballons perdus (30 à eux deux), comme le soutien tardait un peu plus à venir.
En revanche, le système défensif a été au top contre les Phocéens. Mis à part Anthony Lopes, fidèle à lui-même, l'axe central défensif ne s'est pas laissé impressionner par la pression de l'attaque de l'OM. Umtiti et Rose, ainsi que Gonalons devant eux en videur de boîte, n'ont pas laissé passer grand chose. Duels terrestres et aériens, interceptions, retour in extremis, fautes cassant le rythme, tout le répertoire y est passé. Si on ajoute les hommes de couloirs (Jallet-Ferri à droite, Bedimo-Tolisso à gauche), solidaires quand l'autre était dépassé, l'OL a prouvé qu'il pouvait aussi sortir un gros match défensif. A part Rose, tous ces joueurs ont au moins 10 ballons gagnés, un nombre qui monte à 20 pour le capitaine et l'ancien du PSG notamment. Tout ceci correspond à une fameuse maxime connue de bien des sportifs : "Quand on ne peut pas gagner un match, il faut savoir ne pas le perdre". C'est ce que Lyon a fait.
Bravo a la défense et au milieu même si j'ai trouvé ferri moyen
Les 4 défenseurs ont été énormes..surtout Umtiti et Jallet (sur l'aspect défensif)…Rose monte en pression et me rassure déjà bien plus que Koné et Bisevac, Bedimo a éteins Thauvin..
Au milieu, Gonalons a fait le boulot défensivement et a été le seul capable de gagner physiquement un duel face aux golgotes marseillais..
Entre Ferri et Tolisso, c'est Tolisso qui m'a le plus "déçu"…lent et hésitant..alors que d'habitude il est l'assurance couverture de l'équipe grâce à sa vitesse..là..un peu lent..
En tout cas, c'est toujours aussi sympa comme article d'analyse tactique du match…merci
Oui très bonne article encore, c'est l'impression que m'a donné ce match. Une très bonne défense, le combat des milieux gagné par Marseille donc du coup une attaque inexistante.
L'enseignement à prendre c'est qu'on peut faire le dos rond sans prendre de but, et en Europe l'année prochaine cela peut être important pour les matchs à l'extérieur.
Endurcir nos milieu sachant que fofana reviendra
Bonjour à tous,
Bon article pour une très bonne analyse du match. L'OL à réussi à bien tenir tous le match, la charnière Rose-Umtiti serait elle la bonne pour défendre? Après je ne vois pas à quel poste Ghezzal pourrait jouer, car il ne s'en sortais pas du tout de toute évidence en l'absence de Gourcuff. Après je pense que Malbranque aurait dû jouer dimanche car je trouve qu'il s'en sort bien. Espérons que ce soir là après le match H. Fournier ais pris note de ses erreurs et de ce qui n'à pas marché.
Sur l'image 2, Lacazette et Fékir ne sont pas vraiment seuls, ils sont en train de jouer un 3 contre 3. C'est pas ça ?
Rien à modifier : excellente analyse
pour moi le positif : ROSE
le négatif ; GHEZZAL
et attention car le pressing exercé par l'OM sera souvent servi par les équipes qui jouent leur survie. La seule différence ...... elles ne seront pas au niveau technique de l'OM ! et on peut espérer (avec Gourcuff ?) un milieu de l'OL plus consistant