Dans un match des grands soirs Lyon réussit à vaincre Le Mans 3-2 au terme d'une rencontre à deux vitesses marquée du sceau du chiffre 8.
8 comme les 8mn qu'il a fallues à Lyon pour retrouver son jeu, pour jouer "comme au bon vieux temps" et marquer 3 buts, 8 comme le maillot du brésilien dont l'influence sur le jeu nous est enfin revenue hier.
Tout a commencé par lui avec une tête sur le poteau, suivi d'un duel gagné par Pelé et parsemé de quelques dribbles ravageurs dans la défense du Mans mais sans efficacité. Cette dernière était du côté des visiteurs qui à la 43ème minute sur un dégagement rapide mais anodin, un Réveillère qui ne s'impose pas, ont permis à Vercoutre de s'exprimer... Je suis cruel mais la "Vercoutrette" (comment le dire...) qu'il nous sort hier avait des aspects de finale de Coupe de la Ligue. Je crois qu'une compilation des vols long-courriers du débonnaire remplaçant de Coupet pourrait être achetée par Ben Stiller. Il pourrait en faire un film sur l'attrait des frenchies pour les grenouilles, mais je m'égarre.
Une dizaine de minutes d'efforts louables en seconde mi-temps et voilà que Grosso dépassé permet au Mans d'inscrire un but d'école, "pes- sien" si l'on peut dire, grâce à la fameuse "passe en retrait qui tue". Et le public de Gerland s'inquiète tant il est vrai que Le Mans a offert jusque là un bloc compact et soudé et su profiter de la moindre occasion, avec l'autre arme fatale du football : le réalisme. Puis depuis les gradins on voit Juni qui encourage ses coéquipiers mais surtout qui nous harangue nous supporteurs déconfits, nous rappellant à nos devoirs : le support inconditionnel. Gerland se réveille, chante et l'équipe sous la baguette du magicien refait surface. un départ de Karim, une passe de Juni pour un Govou tel qu'on ne l'avait pas vu depuis qu'on a commencé à croire en lui, qui "à la Govou" rentre dans la surface dribble et frappe, laissant Pelé à terre. S'ensuit un coup-franc de Juni en offrande pour la tête smashée de Karim qui pour le coup laisse Pelé cette fois sans aucune réaction. Enfin un corner du même Juni toujours occupé à motiver aussi bien son équipe que son public, où Baros joue son rôle de buteur. De la 70ème à la 78ème, fermez le rideau.
Dans cette partition dont il ne faut pas encore oublier la brieveté, je retiendrai que cette révolte et cette victoire sont venues des cadres de l'OL, des historiques, le couple infernal de l'été : Juni et Govou, qui ont ici scellé une union sacrée et rassuré tout le monde sur l'ambiance du vestiaire. Voir ces deux joueurs se congratuler et se remercier mutuellement sur la pelouse avec une telle spontanéité est peut-être la vraie victoire d'hier.
Enfin il me reste 2 joueurs à remercier. Tout d'abord Toulalan qui décidément est plus impressionnant encore en vrai qu'à la télé. Il aura imprimé sa classe à ce duel, étant de tous les combats, ne chavirant jamais, absolument jamais, même au pire de la tourmente. Faisant autorité aussi bien à la récupération qu'à la relance et à l'organisation. Et puis, discrètement mais surement, et puis et puis et puis... Il y a Karim qui est beau comme un Ronaldo et qui marque tout le temps ! Même qu'on se dit souvent qu'il sera notre grand attaquant. Et puis tant pis on le dit : le voilà meilleur buteur de L1 avec 5 buts en six matchs... le total déjà de sa saison dernière, rien que ça. 5 buts en six matchs en un mois.
On n'est certes pas encore prêts et encore moins pour la LDC, mais hier nous avons vu un Lyon retrouvé, un Lyon libéré. L'OL a gagné trois belles récompenses : Le match référence qu'il nous fallait, le retour de Juni-Moïse, et peut-être bien Le Grand Attaquant qu'on cherchait et qui en fait était là sous nos yeux ébahis mais endormis.