OL : Lyon a son big three

A Montpellier, les yeux étaient rivés sur Nabil Fekir. Dans la lumière des projecteurs durant la semaine, l'attaquant de l'OL a montré qu'il avait du caractère et du talent. Mais il n'est pas seul.

Ces dernières années, on entendait plutôt cette expression en NBA. Le Big Three des Bostons Celtics (Garnett, Pierce, Allen, champions en 2008) ou Los Tres Amigos du Miami Heat (James, Wade, Bosh, champions en 2012 et 2013). Dans le football européen, les Espagnols ont importé cela : après la BBC (Benzema, Bale, Cristiano, champions d'Europe l'an dernier), c'est la MSN qui émerge (Messi, Suarez, Neymar). Depuis quelques matches, et toutes proportions gardées, l'OL semble avoir trouvé ce trio qui fait gagner.

Droit au but

Certes, l'OL est mené, mais jouer de la sorte n'est pas donné à tout le monde. 3 milieux centraux offensifs et 4 attaquants ! Suivant où se trouve le ballon, Lacazette ou Fekir décrochent, ce qui laisse l'espace libre pour le latéral concerné en cas de ballon en profondeur (ici Lacazette demande vers Gourcuff).

En plus d'être la devise de l'OM (surtout lors de cette journée avec leur victoire 6-1 à Toulouse), ce fut aussi celle de l'OL ce dimanche à Montpellier. Au delà d'avoir mis 5 buts aux Héraultais (comme à l'aller), c'est dans la volonté de de marquer que Lyon s'est distingué. Une volonté farouche, même après l'ouverture du score par Lucas Barrios dès les premières minutes du match. Cette attitude offensive est marquée par une tactique tournée vers l'avant (voir image ci-dessus) : les latéraux Jallet et Bedimo sont très souvent (pour ne pas dire toujours) dans le camp adverse, le jeu passant exclusivement par eux (82% par les côtés), les deux ailes du losange Ferri et Tolisso sont au niveau de Gourcuff, juste derrière Lacazette et Fekir. Parmi ces derniers, chacun décroche par moment, pour donner de la profondeur à l'autre. La mécanique est bien rodée, et le trio "LaGouFe" (vous avez compris) se cherche et se trouve à chaque instant. Dans ce cadre, le talent de l'ancien de Saint-Priest fait la différence. Avec de l'aide aussi.

Le triangle des Bermudes pour les adversaires

Un triangle isocèle ici. Gourcuff est à équidistance des deux attaquants, et les cherche constamment pour s'appuyer.

Lacazette double buteur, Fekir qui fait de même sur deux passes de Gourcuff. Comme dans le film le Bon, la Brute et le Truand, chacun a son rôle et s'y tient bien (voir image ci-dessus). Alex, c'est le Buteur, celui qui garde son sang froid en tout circonstance et qui enchaîne les buts. Depuis son retour, il n'avait cadré aucun de ses 5 tirs. Cette bizarrerie a été rectifiée avec 3 tirs cadrés sur 4, et deux buts. Yo, c'est l'Organisateur, celui qui est en soutien des deux attaquants, toujours prêt à combiner et à proposer une solution. D'ailleurs, c'est lui qui a délivré les deux passes décisives à Fekir, toujours en le cherchant en première intention. Même s'il a encore un peu de déchet (20 ballons perdus soit le total le plus élevé à l'OL pour ce match), le meneur lyonnais monte en puissance et cela se voit. Enfin, Nabil, c'est le Dynamiteur. Il fait le lien entre les deux autres protagonistes en provoquant ballon au pied. C'est donc logique que ce lien soit à la mi-chemin entre passeur et buteur (11 buts et 7 passes).

Les deux attaquants de l'OL sont un peu excentrés, surtout Fekir qui fait en plus un appel vers l'extérieur. Gourcuff sert de rampe de lancement et de relais pour l'attaquant lyonnais, qui inscrit un joli but du plat du pied après le une-deux.

Contre les Héraultais, on a même aperçu un peu du Barça de Pep Guardiola. Pas dans le jeu bien entendu, mais dans la méthode. On a souvent vu Gourcuff plus avancé qu'à l'accoutumée, jouant limite en "faux 9" comme le faisait Fabregas. Les attaquants s'écartaient, pour repiquer dans l'axe ensuite en s'appuyant sur le Breton, comme sur le premier but de Fekir (voir ci-dessus). Mais en plus de la méthode, les trois y ajoutent leurs talents propres. Cela devient donc illisible pou l'adversaire. Mais comme ceux cités plus haut, ce trio doit gagner ... à condition que chacun soit présent ...