L'adage dit qu'un derby ne se joue pas, il se gagne. Mais quand même, il faut le jouer un minimum. Si l'OL arrive sûr de ses forces, le rival Saint-Etienne est plus difficile à décrypter. Tentative.
Cette saison, Christophe Galtier est assez imprévisible. Adepte du 4-2-3-1 en temps normal en Ligue 1 (quoique assez modulable pendant le match nous le verrons), l'ancien de l'OL s'est permis quelque fois un passage au 3-5-2, un système à la mode depuis la Coupe du Monde. Les latéraux sont mis à l'honneur, tout en solidifiant l'axe du terrain sur le plan défensif. Or, on avait vu que l'an dernier, lors du derby à Gerland, le 3-5-2 stéphanois avait fortement gêné le 4-4-2 en losange lyonnais. Mais le contexte est différent cette saison, tout l'inverse pourrait-on dire. En effet, ce sont les Verts qui jouent l'Europe cette saison contrairement à Lyon, qui était apparu émoussé entre deux confrontations face à la Juventus en 1/4 de finale de l'Europa League. En tout cas, Galtier a plus d'un tour dans son sac.
Le 4-2-3-1, home sweet home
C'est le système privilégié par le technicien de l'ASSE cette saison, surtout à domicile. Dans les chiffres, on constate que Saint-Etienne est la 4ème équipe de L1 en terme de possession à la maison avec 56%, plus que l'OL dans le même cas (mais les Lyonnais sont constants à l'extérieur avec 53%, contre 48% pour le rival hors de ses bases). Que font-il avec le ballon ? Ils l'envoient sur les côtés principalement.
Si on regarde les statistiques, force est de constater que "Sainté" est une équipe qui joue sur les côtés. En Ligue 1, c'est l'équipe qui centre le plus cette saison (28 fois par match en moyenne), surtout à domicile (35 centres en moyenne !). D'où le fait que les latéraux soient très haut et que beaucoup de joueurs se concentrent dans l'axe. D'ailleurs, sur les 13 buts inscrits en championnat, 6 proviennent de centres ... La réussite n'est donc pas au rendez-vous pour eux, alors autant en profiter. En cas de récupération du ballon, l'OL devra jouer vite vers l'avant (par les côtés de préférence) étant donné l'espace libre laissé par les Verts. Et en attaque placée alors ?
Comme les Gones aiment avoir le ballon même à l'extérieur, la solution est simple. Face à un 4-4-2 à plat, il faut jouer entre les lignes. On le voit sur l'image ci-dessus, un Nantais se trouve entre le milieu et la défense adverse. Position idéale pour un meneur de jeu, que ce soit Gourcuff et Fékir. Les milieux lyonnais devront dans ce cas exceller dans ce qu'ils savent bien faire : la passe rapide qui transperce les lignes. Cependant, Saint-Etienne a une autre corde à son arc quand l'opposition gagne en qualité : le 3-5-2.
Le 3-5-2, avantage ou inconvénient pour l'OL ?
Face au PSG et contre l'Inter Milan en Europa League cette saison, Galtier a mis en place le 3-5-2. C'est Valentin Pogba qui venait en troisième défenseur central, au profit d'un milieu latéral généralement. Une manière de se rassurer face à des équipes présumées plus fortes, avec trois défenseurs centraux et deux milieux récupérateurs en phase défensive. Mais cela se fait au détriment du jeu.
Les difficultés se font ressentir dès la récupération du ballon. Par exemple, à Paris et contre l'Inter, l'ASSE n'a pas eu le monopole du ballon (respectivement 38% et 46% de possession) et leur jeu devient beaucoup plus stéréotypé. La création est difficile avec seulement deux joueurs au milieu (Lemoine et Clément en temps normal) et on passe quasi systématiquement par les côtés. Mais une bonne défense lit très vite ce type d'action et les centres sont infructueux, étant donné qu'en plus la présence verte est faible dans la surface. C'est là qu'il faut en profiter.
Malgré ce renforcement défensif, ce sont les Italiens qui ont été le plus dangereux, et ce de manière simple. D'abord en faisant circuler vite le ballon, avec le moins de touche possible au milieu. La tâche n'est pas très ardue, comme les Verts ne sont que deux dans l'entre-jeu dans ce cas. Ensuite, les joueurs offensifs doivent faire beaucoup d'appels. Entre le latéral adverse et son central respectif surtout, et ce de manière diagonale (soit en direction du but soit en direction du poteau de corner). Ici, deux joueurs (le latéral adverse et son central respectif) sont au duel avec l'attaquant qui fait l'appel, ce qui fait deux joueurs de moins en défense. Précisons en plus qu'à gauche, Tabanou, même s'il a été formé à ce poste, n'y joue que depuis le début de saison, après quelques années en tant que milieu offensif. Il suffit ensuite aux latéraux lyonnais de venir en soutien et de centrer ou de repiquer vers l'axe.
La méthode est simple, aux joueurs de l'OL de l'appliquer ... et de gagner !
Le 11 type de Saint-Etienne :
en 4-2-3-1 : Ruffier - Théophile-Catherine, Perrin, Sall, Tabanou - Lemoine, Clément - Monnet-Paquet, Hamouma, Gradel - Van Wolfsvinkel (ou Erding)
en 3-5-2 : Ruffier - Perrin, Sall, Pogba - Théophile-Catherine, Lemoine, Clément, Hamouma, Tabanou - Gradel, Van Wolfsvinkel (ou Erding)
salut a tous
ah, le casse tête du derby
on connaît les capacités défensives de sté; leur point fort, va falloir tenter quelques tirs au 25 m ça peut surprendre ruffier!
si yoyo est absent come prévu je suis pas fan du losange dans ce cas contre les verts chez eux, je renforcerais le milieu pour ne pas perdre trop de ballons dans ce secteur et protéger la défense tout en pouvant jouer assez haut
reste a savoir qui est en forme chez nous, car en corse c'était pas folichon non plus
j'attends l'œil de nico
Je ne vais pas me torturer l'esprit à réfléchir sur une composition d'équipe et une stratégie de jeu qui n'est pas de toute façon de ma responsabilité.
Fournier a dû analyser tout ça en détail et je lui fais entièrement confiance dans ses choix.
Ce qu'il faut espérer, c'est que le mental de nos jeunes joueurs sera suffisant pour appliquer le schéma choisi pendant 90 minutes.
La principale crainte est qu'un certain nombre de nos jeunes n'ont pas encore connu un derby contre les verts et que ça reste un match à part. Dans la pression du jeu, on oublie parfois la tactique collective et on en paie les conséquences.
Mais un derby peut aussi transcender l'esprit guerrier d'un groupe et l'aider à utiliser toutes les facettes de son jeu. C'est d'ailleurs ce qui va se passer, n'en doutons pas.
Au contraire, la plupart des jeunes du groupe, formés au club, ont nettement plus la culture "derby anti-sainté" que des Bisevac ou des Bédimo !
La particularité de ce match leur a été inculqué depuis les équipes de jeunes, et ils en ont joué des masses depuis leur arrivée au centre de formation, même si ce n'était pas en L1.
L'OL s'appuie sur des vraies gones dans sa colonne vertébrale (Lopes, Umtiti, Gonalon, Fékir, Lacazette) qui ont cette culture du derby dans les veines.
Très franchement, l'état d'esprit ne me fait pas peur. Je me souviens d'un derby il y a 3 ou 4 ans en coupe de la ligue, dans le chaudron, avec la 1ere titularisation en pointe de Lacazette, et il avait été monstrueux, transcendé par l’enjeu et le contexte.
Entre acquérir la culture derby et le jouer réellement au sein de l'équipe première avec la pression d'un stade plein et hostile , il y a quand même une nuance.
Bonjour à tous,
Article très intéressant, L'OL dois bien étudier et retenir les faiblesses de Sainté pour mettre toute leurs chances de leurs côté. ALLEZ L'OL