Si l'an dernier c'est Henri Bedimo qui ambiançait les couloirs de Gerland (surtout le gauche), Christophe Jallet a pris le relais cette saison côté droit. Quand en plus Nabil Fékir vient s'inviter à la fête, la droite reprend des couleurs du côté de Lyon.
"Bedimonstre". Voici le surnom attribué à Henri Bedimo la saison dernière. Une capacité à prendre son couloir pendant 90 minutes, avec rapidité et puissance, et des caviars à la pelle (8 passes décisives, dont 6 pour Bafé Gomis). Cette saison, à cause des blessures, il a pris un peu de retard sur ses standards (même s'il a fait sa première offrande contre Nice il y a dix jours). Un problème ? Non, car son collègue Christophe Jallet à l'opposé l'a remplacé dans ce rôle en ce début de saison, et est même en avance (3 passes décisives pour l'ancien parisien à la 13ème journée, Bedimo n'en avait qu'une à la même époque). Avec un système fait pour les latéraux et Nabil Fékir, Jallet peut s'amuser.
Le 3-4-3, un système adéquat
On l'avait entrevu à Nice, cela est devenu clair contre Guingamp. Dès les premières minutes du match, les Lyonnais se positionnent en 3-4-3 quand ils ont le ballon. Une tactique rarement utilisée, sauf par les plus grandes équipes du football : l'Ajax de Johan Cruijff des années 70, ou le Barça du début des années 90 du même génie néerlandais (entraîneur cette fois-ci). Ce dispositif est très ambitieux sur le plan offensif, et il requiert des joueurs particuliers. A savoir un milieu défensif bon relanceur qui s'intercale dans l'axe défensif (Gonalons ici), des milieux relayeurs tous terrains, des ailiers qui rentrent dans l'axe pour laisser les latéraux qui participent énormément. Cela tombe bien, l'OL a tout ce qu'il faut (voir image 1 ci-dessous).
Un circuit de passe clair et respecté
Dans cette configuration, le ballon doit circuler très vite, puisque le but est d'atteindre les latéraux, sous peine d'être arrêtés et pire de se faire contrer par les ailiers adverses (ce qui est arrivé quelques fois à Bedimo avec Sambou Yatabaré). C'est généralement Gonalons qui est le premier relanceur (contre Guingamp, c'est le joueur ayant touché le plus de ballons, 79) et qui transmet à Malbranque ou Tolisso, les relayeurs (73 ballons chacun, 3ème et 4ème au nombre de ballons joués). Ensuite, la balle à l'aile comme disait un célèbre commentateur de rugby, à droite précisément (Jallet, 78 ballons joués, 2ème). Les latéraux peuvent ensuite déborder et centrer ou alors chercher un attaquant qui vient en appui pour basculer le jeu. C'est de ce côté que vient le corner qui amène le premier but, avec Fékir au centre pour Lacazette.
Fékir, le désordre dans l'ordre
Si offensivement et défensivement les consignes sont bien respectées (voir l'image 2 ci-dessus), pour faire la différence, il faut un petit grain de sable supplémentaire. C'est Nabil Fékir qui le glisse astucieusement dans ce rouage bien huilé. D'ailleurs, le deuxième but de l'OL symbolise cette tactique. L'ancien de Saint-Priest vient chercher le ballon très bas et le laisse à ses défenseurs, donc ses adversaires l'oublient pendant quelques secondes. Ensuite, Bisevac décale l'ancien latéral du PSG, qui joue un une-deux en une touche avec Lacazette. Il n'a plus qu'à centrer sur le meneur lyonnais, qui s'est fait oublier à l'entrée de la surface.
Face aux équipes moins bien classées, cela semble être le plan de jeu privilégié, signe que les Rhodaniens s'affirment dans ce championnat. A voir contre les plus grosses équipes ...
Super analyse comme souvent avec Nabil. EN effet en phase offensif on asphyxie nos adversaires et cela demande une certaine qualité technique pour éviter comme cela a été souligné les contre attaques dans notre dos.
Vraiment top ces captures d'image de match, c'est intéressant de voir les différents placements des joueurs.
Super analyse, très complète.
Le genre d'article qui me donne envie de revenir quotidienne prendre ma dose d'OL ici !
A la décharge de Bédimo, l'OL n'a plus d'attaquant avec le jeu de tête de Bafé Gomis (même si Alex Lacazette n'est pas maladroit dans cet exercice).
Il faut noter quand même que sur les deux derniers matchs, c'est surtout de son côté que nous avons soufferts, il apporte beaucoup mais défensivement, c'est nettement moins "safe" que l'année dernière. D'ailleurs Fournier le sort contre Guingamp et Tolisso, le "couteau suisse" de l'OL, a bien mieux bloqué le couloir (même si la fatigue de fin de match peut expliquer également que l'ailier adverse ait eu moins de possibilités).
Il faut noter aussi que Dabo est apte et qu'il n'est même pas sur le banc par choix du coach. C'est dire la confiance donnée aux jeunes par Fournier.
Bonjour à tous,
Oui c'est vrai, Jallet se débrouille super bien sur le côté, il réussi à délivrer de belles passes décisives, comme celle contre Guingamp. Et Fékir commence à bien jouer et à faire des bon match.
@ Althéos,
Salut,
Bedimo prend une béquille en 2e mi-temps, et à partir de ce moment là il y a eu un boulevard sur son côté, c'est d'ailleurs pour ça que Fournier le sort.
Je l'ai observé à partir de son coup reçu et en effet il s'économisait sur chaque course, dès qu'il recevait la balle il la repassait aussitôt le plus souvent en retrait au lieu de la monter tant qu'il n'y avait pas de pressing sur lui.
Après c'est sûr qu'il ne livre pas ses meilleures performances défensives en ce moment, mais au moins sur la 2e mi-temps de guingamp, il est excusé 😉