Clément Grenier : "J'y ai toujours cru"

En marge de l'opération "Stade de l'écrit" organisée mercredi au stade de Gerland, Clément Grenier est revenu sur sa sélection en équipe de France pour le mondial 2014 au Brésil. Le jeune milieu de terrain, qui se dit "fier" de faire partie du groupe France, n'oublie pas pour autant la fin de saison avec l'OL. Interview. 

Depuis mardi soir, on imagine que vous êtes un joueur heureux... 

Clément Grenier : Effectivement, c'est que du bonheur ! C'est une grande fierté. Derrière cette annonce, il y a beaucoup de travail et d'efforts pour parvenir à atteindre cet objectif que je m'étais fixé. J'ai beaucoup de chance, j'en suis conscient. Il y a plusieurs joueurs de l'équipe qui disputeront ce mondial (Anthony Lopes figure dans la liste de 30 joueurs du Portugal, Henri Bedimo dans celle du Cameroun). C'est bien pour le club : Lyon sera bien représenté au Brésil. C'est une belle réussite. Après, il ne faut pas oublier l'objectif à court terme. On a un match très important à disputer ce week-end à Nice. Ce rendez-vous de samedi est attendu par toute une ville, les supporters, les joueurs et le coach qui va s'en aller à la fin de la saison. Il faut finir le travail de belle manière.

Il y a quelques semaines, cette sélection en équipe de France était loin d'être gagnée...

C'était une course contre la montre. Cette blessure m'a empêché de jouer. Avec cette infection, cela a été compliqué mais c'était une épreuve à surmonter. Aujourd'hui, j'ai la chance d'être sur pied, d'être à 100 %. Physiquement et mentalement, je me sens très bien. Dans la vie et dans le foot, tout peut arriver. On peut être très haut un jour, et tout en bas le lendemain. C’est pour ça qu’il faut savoir relativiser et garder les pieds sur terre car ça ne reste que du football.

Comment avez-vous appris votre sélection ? 

J’ai eu la chance de découvrir cette liste avec ma famille et mes amis. Il y avait beaucoup d’émotion. Il y avait de la fierté également. C’est une grosse responsabilité, on joue pour beaucoup de personnes, donc il faut donner le maximum. J’ai la chance d’avoir une éducation saine et des valeurs inculquées par mes parents, donc j’essaie de les transmettre au quotidien. Au-delà d’être dans les 23, pouvoir représenter son pays c’est un rêve de gosse, c’est extraordinaire.  On fera tout pour que la France soit fière de nous. J’ai reçu beaucoup de messages. Ils m’ont tous touché. Je remercie tout le monde, tous ceux qui ont eu ces petits mots.

"Il faut y croire !"

Vous y avez toujours cru ?

Il y a obligatoirement des doutes quand on est allongé dans un lit d’hôpital pendant 10 jours et qu’on n’arrive plus à marcher. Ma santé était le plus important à ce moment-là. Quand j’ai pu remarcher et redevenir autonome, j’ai senti beaucoup d’amélioration. Sur le terrain, il y a eu des hauts et des bas, mais j’y ai toujours cru et j’ai fait le maximum pour atteindre mon objectif.

Avez-vous échangé avec Maxime Gonalons et Alexandre Lacazette ? 

J’ai échangé avec Max Gonalons et Alexandre Lacazette, malheureusement, ils sont "réservistes". C’est dur pour eux. Aujourd’hui, j’ai la chance que ce soit moi, mais j’espère que ce sera bientôt leur tour. Ils ont montré cette saison qu’ils méritaient autant que moi de figurer dans cette liste des 23. Ils sont contents et déçus à la fois. Ils ne sont pas découragés, dépités, bien au contraire. Ils ont su prendre du recul là-dessus. C’est toujours dur de réagir après une déception, mais ils le font de belle manière.

Vous connaissez le Brésil ? 

Je connais très peu le Brésil. J’ai eu la chance d’y aller il y a un an pour ma deuxième sélection, mais je vais découvrir. Mais vous savez, une Coupe du Monde, c’est un rêve quel que soit l’endroit. Le plus important, c’est de bien représenter la France.

"Un grand homme, un grand entraîneur"

Quel sera l'objectif de la France au Brésil ?

Il faudra déjà gagner le premier match (sourire). Il faut y croire ! Si on y croit, on a peut-être plus de chances d’aller au bout. Il n’y a pas d’équipes favorites surtout en phase finale.

Que retenez-vous des trois années de Rémi Garde  ? 

Rémi Garde est un grand homme, un grand entraîneur. Il nous a tous fait progresser et je le remercie car c’est aussi grâce à lui que j’ai pu devenir international et que je vais disputer la Coupe du Monde. Il y est pour quelque chose. On est toujours déçu quand on voit quelqu’un comme lui quitter le club, mais c’est le foot et j’ai énormément appris avec lui. Il a des raisons personnelles et il faut les respecter.

Le vestiaire peut-il être fragilisé par cette annonce avant cette dernière rencontre de L1 à Nice ? 

On a la chance d’avoir un vestiaire sain et intelligent, mais c’est sûr que quand il nous l’a annoncé, on était tous très touchés et déçus. C’était étrange, mais c’est le foot. Chaque année, on perd des amis, des coéquipiers mais des hommes avant tout. Chacun trace sa route de son côté. Rémi Garde est attaché au club, il nous a aidés pendant trois ans. Il a su nous responsabiliser dans les bons comme dans les mauvais moments et tout le monde en a tiré des bénéfices.

Etes-vous attentif aux noms qui circulent pour le remplacer ? 

Avant de se préoccuper de son successeur, on doit penser à Nice. On est dans l’obligation de faire un résultat là-bas et je pense que tout le monde a envie d’être européen. Ce serait aussi un bel hommage pour le coach de partir sur une bonne note.

Crédit photo : AFP