OL : une préparation pour la Juve en Europa League

Encore une fois cette saison, le 3-5-2 a porté préjudice à l'OL. A Bordeaux, Rémi Garde l'avait choisi, à tort. Contre Saint-Etienne, les Gones l'ont subi, cette tactique étant parfaite pour contrer un 4-4-2 en losange. Quand on pense que ce jeudi c'est la Juventus qui se présente à Gerland, soit l'équipe qui maîtrise le mieux le 3-5-2...

A l'origine de cette organisation stéphanoise, un "éclair de génie" signé Christophe Galtier. "Mes joueurs ont découvert le plan de jeu à 19h15 dans le vestiaire. Je voulais jouer avec une défense à trois pour chercher haut les couloirs. Mon système permettait de contrer le confort que Lyon possède dans son système en losange. Il fallait mettre de la densité au milieu et des points d’appui devant." Sur le papier, c'est simple, et sur le terrain, les Verts ont bien appliqué les consignes. Mais cette victoire de Saint-Etienne n'est pas uniquement due au 3-5-2. Loin de là ...

Les couloirs bloqués, le losange prend le relais

Placés à hauteur de leurs milieux, Trémoulinas et Clerc prennent respectivement Tolisso et Bedimo plus haut qu'à l'accoutumé. En temps normal, les latéraux lyonnais ont de l'espace devant eux, ce qui leur permet d'arriver lancés dans le couloir. Ici, ces derniers sont pressés dès le contrôle de la balle. En phase défensive, les joueurs de couloirs de l'OL sont embêtés d'aller chercher leurs adversaires si haut. L'espace est libre derrière eux, un régal pour Trémoulinas. Des côtés bouchés ? Cela tombe bien, l'OL est en supériorité numérique dans le cœur du jeu. Gourcuff, de par son positionnement et son volume de jeu, gêne fortement Guilavogui dans la relance. Mvuemba et Malbranque ne sont pas en reste et prennent en individuel Lemoine et Cohade. Du coup, Ferri se retrouve seul (les attaquants de Saint-Etienne ne le pressant pas) et peut organiser le jeu à sa guise.

On a vu que latéralement, ce n'était pas possible. Ce sont donc Gomis et Lacazette qui sont recherchés directement, avec "Yo" en soutien. Les deux pointes de l'OL font beaucoup d'appels vers le côté. Ce n'est pas un hasard si sur le premier but rhodanien, les trois joueurs offensifs sont concernés. Gourcuff dévie pour Gomis, qui avait dirigé sa course vers la ligne de touche, et repique ensuite dans l'axe pour servir Lacazette. Or, quelques minutes plus tard, le meneur de jeu Breton est séché par Cohade. Blessé à la cheville, il est remplacé par Briand à la mi-temps. C'est le premier tournant du match.

La réadaptation stéphanoise et les limites lyonnaises

Dès le retour des vestiaires, Galtier règle en partie le problème du surnombre lyonnais au milieu. Sur chaque relance de Gonalons, un des deux attaquants verts se place entre le capitaine et Ferri. En outre, la rentrée de Briand fait descendre Lacazette en 10, qui ne joue pas le même rôle que Gourcuff sur Guilavogui. C'est sans doute plus offensif en théorie avec trois attaquants, mais tactiquement c'est inefficace. Pourtant, jusqu'à la 63ème, c'est l'OL qui domine avec la même recette observée lors du premier acte. Dans ce temps fort, l'arbitre ne siffle pas la main de Sall dans la surface, bien qu'évidente. C'est le deuxième tournant du match.

Quid de la bataille du milieu ?

A partir de là, les Gones baissent le pied physiquement, sans doute touchés psychologiquement. Certains ne jouent pas à leur place, comme Tolisso, et cela se voit. Le jeune milieu d'origine a de plus en plus de mal face à la mobylette Trémoulinas, qui multiplie les appels et les décrochages. Le travail de sape de Brandao, mauvais par ailleurs ce dimanche, fini par payer face à l'inédite charnière lyonnaise. De son côté, Bedimo n'a plus les jambes pour quoi que ce soit, la rentrée de Gradel à droite n'arrangeant rien.

"Bedimonstre" laisse filer l'Ivoirien sur le deuxième but de Saint-Etienne, sans que l'on ressente la possibilité qu'il le rattrape. Clairement, les joueurs sont fatigués. Dans les dix dernières minutes, Garde fait rentrer Danic et passe en 4-4-2 à plat avec ce dernier et Briand sur les côtés. Le cas des latéraux stéphanois est résolu, mais quid de la bataille du milieu ? En sachant que le trident Pirlo - Vidal - Pogba arrive, le problème est-il insoluble ?