Sans fard ni artifice et au terme d'un match tendu d'un bout à l'autre durant lequel il a été largement dominé et qu'il a d'ailleurs perdu, Lyon s'est finalement qualifié mercredi soir pour les demi-finales de la Ligue des Champions. L'exploit est historique et récompense incontestablement le caractère bien trempé de cette équipe lyonnaise, bien plus encore que son talent, entièrement concentré hier soir dans les mains de son divin gardien de but et de son glorieux capitaine.
En dix participations à l'épreuve reine, Lyon a parfois présenté des visages plus séduisants mais il faut croire que l'Europe exige autre chose. De l'expérience bien sûr, un peu de réussite et de l'abnégation surtout. Et il en fallait une bonne dose hier soir pour ne pas sombrer après l'ouverture du score de Chamakh : « Le scénario parfait » dont rêvaient tous les Bordelais, Bixente Lizarazu en tête.
Avant ce coup de poignard Lyon avait eu pourtant tout bon, gérant à merveille son net avantage, en défendant bien haut – comme à l'aller – et surtout en gênant considérablement la relation Gourcuff-Chamakh grâce à un milieu exceptionnellement fourni pour l'occasion, mais n'avait semble-t-il pas prévu de plan B en cas tuile et ce but avait des allures de parpaing !
Le plus dur commençait alors pour l'OL et pour nous aussi. Une mi-temps tout entière à ne pas savoir sur quel pied danser c'est long comme un jour sans pain, surtout lorsqu'on sait que le prochain but sera décisif et qu'on joue sans attaque...
Lyon n'a en effet pas cadré un seul tir hier soir et a été incroyablement inoffensif en dépit de la fraîcheur supposée de Gomis, transparent.
Lyon n'avait bien sûr pas à faire le jeu hier soir mais son incapacité à se montrer menaçant malgré une bonne entame de match a rapidement donné confiance à Bordeaux qui n'en demandaient pas tant. Les Girondins ont monopolisé le ballon et imprimé le tempo à la partie, gagnant peu à peu la bataille du milieu malgré la férocité de l'engagement lyonnais, et l'OL s'est contenté de courber l'échine jusqu'à l'ultime minute sans toutefois concéder beaucoup d'occasions.
La plus nette intervenant à la 87ème minute sur une tête smashée de Wendel obligeant Lloris à sortir l'arrêt du siècle. Incontestablement le tournant du match, ce nouvel exploit du gardien lyonnais valait à ce moment de la partie de l'or et surtout un ticket pour le dernier carré européen. Une performance inédite pour le club de Jean-Michel Aulas qui poursuit donc sa progression. Le rêve de disputer une première finale européenne est désormais possible, revoir Madrid aussi, comme le souhaitait Claude Puel.
Il faudra pour cela éliminer le Bayern Munich au terme d'une double confrontation à priori équilibrée. À ce stade de la compétition, il ne faudrait surtout pas la jouer modeste !
Les commentaires sont fermés