Les supporters de l'OL contre Manchester United à Old Trafford
Les supporters de l’OL contre Manchester United à Old Trafford (Photo by Oli SCARFF / AFP)

Entre chaos et effervescence, les supporters de l’OL ont tout connu à Old Trafford

Face à l’organisation chaotique des services de Manchester United, certains supporters de l’OL ont manqué une grosse partie de la rencontre à Old Trafford. Mais, une fois le parcage rempli, les quelque trois mille Lyonnais ont éteint l’ensemble du stade avant de prendre un énième coup de massue.

De notre envoyé spécial à Manchester pour ManU - OL.

Cela devait être une soirée de rêve. Jusqu’à la 110e minute, elle avait clairement pris cette direction pour les 3 000 supporters de l’OL qui avaient pris place dans le parcage d’Old Trafford. Et finalement, dix minutes de l’enfer ont fait ressurgir les démons de cette soirée qui avait débuté sous les pires auspices. Car, tout avait pourtant bien commencé. Comme l’avaient conseillé les Bad Gones et les Lyon 1950, les courageux Lyonnais ayant fait le déplacement à Manchester ont pris possession des bars et de Shambles Square au nord du centre-ville mancunien. Le rendez-vous de 15h a permis de lancer les chants et de tranquillement monter en température. Quand dans le même temps, Maxime Gonalons, qui s’est rappelé quelques souvenirs de 2009 non loin de là à Liverpool, s’est mêlé à la fête, rien ne laissait indiquer que ce cortège allait virer au cauchemar.

La venue jusqu’à Old Trafford s’est déroulé sans heurts, mais on ne va pas se mentir, quand à 19h (heure locale), le parcage sonnait encore creux, les nombreux journalistes français présents ont senti qu’il se passait quelque chose. L’instinct avait vu juste avec un parcage bloqué devant les grilles du stade par les services de sécurité et la police anglaise. Certains ont bien réussi à rentrer et à se faire entendre au moment où Lucas Perri puis ses partenaires ont foulé la pelouse mancunienne pour l’échauffement. Mais on était loin de l’embrasement espéré en tribunes.

C’est plutôt dehors que les échanges ont commencé à être animés. Au fur et à mesure que l’heure avançait, les Lyonnais comprenaient pour la plupart qu’ils allaient manquer le coup d’envoi. Le tout sans explication claire du pourquoi du comment de cette attente. "On a fini compressé comme des animaux. On avait l’impression d’être en cage", nous confie Loïc, arrivé devant le stade aux alentours de 18h30, soit une heure et demie avant le coup d’envoi. Au match aller, des incidents avaient éclaté entre les forces de police françaises et les supporters mancuniens, coupables d’avoir voulu quitter le parcage au coup de sifflet au lieu de rester à leur place. Pour certains comme Tom, il y a "eu peut-être une vengeance des Anglais par rapport à cet épisode."

Est-ce le cas ? Difficile à savoir, mais l’organisation d’un tel évènement et la prise en charge d’un tel contingent soulève logiquement une question. Depuis plus d’une semaine, l’OL avait communiqué sur la venue de plus de 2 500 supporters. Manchester United savait et pourtant "les stadiers français et anglais ont été rapidement débordés", assure Théophile. Chacun se renvoyant la balle, les choses n’ont pas forcément avancé plus vite qu’espérée et la crispation a commencé à gagner les rangs du cortège. Après toute une journée à enchaîner les correspondances en avion, regarder le début du match sur un smartphone n’était pas forcément le plan initial. La frustration et l’énervement ont entraîné des mouvements de foule, "écrasant certaines personnes contre des barrières en métal".

Au compte-goutte, les supporters sont rentrés un à un "car les entrées du stade ne laissaient pas plus de place, c'étaient presque des portes de toilettes" et il a fallu attendre la demi-heure pour que le parcage affiche complet, même si les ennuis n’ont pas forcément pris fin. "Il y avait deux parties dans le parcage et ceux qui n’étaient pas dans l’officiel entre guillemets, on a dû rester assis, c’était une honte", souffle Tom, tandis que Théophile nous confie qu’il "a fallu batailler pour avoir le droit d’aller aux toilettes avant les prolongations. On m’a refusé d’aller boire sur le but de Tolisso alors que je ne me sentais pas bien."

Le scénario du match n’a malheureusement pas forcément aidé à faire redescendre la pression. Ayant déjà raté l’ouverture du score de Manuel Ugarte à la 10e minute, "ce qui a créé encore plus de tensions avec les stadiers", la plupart des supporters absents sur le moment ont pris un nouveau coup de massue avec le but du break de Diogo Dalot juste avant la pause. Et pourtant, dans cette soirée vouée à l’échec, les supporters ont joué leur rôle de douzième homme dans cet Old Trafford qui ne vibre que par intermittence. Ce soutien populaire, Corentin Tolisso concède "qu’il nous a portés pour revenir dans le match en deuxième mi-temps".

Comme un symbole, c’est au moment où le parcage commence à craquer quatre fumigènes, sous les sifflets anglais, que l’espoir renaît avec ce but du 2-1 qui relance tout. Il n’en fallait pas plus pour que le volume sonore du parcage augmente encore un peu et plonge ensuite dans l’ivresse avec l’égalisation de Tagliafico. Les "On est chez nous" ont été plus qu’appropriés pendant une heure, car l’OL donnait l’impression de jouer à domicile avec ce 3-2 puis 4-2 en faveur des joueurs de Paulo Fonseca. "L’ambiance en parcage a été dingue, ça a fait passer un peu la pilule".

Quand les fans de ManU quittaient le club et restaient muets, filmant les chants rhodaniens comme impressionnés, les Lyonnais se voyaient déjà en demi-finale. Comme beaucoup d’ailleurs. Le retour à la réalité n’en a été que plus terrible avec cette élimination. Les supporters ont bien vécu une soirée historique comme ils l’attendaient, seulement plus que la fin de l’aventure Ligue Europa, c’est la colère qui prédomine. "Ils nous ont flingué notre rêve", peste Loïc. Ce qui devait être un "Théâtre des Rêves" a viré au cauchemar.

6 commentaires
  1. JUNi DU 36
    JUNi DU 36 - ven 18 Avr 25 à 13 h 03

    Impressionnant le nombre de stadiers entre les deux camps. Ça pourrait être une solution en France afin de retrouver les supporters visiteurs dans les stades...

    Signaler
    1. Avatar
      leroilyon - ven 18 Avr 25 à 15 h 02

      Les anglais ils gèrent car ils sont sévère, au moindre faux pas tu sort immédiatement du stade, genre tu allume une clope (interdiction de fumer) tu dégage.
      Alors un fumigène ou un pied sur le terrain tu va en garde à vue direct.
      Par contre tu peut faire des déplacements en étant des milliers.

      Signaler
  2. Juni38
    Juni38 - ven 18 Avr 25 à 13 h 18

    j'ai les boules pour eux , le cauchemar qu'ils ont du vivre , et le voyage de retour va être totalement déprimant .

    Signaler
  3. Avatar
    Heyo_lyon - ven 18 Avr 25 à 14 h 50

    Je vis a Londres et j'étais au stade avec un amis fan de United, a l'opposé des supporters Lyonnais.

    Gros gros bravo à eux qui ont sauté tout le match même dans les moments où l'OL ne montrait rien. Superbe ambiance, ils ont vraiment montré du coeur pour cette équipe et une belle image de supporter

    Signaler
    1. JFOL
      JFOL - ven 18 Avr 25 à 23 h 15

      A la tv, nos supporters ont gagné le match haut la main

      Signaler
  4. Avatar
    olgoneforever - ven 18 Avr 25 à 15 h 52

    @Heyo_lyon.....merci pour ton commentaire !
    Il claque la bouche à ceux qui voient des fachos partout et qui ne mettent jamais les pieds au Groupama et encore moins dans les stades d'Europe !

    Signaler

Laisser un commentaire

réseaux sociaux
X Facebook youtube Twitch instagram bluesky tiktok linkedin
d'heure en heure
d'heure en heure

derniers commentaires
Faire défiler vers le haut