La paranthèse enchantée

Il ne fallait pas arriver en retard, ni repartir en avance, hier soir, pour ne rien manquer de ce Lyon-Marseille (5-5) de légende. Un affrontement dantesque, comme on en verra sans doute plus avant moment, que se sont livrées les deux équipes les plus spectaculaires du moment. Un match de pure folie, probablement le match de l'année voire de la décénnie, tous championnats confondus. Dix buts marqués, du jamais-vu depuis 1984 en Ligue 1, et surtout un scénario à vous couper le souffle. Un véritable thriller en shorts et crampons qui c'est sûr, va entrer dans l'histoire du sport roi. Notamment grâce à une fin de match aussi imprévisible qu'improbable, à la mesure de ce choc titanesque. Une rencontre menée tambours battant et dont le rythme n'est jamais retombé, comme si Lyonnais et Marseillais s'étaient mis d'accord pour faire oublier pour de bon le triste 0-0 de l'an dernier. La fatigue a donc parfois du bon.

Dés la 3ème minute c'est Miralem Pjanic, bien inspiré sur coup-là, qui avait donné le ton du match. Ce serait un attaque-défense et rien d'autres, avec s'il vous plaît un avantage systématique pour l'attaque histoire de ne pas faire les choses à moitié. Ce fût notamment le cas sur le but du Bosniaque (1-0), le missile de Govou (2-1), l'égalisation de Cheyrou (2-2), puis sur les 2 derniers buts marseillais aux 80 et 92èmes minutes. A chaque fois il y eut une erreur de placement, une faute de main où encore une mauvaise appréciation venant systématiquement restribuer les cartes de ce jeu complétement fou. Un vrai régal.

Au milieu de tout ça, Diawara avait répondu à Pjanic d'une tête imparable (1-1), Lisandro y était allé de son petit doublé en moins de 3 minutes (3-4, puis 4-4) et Bastos avait gardé le plus beau but de la soirée pour la dernière minute du temps réglementaire (5-4). Une action de classe mondiale qui, pensait-on, allait clore ce festival, cette orgie. Mais c'était probablement mal connaître la fée football qui s'était penchée pour de bon sur Gerland hier soir d'imaginer que cela puisse finir ainsi. Point de final de rêve pour l'OL et donc pas de cauchemar non plus pour l'OM. Juste un match nul pour les deux équipes, obtenu à la faveur d'un ultime rebondissement. Un but assez moche, disons-le clairement, qui ternissait un peu l'oeuvre collective mais qui, soyons honnêtes, refermait avec ce qu'il faut de justice cette paranthèse enchantée.

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