Ayant retrouvé un certain temps de jeu cette année et des prestations plus remarquées avec l'OL, Perle Morroni n'a toujours pas raccroché au wagon de l'équipe de France. La latérale n'en fait pas une fixation, estimant que ses performances parleront pour elle, alors que des discussions ont débuté pour qu’elle prolonge entre Rhône et Saône.
Olympique-et-Lyonnais : Une semaine après, l'OL retrouve Montpellier ce dimanche (21h) en D1 avant un calendrier intense. Cette reprise de janvier n'est-elle pas trop difficile ?
Perle Morroni : Non, c'est l'inverse, ça fait du bien. On est sur deux victoires pour commencer (Paris FC en championnat et Montpellier en Coupe de France) donc au contraire, on avait hâte de reprendre la compétition.
Ce dimanche, c'est un retour dans l'Hérault pour vous, la Montpelliéraine de naissance. Y a-t-il encore un sentiment particulier à retrouver le MHSC ?
C’était plus au début que c’était particulier quand je jouais avec le PSG et que je les affrontais en jeunes. Maintenant, les années ont passé, c’est devenu plus normal, on les joue souvent donc c’est rentré dans la norme. Ça reste une équipe solide et difficile à jouer.
Il y a eu un stage en Espagne début janvier. C'était important pour lancer cette deuxième partie de saison forcément importante ?
De reprendre après quelques jours de vacances, c’est toujours un peu difficile, mais on a retrouvé les copines. On s’est bien amusées en Espagne, que ce soit entre joueuses, avec le staff. Il y a une très bonne ambiance dans ce groupe, c’est le cas depuis pas mal de temps, mais cette année, il y a un truc en plus.
Depuis plusieurs semaines, Delphine Cascarino a repris avec vous. Vous êtes proches donc ce retour doit vous combler ?
Ça fait plaisir de la voir sur le terrain, je touche du bois, mais je vois qu’elle a de bonnes sensations, elle est bien physiquement et dans sa tête donc ce n'est que positif. Avoir Delphine disponible, c’est forcément un peu plus pour l’équipe.
"J'ai envie d'être plus complète comme latérale"
À titre personnel, vous avez joué 17 matchs depuis le début de la saison. Un point positif ?
Forcément, ça fait plaisir de jouer plus. Quand on est compétitrice, on a envie de jouer le plus de matchs possibles, de gagner le plus possible. J’ai toujours donné le maximum, je suis dans un grand club, mais c’est sûr qu’à titre personnel, je suis contente de cette première partie de saison, de jouer pour pouvoir continuer à progresser.
Plus que le temps de jeu, on vous sent plus libérée, plus apte à prendre des risques que la saison passée...
C’est en jouant que tu te sens le mieux. Plus tu enchaînes, plus tu te sens bien sur le terrain. Tu as de bonnes sensations, tu es plus "libre" dans ta tête. Dernièrement, j’ai bien enchaîné donc je me sens mieux et ça me permet de me rapprocher un peu du but ces derniers temps. Les filles n’arrêtent pas de me dire qu’il faut que je marque et que je tire donc avec la confiance, ça va peut-être arriver un peu plus. Ça serait bien d’être décisive de cette façon même si mon rôle est avant tout de bien défendre. À ce poste, il faut être complète.
Défensivement, c'est plutôt encourageant avec seulement cinq buts encaissés avant de se déplacer à Montpellier, non ?
En tant que défenseuse, c’est l’un des objectifs qu’on se fixe en début de saison, d’essayer de prendre le moins de buts possibles. Après, c’est le travail de tout un collectif, les attaquantes sont aussi concernées. On peut encore s’améliorer parce qu’il y a eu des buts qu’on aurait pu éviter, mais on travaille avec le staff pour gommer ces petits détails.
Cela fait trois ans que vous êtes à l'OL. Quel bilan tirez-vous ?
Je suis arrivée, j’avais 23 ans, j’en ai 26 désormais, donc j’ai pas mal évolué comme femme et joueuse. Je ne tire que du positif de cette aventure même dans les moments compliqués. Je me sens de mieux en mieux, je me connais aussi de mieux en mieux. C’est une bonne évolution que j’ai depuis que je suis à l’OL et cette saison me le prouve encore.
"C'est le terrain qui doit compter, pas la sphère médiatique"
Votre aventure est quand même faite de montagnes russes. Comment le gérez-vous ?
Ça fait partie du foot. En venant à l’OL, je savais qu’il y allait avoir des hauts et des bas parce que c’est un grand club, mais je suis bien entourée par ma famille qui me soutient. Ça fait partie de la carrière d’une sportive d’avoir des hauts et des bas, le plus important est de se relever après les échecs. Dans ce cas-là, tu deviens inarrêtable derrière.
Ce temps de jeu fluctuant vous a coûté votre place en sélection. Manquer l'Euro et la Coupe du monde a dû être difficile ?
Je l’ai plutôt bien géré. Après, il est vrai que j’avais quand même du temps de jeu la saison dernière, donc je ne sais pas si c’est sur ça que le sélectionneur a jugé les performances. C’est bien évidemment difficile de ne pas être retenue, mais je pense être dans le meilleur club du monde donc je ne me fais pas de soucis sur ça. Je suis positive et je sais que ça viendra un jour ou l’autre.
Avec des performances vers le haut, vous regardez avec un peu plus d'attention les listes depuis le début de la saison ?
Quand tu joues à l’OL, tu t’attends à être dans les listes quand tu vois toutes les joueuses autour de toi et qu’elles y vont. Donc tu t’attends aussi à vivre la même chose. Je regarde les listes, mais ça ne passera qu’en étant au maximum sur le terrain, en donnant le meilleur de moi-même et en gagnant le maximum de titres, que ce soit avec ou sans l’équipe de France.
Les Bleues restent malgré tout un objectif ?
Quand tu es au haut niveau, tu veux absolument jouer avec ton équipe nationale et c’est mon cas. Mais après, ce sont des choix. Je n’ai pas vraiment eu d’échanges avec Hervé Renard, après, il a tellement de choses à s’occuper.
"L'OL souhaite que je prolonge"
Le fait d'être plus réservée et moins mise en avant médiatiquement, est-ce que ça peut jouer contre vous ?
Peut-être, normalement pour moi, c’est le terrain qui doit compter. C’est là-dessus que notre talent doit parler. Mais c’est vrai qu’on est certainement dans une génération où il faut être un peu plus avenant avec les médias, les réseaux sociaux. Je ne suis pas comme ça. Il faut probablement que je m’améliore là-dessus en ce qui concerne les interviews, être moins discrète, mais pour le moment, je suis bien comme ça, le terrain parlera.
Sonia Bompastor insiste beaucoup sur l'aspect psychologique. On a l'impression qu'elle est souvent derrière vous, à vous pousser...
Si elle est derrière moi, cela veut dire qu’elle compte sur moi, qu’elle a confiance et qu’elle veut que je donne le meilleur de moi-même quand elle voit que je peux faire mieux, donc je prends ça positivement si c’est ce qu’on peut penser de l’extérieur.
En plus des Bleues, il y a votre avenir qui est en jeu avec une fin de contrat. Quel sera-t-il en juin prochain ?
Je suis axée sur ce qu’il va se passer sur cette deuxième partie de saison avec toutes les échéances qui arrivent. Mais il y a des discussions avec le club donc ça fait plaisir de voir qu’un grand club comme ça souhaite me prolonger. Je laisse ça à ceux qui s’en occupent et je me concentre sur le terrain. On verra petit à petit ce qu’il se passera à l’avenir.
Trouver une place de titulaire dans un autre club pour avoir plus de chance en sélection peut-elle entrer en ligne de compte ?
Ma décision ne sera pas forcément par rapport à l’équipe de France. Il y a plein de paramètres qui rentrent en jeu avec ma vie personnelle, qu’est-ce qui est le mieux pour moi, etc. Ça fait quelques années que je suis en France, mais je joue quand même dans un grand club avec l'OL. Il y a plein de choses donc c’est pour ça que je ne préfère pas trop y réfléchir et le moment venu, tout le monde saura ma décision.
Belle progression cette saison, elle mérite d'être sélectionnée au vue de ses prestations avec l'OL... en concurrence avec Selma et Sakina, c'est son absence de polyvalence qui la bloque un peu...
Dommage parce qu'elle le vaut bien 🤩
Elle est appréciée par Sonia et c'est l'essentiel. Mais c'est vrai qu'elle est barrée par Selma à l'OL. Et encore par elle et Karchaoui en EDF.
Joueuse discrète. Tout le contraire de Selma.
C'est vrai que les gens font plus attention aux GG comme on dit. Dans le travail, j'entendais souvent une expression amusante, mais hélas vraie : il faut savoir faire mais aussi faire savoir.
Il faut espérer qu'avec le temps, Hervé Renard se rendra compte de la valeur de cette joueuse et la sélectionnera enfin...
Salut filou
Hervé Renard communique bien et beaucoup avec tous les coachs... donc il a les bonnes informations.
Rien n'est donc encore définitif avant les JO
Perle porte bien son prénom je trouve.
Talentueuse.
Sont de plus en plus courts, tes commentaires, OL-91 !
Le spectacle d'un talent peut-il rendre muet ?
A ce point ?
Une joueuse pas tellement mise en avant à l'OL, merci pour cette longue interview qui permet d'en connaître plus sur elle!